Filtrer
Rayons
- Littérature
- Littérature argumentative (122)
- Essai littéraire (120)
- Art épistolaire, Correspondance, Discours (1)
- Pamphlet, Maximes, Pensées, Portraits (1)
- Jeunesse
- Bandes dessinées / Comics / Mangas
- Policier & Thriller
- Romance
- Fantasy & Science-fiction
- Vie pratique & Loisirs
- Tourisme & Voyages
- Arts et spectacles
- Religion & Esotérisme
- Entreprise, économie & droit
- Sciences humaines & sociales
- Sciences & Techniques
- Scolaire
- Parascolaire
- Dictionnaires / Encyclopédies / Documentation
Support
Éditeurs
Boreal
-
La traduction est une rencontre éprouvante, émouvante, exigeante, passionnée et féconde; espace de chevauchement, de création; passage qui donne une énième vie aux textes. Ce livre propose de jeter la lumière sur un métier d'ombre. De montrer que la traduction littéraire est miracle, beauté, plénitude.
La traduction est une rencontre. Rencontre éprouvante, émouvante, exigeante, passionnée et féconde; espace de chevauchement, de création; passage qui donne une deuxième, une énième vie aux textes. Pourtant, ici comme ailleurs, elle est souvent méprisée, méconnue ou frappée de soupçon. Ce livre propose d'en finir avec le soupçon. De jeter la lumière sur un métier d'ombre. De montrer que la traduction littéraire est miracle, beauté, plénitude.
S'en prenant à la vision répandue de la traduction comme perte, trahison, déformation, Lori Saint-Martin affirme que l'idéal d'une traduction en tous points identique à l'original ne tient pas la route. Elle nous parle aussi des conditions concrètes dans lesquelles s'exerce la traduction littéraire et de la manière dont elle est reçue par les spécialistes et par le grand public.
En coda, elle se prononce sur la question brûlante, neuve, essentielle, de la traduction et de la diversité.
On voit souvent la traduction littéraire comme un mal nécessaire. On a tort. Elle est un bien nécessaire, comme l'eau, comme l'air. Non pas un pis-aller, mais une oeuvre en soi. Elle transporte, enrichit, vivifie. Pour qui veut échapper à l'enfermement et connaître le monde, elle est la vie même : le vent de l'ailleurs, le parfum des autres cultures, le sel de l'esprit, le souffle vaste et multiple des langues et des oeuvres du monde. -
Fragiles lumières de la terre : écrits divers
Gabrielle Roy
- Boreal
- Boreal Compact
- 4 Juin 1996
- 9782890527645
Ces Fragiles Lumières de la terre disent donc les inquiétudes et les espoirs, les pensées et les émotions qui ont inspiré la grande romancière et donné à son oeuvre une part de cette beauté qui la rend à la fois si originale et si attachante.
Si elle est avant tout romancière, Gabrielle Roy a publié tout au long de sa carrière un grand nombre d'articles et d'essais divers. C'est un choix de ces écrits qu'on trouvera ici, répartis sous trois grandes rubriques. Des " Reportages " qui illustrent sa manière toute personnelle de percevoir et de rendre la réalité qui l'entoure. En second lieu viennent des " Souvenirs ", ainsi que l'évocation ironique des circonstances dans lesquelles la romancière a reçu en 1947 le prestigieux prix Fémina. Enfin, on lira ici la longue méditation que Gabrielle Roy a écrite en 1967 autour du thème " Terre des hommes ", dans laquelle s'expriment le plus clairement sa vision du monde et certains thèmes qui nourrissent secrètement l'écriture de ses romans.
Prix Athanase-David pour l'ensemble de son oeuvre 1970
Prix Femina 1947 (Bonheur d'occasion)
Prix littéraire du Gouverneur général 1977 (Ces enfants de ma vie)
Prix Ludger-Duvernay de la Société Saint-Jean-Baptiste pour l'ensemble de son oeuvre 1956 -
Pour les amateurs de l'oeuvre de Wajdi Mouawad
Pour découvrir une nouvelle facette de l'oeuvre du dramaturge
Pour les lecteurs qui apprécient les textes littéraires et la prose poétique
Le célèbre dramaturge Wajdi Mouawad signe, avec Le Poisson soi, un texte à la fois fantomatique et intime, allusif et intense sur la recherche des origines. Il renoue ainsi avec les thèmes qui ont marqué son théâtre, et plus particulièrement le cycle " Le Sang des promesses " (Incendies, Littoral, Forêts, Ciels). Enfant du Liban, vieillard en devenir, il s'inquiète de la route à poursuivre et plonge le lecteur dans les notions, par lui subtilement embrouillées, de temps, d'avancée, de passage, de marche et de la recherche d'un temps passé et d'un temps futur à ressouder pour, peut-être, arriver à les réconcilier. -
Qu'est-ce qu'un roman québécois ? On s'est beaucoup interrogé sur l'adjectif jusqu'ici dans la critique et il va de soi qu'on n'étudie pas un tel corpus sans faire intervenir la question identitaire. Mais on peut aussi se demander quels types de roman le Québec a produits ou, en d'autres termes, ce que les romanciers du Québec ont apporté au roman, à l'art du roman. Dans cette synthèse, Michel Biron embrasse du regard la production romanesque québécoise depuis 1837 jusqu'à aujourd'hui. Il y découvre une pratique du roman qui se distingue du roman d'ailleurs par une sorte d'extravagance naturelle. Le roman québécois s'approprie les formes souples du conte ou de la chronique, combine la distance de l'écriture et la chaleur de la parole, refuse les lourdes architectures du roman réaliste au profit du désordre et de la liberté du récit. Rien ne lui est plus aisé que de mélanger les styles, d'aller vers ce qui s'invente, se réinvente sans cesse comme s'il n'avait que faire de toute filiation. L'auteur se penche également sur le rôle joué par la critique et sur le dialogue qu'elle a établi avec les romanciers.
-
Marie-Claire Blais a rédigé ces souvenirs trente ans après les faits, alors qu'elle s'apprêtait à écrire son oeuvre maîtresse, le cycle " Soifs ". Ces moments charnières de sa vie et de son oeuvre se trouvent donc superposés ici, offrant à tous ceux qui s'intéressent à Marie-Claire Blais une rare et précieuse plongée au coeur de son processus créateur.
Juin 1963. Une jeune autrice québécoise de vingt-trois ans arrive aux États-Unis, lauréate d'une bourse Guggenheim. Elle choisit de s'installer à Cambridge, au Massachusetts, à quelques pas de l'Université Harvard et de ses fabuleuses bibliothèques. Ses premiers romans ont été remarqués aussi bien à Paris qu'à Montréal, mais rien ne l'a préparée à affronter le nouveau milieu qui sera le sien et que domine la présence redoutable du grand critique Edmund Wilson. Elle découvre en même temps une communauté d'artistes qui lui servira de modèle, ainsi que le combat de toute une jeunesse contre le racisme qui la marquera à jamais.
Marie-Claire Blais a rédigé ces souvenirs trente ans après les faits, alors qu'elle s'apprêtait à écrire son oeuvre maîtresse, le cycle " Soifs ". Nous découvrons donc à travers ses yeux Key West, où elle vient de s'installer, sa faune et ses rues écrasées par le soleil, qui inspireront les personnages et les décors de sa grande fresque. Ces deux moments charnières de sa vie et de son oeuvre se trouvent donc superposés ici, offrant à tous ceux qui s'intéressent à Marie-Claire Blais une rare et précieuse plongée au coeur de son processus créateur. -
-
-
Dans les accents vivants et touchants d'une francophonie mouvante, Assia Djebar explore les voix qui l'assiègent, des voix de femmes en arabe dialectal et en berbère, des voix qu'elle restitue dans son français à elle, tissé de ce marmonnement multilingue.
Les divers textes ici rassemblés, aux genres mêlés - poésies, courtes narrations, analyses -, témoignent d'une écriture française de femme algérienne portée par toutes ces voix. Une oeuvre belle et unique, où l'acte même d'écrire et ce qui s'y joue se donnent à entendre.
Assia Djebar, née en Algérie en 1936, écrit en français. Elle a publié son premier roman, La Soif, à l'âge de 20 ans. Depuis, elle a fait paraître une douzaine de livres et a réalisé deux longs métrages. Elle dirige le centre d'études françaises et francophones de l'Université de Louisiane. Elle a reçu, en 1996, le prestigieux Neustadt International Prize for Literature pour l'ensemble de son oeuvre.
Prix de la revue Études françaises 1999
-
Simon Nadeau questionne le passage à la modernité de la littérature et de la société québécoises, revenant aux uvres décrivains solitaires qui prirent ombrage des Miron et Aquin. Dans leur inactualité apparente, ces textes de Pierre de Grandpré, Ringuet, Jean-Charles Harvey, Paul Toupin, Saint-Denys Garneau, nouvraient-ils et nouvrent-ils pas encore une voie à une autre conception de lhistoire de la littérature, une autre modernité ? Ces écrivains délaissés osaient une affirmation du moi au lieu du nous. Lecteur de Goethe, de Nietzsche, de Hesse, Nadeau élargit sa réflexion en dégageant la notion de modernité dune trop forte adéquation avec le monde dit « moderne » qui occulte le noyau signifiant de la modernité : lémergence de lindividu, dun espace intérieur, un terroir intime.
-
Dans le gigantesque massif de prose que nous a laissé Simone de Beauvoir, Yan Hamel a préféré faire ressortir les pages que la philosophe a consacrées non pas aux marches revendicatives mais aux randonnées en montagne, où, turban au vent, elle escalade des sentiers escarpés, partant à l'aventure pédestre avec quelques compagnons, constamment téméraire, défiant le danger quand Sartre peine à la suivre... De toutes les figures du « Castor », caricaturales ou admiratives, Yan Hamel - qui a emprunté les mêmes itinéraires - en offre une fraîche, originale, singulière et drôle, celle de la trekkeuse.
-
Eugène le chat, Simonette la dinde, Gérard le chien et Fernand le cochon font la chaîne sur l'étang gelé, tirés à toute vitesse par l'âne Jérôme. C'est que celui-ci porte à ses quatre pattes les patins des fermiers. Et il se débrouille fort bien. Mais voilà que la glace cède. Tous sont entraînés à l'eau, sauf la brave Simonette. Seulement brave? Non, surtout très futée !
-
Cet ouvrage de flâneur, comme les deux précédents consacrés aux ruelles (Ruelles, jours ouvrables) puis aux cafés (Extraits de cafés), porte témoignage, au fil des jours, sur un réseau spatial qui est aussi un espace humain. Durant cinq ans, j'ai en effet plongé mes racines et déployé mes antennes dans l'archipel des parcs montréalais. Il en ressort un patchwork de moments de parcs où les sens et la sensibilité furent sollicités. C'est d'ailleurs ce que signifie le titre de ce livre, que les parcs y sont saisis dans les moments de leur fréquentation. Voici donc onze douzaines de fragments aussi autonomes qu'interdépendants, en quelque sorte des stances de flâneur portées par le dessein de côtoyer, sans souci d'exhaustivité ni de synthèse, cette part du monde qu'est le familier quotidien.
J'ai choisi d'écrire sans plan sur l'expérience de juste être là, parmi d'autres, dans un espace commun, sans trop épier, mais de manière à saisir des extraits du sous-texte des choses humaines.
Ces petits tableaux, qui sont répartis sur le mode des années calendaires, pourront aussi servir de point d'appui à qui voudra aller mener ses propres expériences de flânerie, dans les parcs ou ailleurs. Il est en effet proposé au lecteur d'imaginer, entre les fragments, des espaces blancs lui permettant d'ajouter ses observations à l'ouvrage. Le lecteur pourra ainsi privilégier les allers-retours entre ses propres flâneries et la lecture des fragments ici recueillis.
-
Le droit d'être rebelle ; correspondance avec Jacques, Madeleine, Paul et Thérèse Ferron
Marcelle Ferron
- Boreal
- 14 Décembre 2016
- 9782764624562
Textes choisis et présentés par Babalou Hamelin.
Il est de ces familles exceptionnelles, de ces familles choyées par les dieux qui comptent en leur sein plusieurs créateurs de premier plan. C'est le cas, au Québec, du clan Ferron. Qu'est-ce qui a fait qu'un modeste notaire de Louiseville et son épouse aient donné au Québec deux écrivains, dont un des monstres sacrés de sa littérature, et un de ses peintres les plus importants ?
Ce volume rassemble la correspondance croisée qu'ont entretenue Jacques, Marcelle, Madeleine, Paul et Thérèse Ferron, de 1944 jusqu'à 1985. On les voit s'épauler, se quereller, débattre, s'aimer, se détester. Il est question de littérature, d'art et de politique, mais aussi de la vie quotidienne, de divorce, des enfants, des joies et des soucis qu'ils apportent, de l'amour, de sexualité, de la difficulté de gagner sa vie quand on est artiste.
Ce livre se distingue des autres recueils de la correspondance du clan Ferron qui sont déjà parus, dans la mesure où ce n'est ni une édition critique ni une édition exhaustive. Les cinq cents lettres, presque toutes inédites, qu'il rassemble ont été choisies de manière à former un grand roman épistolaire et familial. On y suit la destinée d'êtres exceptionnels : Jacques, le tourmenté, qu'on regarde comme le chef du clan mais dont on se méfie à cause de son goût immodéré de la provocation. Marcelle, l'infatigable combattante pour son art et pour sa liberté, qui doit réinventer la place qu'on fait alors aux femmes dans le monde des arts plastiques, et dans le monde en général. Madeleine, qui jouit d'une vie en apparence libérée des soucis quotidiens, mais qui doit néanmoins lutter pour imposer sa voix et son art. Thérèse, qui réussit peu à peu à surmonter des circonstances adverses pour voir son talent de journaliste reconnu juste avant d'être emportée, au début de la quarantaine. Paul, la voix de la raison, qui est un roc au milieu de ces personnalités explosives.
Ce sont donc les destins de ces êtres d'exception que nous suivons sur plus de quarante ans, mais c'est également toute une histoire de la vie intime au Québec depuis l'après-guerre jusqu'au milieu des années 1980, un panorama irremplaçable de la Révolution tranquille, de ses prémisses et de ses conséquences, comme les ont vécues des individus d'une intelligence et d'une liberté d'expression exceptionnelles.
Postface de Denise Landry.
-
(Texte provisoire) 1 EssaiHors office Hiver 2015 Informations génériques Titre : Le Roman sans aventureColl. : EssaiAuteur(s) : Isabelle Daunais Éditeur : Éditions du Boréal Date de MEV : 15 mars 2015Format : 14 x 21 cm Prix : 17 eurosNombre de pages : 224ISBN : 978-2-7646-2364-0 Contenu du livre Pourquoi le roman québécois est-il si peu lu et reconnu à l'étranger, alors qu'à nous, il a tant à dire et paraît si précieux ? Qu'est-ce qui fait que même les ouvres les plus fortes de notre tradition romanesque ne réussissent à parler qu'à nous et à presque personne d'autre ? Et de quoi nous parlent-elles exactement, ces ouvres, dont ne parlent pas celles qui viennent d'ailleurs ? Bref, en quoi consiste la vraie singularité du roman québécois ?
Des Anciens Canadiens aux Histoires de déserteurs d'André Major, de Maria Chapdelaine et Trente arpents à Poussière sur la ville et Une saison dans la vie d'Emmanuel, sans oublier les ouvres de Gabrielle Roy, Réjean Ducharme, Hubert Aquin ou Jacques Poulin, ce que le roman québécois, à travers la diversité de ses formes et de ses sujets, a de tout à fait unique, constate Isabelle Daunais, c'est l'expérience existentielle particulière sur laquelle il repose et qu'il ne cesse d'illustrer et d'interroger inlassablement. Cette expérience, toujours renouvelée et cependant toujours la même quels que soient le contexte ou l'époque, c'est celle de l'impossibilité de toute aventure réelle dans un monde soumis au régime de l'idylle, c'est-à-dire un monde à l'abri du monde, préservé depuis toujours des conflits, des transformations, des risques et des surprises de l'Histoire. Comment, dans un monde pareil, le roman (qui depuis toujours se nourrit d'aventure) demeure-t-il possible ? Isabelle Daunais montre qu'il le demeure en continuant de faire ce que fait tout roman digne de ce nom : éclairer la réalité d'un tel monde, la suivre jusque dans ses derniers retranchements, afin de nous éclairer sur nous-mêmes comme aucune autre forme de savoir ou de connaissance n'y parvient .
L'auteur Isabelle Daunais enseigne les lettres françaises à l'Université McGill, où elle dirige la Chaire de recherche du Canada sur l'esthétique et l'art du roman et le groupe TSAR (Travaux sur les arts du roman). Elle a publié d'importantes études sur le roman (Les Grandes Disparitions, essai sur la mémoire du roman, 2008; Frontière du roman, le personnage réaliste et ses fictions, 2002) et un recueil d'essais intitulé Des ponts dans la brume (Boréal, 2008). -
Embrassant l'ensemble des textes littéraires depuis la Nouvelle-France, les auteurs dessinent le portrait de la littérature québécoise en s'attachant aussi bien à la singularité des oeuvres qu'aux transformations du contexte dans lequel elles s'inscrivent.
La littérature québécoise n'est plus un projet, comme à l'époque de la Révolution tranquille, mais un héritage de lectures. Ce livre propose à la fois une mise en situation et une relecture des textes littéraires québécois, des origines à nos jours. Il s'appuie sur trois grands principes : faire prédominer les textes sur les institutions ; proposer des lectures critiques ; marquer les ruptures qui distinguent chacune des périodes.
On n'a qu'à lire l'Histoire de la littérature québécoise pour découvrir la forte cohérence de ce peuple, toujours partagé entre le mouvement et l'immobilité, la parole et le silence, la révolte et la soumission, la modestie et les rêves continentaux.
Dany Laferrière, La Presse
-
Si la littérature québécoise des années 1960 et 1970 a pu accompagner l'esprit de renouveau et de fondation ayant marqué la Révolution tranquille et l'entrée du Québec dans une modernité si longtemps attendue, que nous disent de notre société et de nous-mêmes les oeuvres qui s'écrivent et se publient aujourd'hui ? Et inversement, qu'est-ce que les conditions nouvelles dans lesquelles nous fait vivre la société contemporaine nous permettent de comprendre aux oeuvres du passé ?
C'est à cette double interrogation - à ce dialogue de la littérature et du monde, du présent et du passé, de l'ici et de l'ailleurs - que se livre Michel Biron dans les textes de ce volume, des textes qui relèvent à la fois de la critique littéraire la plus attentive et de la réflexion la plus audacieuse sur cette « conscience du désert » qui hanterait la littérature québécoise depuis ses origines, mais serait aussi l'une des marques de notre modernité libérée de toute contrainte, privée de tout repère. Qu'il s'agisse de lire la littérature québécoise (Réjean Ducharme, Suzanne Jacob, André Major, Pierre Nepveu ou Marie-Claire Blais) comme si on était un « lecteur étranger », de lire la littérature étrangère (Michel Houellebecq, Philip Roth ou les écrivains belges) en « lecteur d'ici », ou d'aborder les oeuvres du passé en dehors des interprétations convenues, l'essayiste use partout de la même liberté, de la même lucidité, du même souci de saisir ces « cassures » dans lesquelles notre monde étrange a pris forme.
-
Poète, professeur, critique, petit-fils d'un charpentier alsacien, Québécois depuis des lustres, plus paysan qu'homme de lettres, Jean-Pierre Issenhuth a publié des carnets (Chemins de sable, Le Cinquième Monde) qui rassemblent ses réflexions de jardinier et de promeneur, débusquant dans la littérature et la physique contemporaine les voix qui ouvrent des pistes, lisant le monde tel qu'il va, ruminant ses humeurs humanistes et misanthropes dans une cabane construite de ses mains. L'auteur est paradoxalement un ennemi de la littérature se nourrissant de littérature, « un ermite activement préoccupé de communauté », pour qui « la contradiction est le fond des choses, leur beauté, leur vérité possible et leur moteur ». Disparu en juin 2011, il laisse avec La Géométrie des ombres son testament de journalier du verbe.
-
La litterature à l'éprouvette
Jean-François Chassay
- Boreal
- Liberte Grande
- 12 Décembre 2011
- 9782764621318
Professeur de littérature québécoise, spécialiste de littérature américaine, romancier et essayiste, le quinquagénaire à tous crins qu'est Jean-François Chassay n'avait pas quitté l'incubateur qu'il projetait déjà, si l'on en croit l'infirmière de service, de faire se croiser dans l'espace immatériel de ses futures lectures tubes et cubes, narrateurs et respirateurs, science pure et littérature altérante. Ce Cosinus prématuré était né pour porter le sarrau de prof ou de médecin, d'ingénieur ou d'inventeur; bref, tel Sartre qui voulait être Stendhal et Spinoza, il entendait devenir Ferron et Vian, ou alors Marcel Aymé et Kurt Vonnegut. Il n'aura pas connu de guerre, sinon celle des nerfs devant la bêtise, il n'aura pas inventé la bombe, sinon celle glacée des soupers de fête, mais en grand artificier, comme sa Littérature à l'éprouvette le prouve, il est devenu spécialiste en amorçages et désamorçages dans les interactions quasiment insaisissables et pourtant réelles entre les cultures scientifique et littéraire.
-
Les vingt textes réunis dans ce volume ont été écrits à l'occasion d'un colloque tenu à Montréal en octobre 2009 pour marquer le centenaire de la naissance de Gabrielle Roy.
Rassemblant les contributions de critiques et de chercheurs venus de pays et d'horizons divers, spécialistes de Gabrielle Roy ou, plus simplement, lecteurs de son oeuvre, ce volume vise d'abord à favoriser l'ouverture de nouvelles pistes de lecture, d'interprétation et de recherche dans l'oeuvre de la grande romancière. Mais, de manière plus précise, il vise aussi à mettre en lumière la poétique romanesque de Gabrielle Roy et ce qu'on pourrait appeler sa « conscience du roman », c'est-à-dire sa manière de concevoir et de pratiquer le roman, dans ses dimensions aussi bien formelles et stylistiques que thématiques et philosophiques, afin de mieux comprendre son art et de le situer dans le contexte de la littérature québécoise et canadienne comme dans celui, plus large, du roman moderne.
En ce sens, ces études sont une invitation à lire l'oeuvre de Gabrielle Roy dans un cadre plus vaste que celui où on l'inscrit généralement, un cadre qui n'est pas seulement celui du milieu qui l'a vue naître ou de la société qu'elle décrit, mais aussi celui de cette forme singulière - et proprement irremplaçable - de pensée, de connaissance et de sensibilité que constitue l'art du roman.
À titre de document complémentaire, le volume reproduit un texte inédit de Gabrielle Roy intitulé Les Vacances, qui constitue l'une des premières esquisses du roman Alexandre Chenevert.
Ont participé à cet ouvrage : Mathieu Bélisle, Michel Biron, Antoine Boisclair, Isabelle Daunais, François Dumont, Madeleine Frédéric, Lambros Kampéridis, Yvon Le Bras, Sophie Marcotte, Élisabeth Nardout-Lafarge, Lakis Proguidis, François Ricard, Massimo Rizzante, Christine Robinson, Yannick Roy, Tiphaine Samoyault, Sherry Simon, Maïté Snauwaert, Anca Mitroi Sprenger, Sonia S. Théberge et Marjolein van Tooren.
-
Il existe, dans les domaines français et anglo-saxon, une longue tradition de réflexion sur ce qu'on peut appeler l'art du roman. Curieusement, cette réflexion est rare au Québec. Les romanciers parlent volontiers de leur oeuvre ou de leurs projets, ou encore de la littérature en général, mais peu de l'art précis qu'ils pratiquent (les poètes, en cela, sont beaucoup plus prolixes).
Pourtant, le roman constitue ici comme ailleurs une forme artistique majeure et il n'échappe en rien aux grandes questions - sur sa spécificité, son rôle, ses limites - qui partout se posent à lui. Mieux encore : à ces grandes questions s'ajoutent celles qui sont propres au contexte littéraire québécois comme aux conditions dans lesquelles s'exerce ici l'imaginaire romanesque.
C'est pour répondre à cette lacune que l'équipe de recherche TSAR ("Travaux sur les arts du roman") de l'Université McGill a tenu, en mars 2011, une journée consacrée à la " La pratique du roman ". Ont participé à cette journée Nadine Bismuth, Trevor Ferguson, Dominique Fortier, Louis Hamelin, Suzanne Jacob et Robert Lalonde. S'ajoutent dans ce volume les contributions de Gilles Archambault et de Monique LaRue. Il était entendu que la réflexion des romanciers invités à cette journée serait la plus libre possible et qu'elle pouvait porter sur n'importe quel aspect de l'art romanesque, du plus singulier au plus général, la seule condition étant que cette réflexion soit celle non d'un critique, mais d'un praticien.
Les textes réunis ici ont été écrits dans le cadre de cette journée, dont ils constituent le prolongement.
-
Pendant trente ans (1979-2009), dans les pages du magazine L'actualité, Jacques Godbout nous a parlé, de mois en mois, de ses lectures. Ou plutôt : à travers ses lectures il nous a parlé de lui-même,de nous-mêmes, de notre pays, de nos façons d'être et de penser,et du monde bigarré qui nous entoure, un monde qui demande constamment à être déchiffré, critiqué, compris. Or ce déchiffrement et cette critique, pour qui habite toujours la galaxie Gutenberg,passent d'abord par les livres, tous les livres, aussi bien les oeuvres de la littérature que les ouvrages de sociologie, d'histoire, de science,aussi bien les écrits des journalistes que ceux des philosophes et des romanciers. Tous ont des clés à nous offrir, tous ont quelque chose à nous apprendre. Sorte d'autobiographie d'un lecteur passionné, mais une autobiographie tournée vers le monde plutôt que vers le moi, ce livre raconte l'aventure d'un esprit en éveil. Livre de lecteur, donc, ce livre est aussi celui d'un écrivain ; écrit dans une prose alerte et précise, il nous fait entrer pour ainsi dire dans l'atelier d'un romancier, mais d'un romancier comme l'est l'auteur de Salut Galarneau ! et de La Concierge du Panthéon, c'est-à-dire un artiste de l'imagination pour qui la littérature, loin de naître dans la solitude et le mépris, se nourrit avant tout des bruits et des mouvements de son époque, des angoisses et des illusions qui la hantent, de ses laideurs comme de ses beautés, auxquelles il lui faut par conséquent demeurer constamment, éperdument attentif.
-
Aux quatre coins du monde ce qui signifie également tout près de chez vous il y a des langues qui sont en train de sombrer dans l'oubli. Mark Abley fait le bilan de ce que l'humanité risque d'y perdre et explique pourquoi certaines langues menacées refusent tout simplement de disparaître.
Les deux ou trois prochaines générations verront la plupart des 6000 langues de la planète disparaître, surtout à cause de l'irrépressible raz-de-marée que représente l'expansion de l'anglais. Armé d'un esprit ouvert et d'un passeport aux pages débordantes de visas, le journaliste et poète Mark Abley nous raconte une foule d'histoires qui toutes affirment que les langues sont importantes. Qu'on soit de l'Oklahoma ou de la Provence, de l'Autralie des aborigènes ou de la Terre de Baffin, les problèmes qu'entraînent la disparition des langues et l'appauvrissement de la culture sont les mêmes. Ce livre nous permet d'entrevoir la beauté de langues comme le yiddish et le yuchi, le mohawk et le manx, l'inuktituk et le provençal. Encore plus important, il propose des portraits attachants et inoubliables des gens qui les parlent encore.
Quand une langue meurt, meurent en même temps des récits qu'on a racontés pendants des milliers d'années et qui traduisent une manière unique d'appréhender le monde, de résoudre les problèmes de l'existence, grands et petits. Marc Abley est convaincu qu'il faut voir dans les langues des trésors de connaissances pratiques et d'imaginaire. Il nous convainc qu'il y a toujours de l'espoir, que la détermination d'un seul d'entre nous peut ramener à la vie une langue et sa culture, créant du même coup quelque chose de neuf, de vital, de mouvant comme le sont au fond toutes les langues.
-
Chacun des quinze essais réunis dans ce livre est comme une fenêtre qui permet d'embrasser un pan de l'art et de la pensée de l'un des plus grands écrivains québécois. S'il a été célébré dans le reste du Canada, Mordecai Richler (1931-2001) est toutefois encore largement méconnu dans la province qui l'a vu naître et avec laquelle, il faut bien l'avouer, il a entretenu des rapports quelque peu problématiques.
Au-delà des polémiques et des déclarations incendiaires, on découvre ici divers visages de l'écrivain qui se fait tour à tour critique, diariste, chroniqueur, voire, par moments, philosophe, tout en restant grand pourfendeur de bêtises, d'idées reçues et autres rectitudes politiques. Le gamin de la rue Saint-Urbain qui rêve d'ailleurs en découvrant la littérature cède la place au jeune homme ébloui qui dévore Paris comme un fruit mûr, puis à l'écrivain accompli, confirmé, dont la plume s'est affinée sans rien perdre de son mordant. Partout s'affirme l'importance des livres qui rythment ce parcours et sont le sujet de la plupart des textes rassemblés ici, dont plusieurs portent, de façon directe ou oblique, sur le métier et la vie de l'écrivain.
Que l'auteur évoque le souvenir des hivers de son enfance montréalaise ou fasse le récit amusé des après-midi passés en compagnie de sa bande de joyeux lurons dans le village des Cantons-de-l'Est où il s'est établi à la fin de sa vie, partout l'on reconnaît la même fougue, le même esprit inimitable et foisonnant. À travers ces pages écrites sur quelque trente ans se révèlent ainsi non pas un mais plusieurs Richler, tous brillants, étonnants, touchants.
-
Si on veut connaître un lieu, il faut commencer par connaître les histoires qui le hantent. Noah Richler, pendant trois ans, a sillonné le Canada à la rencontre de ses écrivains. Il leur a fait parler des paysages, des idées, des débats qui caractérisent ce pays fortuné mais incertain.
Mon pays, c'est un roman est un livre audacieux, qui embrasse large. Noah Richler y révèle la richesse et la diversité d'un pays où s'affrontent des récits discordants, récits qui sont souvent beaucoup plus révélateurs que l'histoire officielle. Il en arrive à la conclusion que la littérature canadienne a connu trois âges : l'ère de l'invention, l'ère de la cartographie, l'ère du débat. Il montre comment la forme romanesque a imposé son hégémonie sur les récits des Premières Nations, comment elle s'est déployée avec chaque nouvel arrivant, comment les histoires que nos meilleurs auteurs ont couchées sur papier ont forcément une dimension politique. Au cours de ses pérégrinations, il a croisé pas une, mais plusieurs « sociétés distinctes » (il consacre des chapitres particulièrement intéressants au Grand Nord, à Terre-Neuve et au Québec), et il a pu observer la place prépondérante que tient la ville à notre époque.
Ce livre est une fabuleuse invitation au voyage, pas seulement à travers les paysages du Canada, mais surtout à travers les histoires qui s'y racontent. C'est également un vibrant hommage à ses auteurs, et, surtout, à la littérature même.