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Des Femmes
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« Ces "Je me souviens" ne sont pas exactement des souvenirs, et surtout pas des souvenirs personnels, mais des petits morceaux de quotidien, de choses que, telle ou telle année, tous les gens d'un même âge ont vues, ont vécues, ont partagées, et qui ensuite ont disparu, ont été oubliées ; elles ne valaient pas la peine d'être mémorisées, elles ne méritaient pas de faire partie de l'Histoire, ni de figurer dans les Mémoires des hommes d'État, des alpinistes et des monstres sacrés. Il arrive pourtant qu'elles reviennent, quelques années plus tard, intactes et minuscules, par hasard ou parce qu'on les a cherchées, un soir, entre amis : c'était une chose qu'on avait apprise à l'école, un champion, un chanteur ou une starlette qui perçait, [...] un geste, ou quelque chose d'encore plus mince, d'inessentiel, de tout à fait banal, miraculeusement arraché à son insignifiance, retrouvé pour un instant, suscitant pendant quelques secondes une impalpable petite nostalgie. » G.P.
Recueil de minuscules souvenirs réunis entre 1973 et 1977, qui s'échelonnent entre la 10e et la 25e année de l'auteur (1946-1961), "Je me souviens" fait revivre l'air du temps de l'après-guerre et des années 1950.
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Le silence même n'est plus à toi
Asli Erdogan
- Des Femmes
- Bibliotheque Des Voix
- 2 Novembre 2017
- 3328140022292
Publié en France en 2017 par Actes Sud, le recueil Le silence même n'est plus à toi rassemble quelques-unes des chroniques d'Asli Erdogan parues dans le journal Özgu?r Gu?ndem, où elle dénonçait les atteintes à la liberté d'opinion. Elle le fait avec une grande exigence poétique, mêlant lucidité et beauté de la langue.
Faut-il accueillir avec douleur, avec humour ou avec compréhension les paroles du grand chef qui, après avoir de facto privé des millions de femmes de leur droit à l'avortement, sur un ordre murmuré du bout des lèvres, déclarait le 8 Mars : « Je vais m'occuper personnellement du problème des femmes, comme je me suis occupé de celui de la cigarette ». Nous ne sommes pas du côté de la loi, mais de celui de la révolte ! Ceci n'est pas le slogan d'un seul jour, c'est notre réalité individuelle ! Ce sont les femmes qui changent la Turquie, qui la transforment et la transformeront. A.E
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Backlash : La guerre froide contre les femmes
Susan Faludi
- Des Femmes
- Des Femmes Poche
- 6 Juillet 1993
- 9782721004482
Être femme aujourd'hui en Amérique, quelle chance extraordinaire ! « Et pourtant... » : ces deux petits mots et points de suspension, contiennent en puissance la somme de travail effectuée par Susan Faludi depuis 1986, l'ampleur de son enquête, 500 pages d'analyses exhaustives et d'une honnêteté qui ferait croire que la déontologie journalistique n'est pas un vain mot, quatre années terribles passées à éplucher les statistiques triomphalistes, à décrypter les sous-entendus des discours prononcés, à passer au crible les nouvelles modes vestimentaires, esthétiques, publicitaires ou juridiques, bref à chercher ce qui fonde aujourd'hui la mise au ban du problème majeur du statut de la femme au sein de la société contemporaine. « La vérité, c'est que nous assistons depuis dix ans à une revanche, à une puissante contre-offensive pour annihiler les droits des femmes », pour faire croire que « le chemin qui conduit les femmes vers les sommets ne fait que les précipiter, en réalité, au fond de l'abîme ». S.F.
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Les sociétés matriarcales : Recherches sur les cultures autochtones à travers le monde
Heide Goettner-abendroth
- Des Femmes
- Essais
- 19 Septembre 2019
- 9782721007018
Dans cet ouvrage pionnier, fondateur des Recherches matriarcales modernes, Heide Goettner-Abendroth propose une nouvelle approche méthodologique du concept de matriarcat, revisitant ainsi l'histoire de l'humanité tout entière.
Dans un aller-retour permanent entre le terrain et la théorie, elle offre une vue d'ensemble des sociétés matriarcales dans le monde, faisant apparaître que celles-ci ont non seulement précédé le système patriarcal, apparu seulement vers 4 000-3 000 ans avant notre ère, mais qu'elles lui ont survécu jusqu'à ce jour sur tous les continents. Elle montre que les sociétés matriarcales, loin d'être une image inversée du patriarcat, comme le prétend l'idéologie dominante dont l'autrice fait une critique radicale, sont des sociétés d'égalité et de partage entre les sexes. D'où l'utilité de leur étude pour aider les femmes et les peuples autochtones en particulier à penser une alternative au système de domination patriarcal et colonisateur.
Ces travaux, qui ont inspiré plusieurs générations de chercheuses et chercheurs en histoire et en anthropologie, sont aujourd'hui enfin disponibles en français.
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Notre sang : discours et prophéties sur la politique sexuelle
Andrea Dworkin
- Des Femmes
- Des Femmes Poche
- 23 Mars 2023
- 9782721011442
Figure de proue du féminisme américain, Andrea Dworkin a été prise pour cible privilégiée de la haine antiféministe pour son franc-parler et ses partis pris sans compromis. Après la parution de Woman Hating (1974), son premier livre, elle se tourne vers l'art oratoire pour survivre. Le milieu éditorial américain lui reproche le manque de « féminité » de son écriture, combative et corsée, qui choque et décille les consciences. Mais elle sait qu'elle a trouvé son public et se déplace de campus en associations, où elle suscite l'admiration, la colère et le débat. Notre sang : Discours et prophéties sur la politique sexuelle (1976, 1981) rassemble en un recueil ses discours pour porter sa voix plus loin, plus haut. Neuf discours, sur des problématiques aussi diverses que l'art, sa mère, la chasse aux sorcières, le lesbianisme, la non-violence ou l'histoire « amérikaine », visent un même objectif : un appel à la sororité pour galvaniser les femmes dans la lutte contre la domination masculine jusqu'à son abolition totale.
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La petite différence et ses grandes conséquences
Alice Schwarzer
- Des Femmes
- Des Femmes Poche
- 12 Octobre 2023
- 9782721012401
Alice Schwarzer interroge la fonction de la sexualité dominante. À travers une série d'enquêtes menées auprès des femmes d'Allemagne de l'Ouest, aux origines sociales et aux âges divers, l'autrice décrypte les mécaniques sexuelles et comportementales. Qu'elles soient en couple hétérosexuel ou homosexuel ou bien célibataires, les femmes ne jouissent pas de la même sexualité que les hommes. La petite différence physique engendre surtout de grandes conséquences idéologiques. Le modèle sexuel le plus admis est dominé par la jouissances des hommes. Loin de se laisser flouer par les idéaux de Mai 68, Alice Schwarzer affirme, au contraire, que ces derniers ne sont qu'une extension du modèle hégémonique masculin. Vraie précurseure, l'autrice s'intéresse à l'orgasme clitoridien et aux rapports sans pénétration. Ainsi, la sexualité retrouve son caractère polymorphe et de jouissance pour les corps. Avec ce livre, je veux montrer aux femmes que leurs problèmes dits « personnels » sont dans une large mesure le résultat immanquable de l'oppression où les tient la société des hommes. C'est pourquoi j'ai choisi dans ces entretiens de mettre en évidence le rôle que joue la « normalité » sexuelle dans la vie des femmes. Horrifiées, soulagées et furieuses à la fois, les femmes se reconnaîtront dans ces portraits. Horrifiées d'entendre d'autres dire ce qu'elles-mêmes ne peuvent ou ne veulent pas s'avouer. Soulagées de ne plus être les seules, de voir tant d'autres femmes partager leurs problèmes. Et furieusement de se rendre compte que leur oppression et leur exploitation est bel et bien voulue par ceux qui en tirent profit. A.S.
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Quel rapport y a-t-il entre les contes de fées traditionnels, la pornographie, les littératures sadiennes, la contreculture, mille ans de bandage des pieds des Chinoises et le Malleus Maleficarum, guide catholique allemand de la chasse aux sorcières ? La haine viscérale et irrationnelle déchaînée contre les femmes. Comme une démonstration mathématique, Andrea Dworkin met en lumière leur postulat commun : que toute femme agissante est malfaisante et doit être punie. Dans une prose farouche et sans concession, l'autrice expose son analyse des rouages des sociétés sexistes et dissèque au scalpel la misogynie dans laquelle baignent encore nos cultures post-modernes.
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Est-ce que tu m'aimes encore ?
Marina Tsvétaïéva, Rainer Maria Rilke
lu par Noémie Lvovsky; Micha Lescot- Des Femmes
- Bibliotheque Des Voix
- 21 Mars 2019
- 3328140023886
C'est par Boris Pasternak, alors au début de sa carrière d'écrivain, que Marina Tsvétaïeva entre en correspondance avec celui qui incarne la poésie, le grand Rainer Maria Rilke. « Poétesse-née », d'après les mots de Pasternak, elle séduit Rilke et leurs échanges deviennent très vite aussi amoureux que poétiques. Leur correspondance ne durera que quatre petits mois, entre mai et septembre 1926. Elle s'arrête brutalement, avec la maladie de Rilke et sa mort le 29 décembre 1926, sans qu'ils n'aient pu jamais se rencontrer. Cette passion épistolaire et éthérée est une histoire d'amour comme on les aime, triste et belle.
« Rainer, le soir tombe, je t'aime. Un train hurle. Les trains sont des loups, les loups c'est la Russie. Pas un train, non - c'est toute la Russie qui hurle après toi. Rainer, ne sois pas fâché contre moi, fâché ou pas, cette nuit je couche avec toi. Une fissure dans l'obscurité, parce qu'il y a des étoiles, je ferme : la fenêtre. (Quand je pense à toi et moi je pense fenêtre, pas lit.) Les yeux grands ouverts, car dehors il fait encore plus noir que dedans. Le lit est un bateau, nous partons en voyage. »
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Après les éditions complètes des Chroniques (2019) et des Nouvelles (2017), voici celle de la Correspondance de Clarice Lispector, qui offre pour la première fois en un seul volume près de 300 lettres de l'une des plus grandes écrivaines de son temps. Cette nouvelle édition, publiée au Brésil en septembre 2020, rassemble la correspondance publiée par les éditions des femmes-Antoinette Fouque dans les recueils Mes Chéries (2015) et Lettres près du coeur (2016), celle publiée par les éditions Payot-Rivages en 2012 sous le titre Le seul moyen de vivre, dans une nouvelle traduction, à laquelle s'ajoutent plus de 70 lettres inédites à la valeur historique inestimable.
Ainsi l'on parcourt 37 années de vie d'une épistolière qui en vécut 57, dont une quinzaine loin de son pays.
Il y a d'abord les lettres adressées au premier cercle de ses proches : mari, soeurs, fils, apparenté·e·s. L'autrice y exprime la quotidienneté sans le moindre apprêt d'une existence expatriée d'épouse attentionnée, de mère attentive, de femme... L'écriture en est ici déconcertante par sa spontanéité et sa connexion directe au réel, chez une écrivaine réputée pour sa sophistication et son extrême auto-surveillance. « Vous voulez m'apprendre qu'il pleut ? Dites : « Il pleut ».
Il y a ensuite les lettres adressées à un deuxième cercle, celui de ses amitiés littéraires. Soit un nombre conséquent de destinataires contemporains de Clarice, qui ont illustré la vie littéraire brésilienne très brillante pendant ces trois décennies (Lúcio Cardoso, Fernando Sabino. João Cabral de Melo Neto et Lêdo Ivo, Mário de Andrade, ou encore Rubem Braga, Lygia Fagundes...). La vocation littéraire de Clarice, les angoisses et les mystères de la création, les servitudes de l'écriture, les certitudes et les impasses de la pensée nourrissent les interrogations qu'elle adresse à ces grands esprits.
Enfin, il y a les lettres pouvant être qualifiées de professionnelles, où l'on voit l'autrice se préoccuper, avec un acharnement émouvant, du sort de ses oeuvres, qui dépend d'abord des instances éditoriales, puis de ceux qui en sont les premiers récepteurs : les journalistes.
L'importance « énorme » (Clarice adore cet adjectif) qu'elle y attache se révèle, entre autres, par son échange, en français, de quatre lettres avec P. de Lescure, alors directeur des éditions Plon, à propos de la première traduction de Près du coeur sauvage. Par l'incroyable profondeur de l'interprétation qu'elle nous livre de son propre texte, l'autrice nous donne une exceptionnelle leçon d'autoexégèse.
Ainsi cette édition qui vient compléter le cycle de publication de ses oeuvres par les éditions des femmes-Antoinette Fouque, constitue une pièce essentielle du puzzle claricien.
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« Un jour, ils sont là. Un jour, sans aucun souci de l'heure. On ne sait pas d'où ils viennent, ni pourquoi ni comment ils sont entrés. Ils entrent toujours ainsi, à l'improviste et par effraction. Et cela sans faire de bruit, sans dégâts apparents. Ils ont une stupéfiante discrétion de passe-muraille. Ils : les personnages. On ignore tout d'eux, mais d'emblée on sent qu'ils vont durablement imposer leur présence. » S.G.
D'où viennent les personnages des romans et quel chemin suivent-ils dans l'esprit de l'écrivaine ? C'est de cette question que naît une réflexion passionnante sur l'inspiration, née à la fois en soi et en dehors de soi, à la manière de ces personnages surgis de nulle part et pourtant si présents. Créatures immatérielles qui s'incarnent progressivement, jusqu'à sembler échapper au contrôle de leur auteur, ils sont à l'origine du processus d'écriture, participent au surgissement de leur monde. Et c'est sous leur mystérieuse emprise que la romancière se met au travail.
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Letters home, lettres aux siens Tome 1 ; 1950-56
Sylvia Plath
- Des femmes
- Correspondance
- 25 Mai 1988
- 9782721003676
Sylvia Plath avait à peine dix-huit ans lorsqu'en 1950 elle envoya la première des quelque sept cents lettres qu'elle devait écrire aux siens avant de mourir à l'âge de trente ans. Dès cette date, le désir d'écrire va de pair pour elle avec la volonté de s'insérer dans l'Amérique des années 1950, une Amérique où l'aspiration au bonheur se confond souvent avec un idéal de réussite forcené. Toute sa correspondance reflète cet écartèlement entre une vocation - écrire - et l'obsession constante, souvent douloureuse, d'atteindre à la perfection dans tous les domaines, au prix d'un travail inlassable. Exaltations et dépressions, crises destructrices et élans créateurs, ces lettres semblent éclairer le geste de Sylvia Plath qui, peu après la parution de son roman La Cloche de détresse, s'est donné la mort, à Londres, dans la solitude où elle se retrouvait, séparée des siens, au cours d'un hiver particulièrement difficile.
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Sexe, race et pratique du pouvoir ; l'idée de nature
Colette Guillaumin
- Indigo Cote Femmes
- 12 Mars 2003
- 9782907883399
On imagine trop souvent que les caractères " naturels " (le sexe, la race, par exemple) " tombent sous le sens ", sont des évidences inquestionnables.
Tout au plus admet-on que les sociétés manipulent un peu tout cela, qu'il en résulte des différences, bonnes ou mauvaises, c'est selon. pourtant, ne serait-ce pas déjà une manipulation que de prétendre certains caractères " naturels " ? le " naturel " ne serait-il pas une interprétation, bref un " artifice ", ancré dans de très particulières relations sociales oú certains sont assignés à l'état d'objet ?
Cet ouvrage associe la description d'une réalité matérielle quotidienne dans ses formes les plus banales (conversations de bistrot, scènes de rue, faits divers) et l'analyse précise des systèmes idéologiques qui prétendent expliquer cette réalité.
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Retour à Yvetot ; post-scriptum inédit
Annie Ernaux
- Des femmes
- Bibliotheque Des Voix
- 6 Juin 2019
- 3328140023916
Son enfance, sa mémoire, sont la matière même de ses livres. Pourtant, c'est seulement en 2012 qu'Annie Ernaux retourne à Yvetot sur invitation de la ville de Normandie qui l'a vue grandir. Elle vient y donner une conférence sur son travail qui y est intimement lié. Ce retour en tant qu'écrivaine est un véritable événement littéraire et c'est cet événement qui est retranscrit ici. À la suite de ce texte lu par Dominique Blanc, Annie Ernaux se remémore, dans un entretien inédit, des moments de son enfance et de sa jeunesse à Yvetot à travers des photographies qu'elle a choisi de commenter.
« Les livres ont donc constitué très tôt le territoire de mon imaginaire, de ma projection dans des histoires et des mondes que je ne connaissais pas. Plus tard, j'y ai trouvé le mode d'emploi de la vie, un mode d'emploi auquel j'accordais beaucoup plus de confiance qu'au discours scolaire ou au discours de mes parents.
J'étais encline à penser que la réalité et la vérité se trouvaient dans les livres, dans la littérature. » A.E
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Luciana Peker a prononcé un discours mémorable au Congrès de la Nation, à Buenos Aires, en avril 2018, lors des débats ardus autour de la présentation du projet de loi pour l'Interruption volontaire de grossesse en Argentine. Soulignant la nécessité vitale pour les femmes de disposer de leur corps et de bénéficier d'une éducation sexuelle complète et adéquate, elle a salué le rôle majeur des plus jeunes et en particulier des adolescentes dans la prodigieuse transformation sociétale en cours. C'est là qu'elle a popularisé l'expression « La Révolution des filles » qui donne son titre à ce livre.
En partant de cet épisode, l'autrice déroule le lien historique et transgénérationnel entre les combats des grand-mères, des mères et des filles, pour valoriser chez ces dernières la place de sujet politique conquise en dépit d'une violente opposition des secteurs les plus conservateurs. Luciana Peker, mère de deux adolescent·e·s, passe au crible les enjeux intimes, politiques et stratégiques de la lutte pour le droit à l'IVG en Argentine, dans une perspective ouverte sur toute l'Amérique latine, tout en donnant la parole à des personnes issues de différentes classes sociales et des milieux les plus divers.
Dans cet essai d'une remarquable vitalité, elle brosse le portrait exhaustif d'un mouvement d'émancipation féministe de masse, jeune, laïc et inclusif, né dans un continent traversé par de profondes inégalités socioéconomiques, des féminicides endémiques et une tentative de contrôle de l'Église et de l'État sur le corps des femmes et sur leur sexualité.
« La révolution féministe ne peut être comprise que comme une révolution, une révolution des filles, politique, collective et singulière, qui va désormais plus loin. Les filles demandent, critiquent, objectent et racontent bien plus que ce que l'on pouvait imaginer. Elles ne supportent pas ce que nous, adultes, supportons. » L.P.
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Lettres près du coeur
Clarice Lispector, Fernando Sabino
- Des femmes
- Correspondance
- 20 Octobre 2016
- 9782721006608
« Elle avait à peine vingt-quatre ans.
Née en 1920, elle avait déjà vécu, en l'espace de dix-huit mois, son plus grand amour, publié un mythique premier roman, était devenue citoyenne brésilienne, s'était mariée, avait entamé à Belém un long destin de femme de diplomate, élaboré un second roman, - lorsqu'elle rencontra à Rio, au printemps 1944, entre deux voyages, celui qui allait devenir l'interlocuteur de cette correspondance. Laquelle fut publiée par ses propres soins, plus de vingt ans après la disparition de la fulgurante étoile demeurée « près de son coeur ». Ce titre a été inventé par Fernando Sabino lui-même en hommage au premier livre de Clarice, qui avait illuminé sa vie comme celle de toute sa génération - la plus riche produite à ce jour par la littérature brésilienne.
Ce livre, Près du coeur sauvage, Fernando Sabino l'avait reçu chez lui, dans le Minas Gerais, en décembre 1943, par un hasard qu'il ne s'expliqua jamais. Mais ce ne fut pas un hasard si un ami commun, plus âgé, le journaliste diplomate Rubem Braga, prit l'initiative tutélaire, six mois plus tard, de présenter l'un à l'autre ce jeune écrivain séduisant et cette sublime créature surgie comme un « ouragan » (B. Moser). De cette première et brève mise en présence (Clarice était en partance pour l'Italie), nous n'avons conservé aucun témoignage, mais nous n'en avons guère besoin : cette Correspondance en fut le résultat. Deux dates la bornent : avril 1946 et janvier 1969, précieuses, mais insuffisantes pour mesurer l'étendue qu'a dû parcourir, jusqu'à la disparition de Clarice, en 1977, l'amitié de deux êtres d'une pareille qualité. Car telle est l'infirmité de toute correspondance, qu'elle ne peut exister que lorsque les épistoliers sont séparés... » Didier Lamaison, traducteur « Nous échangions sur tout. Nous nous soumettions nos travaux respectifs. Ensemble nous reformulions nos valeurs et découvrions le monde, ivres de notre jeunesse. Ce qui réunissait deux jeunes gens « près du coeur sauvage de la vie », c'était plus que leur passion pour la littérature ou, inavouée, l'un pour l'autre : ce qui transpire dans nos lettres, c'est une sorte de pacte secret entre nous deux, dans une solidarité face à l'énigme que nous réservait l'avenir quant à notre destin d'écrivains. » Fernando Sabino
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Hélène Cixous, photos de racines
Hélène Cixous, Mireille Calle-Gruber
- Des Femmes
- 19 Mai 1994
- 9782721004543
« Ce qui constitue le sol originaire, le pays natal de mon écriture est une vaste étendue de temps et terres où se déroule ma longue, ma double enfance. J'ai une enfance à deux mémoires. Géographie de ma mémoire généalogique : je me tiens au bord de l'Afrique du Nord. À sa plage. À ma gauche, c'est-à-dire à l'Ouest, ma famille paternelle [...]. Mon Est, ma droite, mon Nord : c'était le paysage de ma mère. C'est un arbre très haut avec de nombreuses branches... » H. C.
« De livre en livre, Hélène Cixous s'est construit tout un ensemble de registres et de clefs. Toute une gamme : à jouer, à monter et descendre. Gamme de possibles, gamme musicale. Do ré mi fa sol la si. C'est une échelle de Jacob, échelle de cordes vocales, toujours plus haut reprise, qui porte à l'ascension du ciel... » M.C-G
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Penser avec Antoinette Fouque
Collectif
- Des femmes
- Penser Avec Antoinette Fouque
- 2 Mai 2008
- 9782721005793
Un livre composé de contributions autour de la pensée et de l'action d'Antoinette Fouque, en résonances, en échos, en questionnements.
« "En réalité, dans l'humain, les quatre éléments n'en font qu'un : la chair, le cinquième élément. Et la chair pense. C'est la pensée première, la pensée primaire ou archiarchaïque". Après avoir lu ces mots d'Antoinette Fouque, j'ai été plus attentif, en moi, à ces pensées errantes, informes, qui ne se dégageaient pas de l'opacité charnelle où elles prenaient naissance. Pensées larvaires, mais qui, lorsqu'elles se condensent, vont susciter les mots qui leur donneront consistance, contour et forme. Remarque adventice : il est passionnant d'observer ce travail de la pensée qui intervient en elle-même. » Charles Juliet Les auteurs :
Alain Touraine, sociologue, Directeur d'études à l'EHESS, Jean-Joseph Goux, philosophe et professeur à l'université de Rice (USA), Charles Juliet, écrivain, poète, Laurence Zordan, ancienne élève de l'École normale supérieure et de l'ENA, agrégée de Philosophie, écrivaine, François Guery, philosophe, professeur à l'université de Lyon, Roger Dadoun, philosophe et psychanalyste, professeur de Littérature comparée à l'université de Paris VII, Karim Benmiloud, maître de conférences à l'université Bordeaux III, Docteur ès-lettres et Directeur de recherches, Jean-Pierre Sag, psychanalyste, maître de conférences à Paris I, Patricia Rossi psychologue, psychanalyste, Anne-Marie Planeix, agrégée de Philosophie, militante de l'Alliance des Femmes pour la Démocratie.
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Les lettres de Sido, restées inédites jusqu'à la présente édition, furent écrites entre 1905 et 1912, année de sa mort. Elles sont toutes adressées à Colette. À les lire, on mesure tout ce que Colette a pu apprendre de sa mère et que l'on ne connaissait, jusqu'à maintenant, qu'à travers l'oeuvre et les déclarations de l'auteure elle-même. En ces lettres, coexistent la faiblesse émouvante de Sido vieillissante, comme sa force - affirmation et transmission d'une connaissance vitale. Sous l'orgueil, mêlé d'humour, d'une mère évoquant son « chef d'oeuvre », sous la trame d'un quotidien répétitif, symptomatique ou imprévu, un seul message, essentiellement centré sur la nature et l'identité des femmes, revient, et tout, psychologie animale, familiale, humaine et amoureuse, douleurs ou joies, le suscite. Sido créatrice existe, d'avoir transmis la vivante possibilité d'une interrogation et d'un accomplissement. Cette correspondance est précédée de quelques lettres inédites de Colette.
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C'est l'immense succès du film Out of Africa, tiré de son roman La Ferme africaine, qui a fait connaître du grand public Karen Blixen. Son oeuvre de nouvelliste était déjà connue d'un cercle de fidèles fervents. Il restait à découvrir ses essais, qu'elle écrivit de 1923 à 1959, traduits en français pour la première fois. Elle unit à la rigueur de l'analyse l'élan narratif hérité de la tradition des contes. Qu'elle parle de son amour pour Shakespeare ou du mariage à la mode, de l'islam ou de la sympathie pour le continent africain, qu'elle établisse - avant tout le monde - des analogies entre le statut des femmes et celui des Noirs, qu'elle évoque Berlin en proie au nazisme, Londres l'été avant la tourmente, ou ses ruines après la guerre, ou encore, qu'elle s'amuse à définir, pour l'un et l'autre sexe, les mérites comparés de la robe et du pantalon, elle se révèle l'un des esprits les plus libres et les plus réellement subversifs de son époque.
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Femmes de la rive gauche ; Paris, 1900-1940
Shari Benstock
- Des femmes
- Essais
- 1 Avril 1987
- 9782721003300
"Femmes de la Rive gauche" étudie les contributions à la vie du Paris littéraire entre 1900 et 1940 de grandes Américaines et Anglaises, telles que Djuna Barnes, Natalie Barney, Sylvia Beach, Caresse Crosby, Nancy Cunard, Hilda Doolittle, Janet Flanner, Anaïs Nin, Jean Rhys, Gertrude Stein, Edith Wharton... Écrivains, éditeurs, libraires, journalistes, tenant salon au coeur du Paris culturel, elles ont nourri de leur énergie créatrice originale le grand mouvement de la modernité. Cet essai, qui considère à la fois l'histoire littéraire et la littérature, écrit la face cachée du tissu culturel, explore la richesse d'une écriture que le modernisme a tenté de nier....
« Au lieu d'intersection de la vie et de l'art, au croisement de la mémoire et de l'histoire, à la confluence du mythe et de la biographie... j'ai retrouvé les traces de celles qui ont nourri de leur force et de leur intelligence le grand mouvement culturel moderniste. » S. B.
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Cours petite fille ! #metoo #timesup #noshamefist
Samuel Lequette, Delphine Le vergos, Collectif
- Des Femmes
- Essais
- 31 Janvier 2019
- 9782721006967
« Comparable aux luttes pour l'avortement des années 70 et pour la parité, dans les années 90, le mouvement de protestation féminine récent déclenché par l'« affaire Weinstein » - véritable métaphore des agressions sexuelles et des liens entre jouissance et pouvoir - fait partie des moments d'Histoire, où se condensent les colères, où naissent les révoltes. C'est un acte collectif d'émancipation !
Au-delà de l'anecdote ou du fait divers, cet événement est pluriel, historique et politique : parce qu'il fait basculer l'un des hommes les plus puissants du monde (à la fois « chef » et « prédateur » ) ; parce qu'il a encouragé plusieurs milliers de femmes à demander justice et à remettre en cause un rapport de force ; enfin parce qu'il concerne aussi les hommes, leur masculinité et leur ressenti de la domination masculine.
À l'inverse des prises de position rétrogrades et culpabilisantes qui visent à inhiber ou à opposer, ce livre réunit les « prises de parole » et les « prises d'écriture » d'autrices et d'auteurs - militantes et militants, chercheuses et chercheurs, créatrices et créateurs, victimes ou non... -, qui, sans nier leurs divergences, s'accordent pour dénoncer les injustices et les violences réelles (professionnelles, économiques, sexuelles...) subies par les femmes aujourd'hui et réaffirment la nécessité de les penser et de les combattre.
Partant de la révélation de « l'affaire Weinstein » et des effets mondiaux de sa dissémination (#MeToo, #BalanceTonPorc, etc.), cet ouvrage pluridisciplinaire précise les enjeux des débats et des mobilisations, et les met en perspective au regard des réflexions récentes sur les violences de genre, le consentement, l'émancipation des femmes, et l'égalité des sexes. » S.L.
Avec les contributions de Asia Argento,? Alliance des femmes pour la démocratie, Fatima Benomar?, Natacha Chetcuti-Osorovitz, Wendy Delorme,? Catherine Deschamps,? Alicia Dujovne Ortiz,? Camille Froidevaux-Metterie, Valérie Gérard,? Mona Gerardin-Laverge, Charlotte Gonzalez,? Mélanie Gourarier,? He Yuhong,? Eva Illouz,? Kubra Khademi,? Catharine MacKinnon,? Michela Marzano,? Maïa Mazaurette, Jacqueline Merville?, Janine Mossuz-Lavau,? Émilie Notéris,? Patricia Paperman, Marie-Anne Paveau,? Michelle Perrot,? Élodie Petit,? Deborah de Robertis?, Sandrine Rousseau (Association Parler), Inna Shevchenko (FEMEN), ?Frank Smith,? Isabelle Steyer,? Élise Thiébaut,? Alain Viala.
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Au cours d'une soirée où se rend le Tout-Paris de la Belle Époque, en 1905, Colette rencontre la marquise de Morny, dite « Missy ». Celle-ci, divorcée et à la tête d'une grande fortune, vit pleinement sa préférence sexuelle. Cheveux courts, pantalon, bottes et complets-vestons : son personnage inclassable dérange et effraie son époque. Un an plus tard, Colette divorce de Willy et va vivre avec Missy une intense histoire d'amour qui durera jusqu'en 1911. Après leur rupture, leurs lettres témoignent d'une indéfectible complicité. Cette relation est fondatrice dans la vie de Colette, dans sa construction personnelle autant que dans son oeuvre littéraire.
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Entre autobiographie et essai, La Salle d'attente dépeint l'Algérie d'aujourd'hui, héritière d'un passé glorieux, dont le présent, fait d'espérances trahies et d'attentes toujours déçues, est accablant. À sa façon impressionniste, Fadéla M'Rabet plonge dans les souvenirs d'une enfance lumineuse dont la magie domine les souvenirs de la guerre grâce à l'amour inconditionnel de sa mère et de sa grand-mère qui lui ont donné tant de force. Puis elle s'interroge sur la triple aliénation dont souffre le peuple algérien : le pouvoir patriarcal, l'ancien pouvoir colonial, le pouvoir actuel qui, en maintenant la charia, renforce le patriarcat. Dans ce contexte, quel peut être l'avenir des femmes algériennes qui forment pourtant « la majorité de ceux qui maintiennent le pays debout » ? L'écriture poétique suit crescendo les sentiments de l'auteure, de la tendresse à la révolte, dans un cri de colère courageux. Un livre écrit à partir d'une nécessité urgente.