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Imago
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« Ce n'est pas chose aisée pour un auteur que de forcer le passage pour pénétrer dans les coulisses et le secret d'une existence d'éditeur ; mais c'est encore moins facile pour un éditeur d'accepter de rompre le silence, et d'outrepasser les limites du pacte qui le lie à ses auteurs. Cependant, s'il finit par y consentir, alors peut se lever un contre-chant qui, d'ordinaire, accompagne en sourdine chaque livre qui porte la signature de sa maison.
C'est la gageure qu'essaie de relever cet ouvrage consacré à Imago, maison spécialisée en sciences humaines, et à ses deux fondateurs qui ont donné leur vie au livre et à leurs auteurs, n'oubliant jamais ni de rire, ni de rêver, et sans s'apercevoir combien tout est remarquable dans cette vie d'éditeurs qu'ils ont écrite avec ténacité et comme en cachette, pendant bientôt un demi-siècle. Ce cas particulier coïncide souvent avec la grande Histoire, tandis que l'anecdote entre plus d'une fois en résonance avec notre mémoire littéraire.
À l'heure où certains voudraient tuer l'éditeur, c'est surtout l'hommage d'un auteur à ceux qui sont le sel de l'édition - la petite ou l'indépendante, difficile de trouver le juste nom - et à tous les artisans du livre. » Karin Ueltschi. -
Dans le monde russe ancien, et plus largement russo-slave, le divin règne partout : dans le moindre brin d'herbe, la moindre parcelle de terre, le moindre morceau d'étoffe ou de pain... Monde divers, exubérant, prolifique, où figures mythiques et croyances multiformes se côtoient dans le plus aimable désordre. Pourtant, la mythologie russe, qui couvre une immense aire géographique, demeure un domaine mal connu. Lise Gruel-Apert ressuscite cet univers refoulé et oublié, en s'appuyant tout à la fois sur les témoignages des voyageurs du temps passé, les commentaires des Pères de l'Église, les relevés ethnographiques, ainsi que sur les récentes découvertes archéologiques. Outre les récits fabuleux sur les héros et les dieux, sont étudiés coutumes et fêtes, chants et contes, et des thèmes aussi variés que le culte des morts, la démonologie, les cérémonies agraires, la vénération de la nature, les rites féminins, et même les saints peu canoniques du christianisme populaire... Cet ouvrage aussi vivant que savant vient heureusement combler une lacune, et nous permet ainsi de saisir la mémoire russe comme un surprenant et foisonnant conservatoire de traditions ancestrales. Maître de conférences de civilisation et de linguistique russes à l'Université de Rennes-II, Lise Gruel-Apert a publié, aux Éditions Imago, De la paysanne à la tsarine, La Russie traditionnelle côté femmes (2007). Elle a également traduit, aux Éditions Imago, les Contes populaires russes d'Afanassiev en trois tomes.
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Grande figure de notre imaginaire, la fée mélusine promet richesse et prospérité à raymondin, son époux, à condition qu'il ne la regarde pas dans son bain le samedi.
Le mariage est heureux jusqu'au jour où, poussé par la curiosité, raymondin perce un trou dans la paroi et découvre sa femme munie d'une énorme queue de serpent. il ne dit rien mais, lors d'une querelle, la traite de "serpente". l'interdit est transgressé et, dans un cri déchirant, mélusine disparaît en s'envolant dans les airs. tout en reprenant la célèbre histoire telle que nous l'ont contée jean d'arras, coudrette et les légendes de nos terroirs, le présent ouvrage dévoile des horizons méconnus et, en interrogeant notamment la mythologie de l'anguille et du sel, renouvelle de manière décisive la compréhension du récit mélusinien.
Alors mélusine est-elle femme poisson, femme serpent ou femme oiseau ? philippe walter la surprend dans ses différentes métamorphoses, en saisit l'écho dans diverses traditions, entre autres celtiques, et retrouve sa trace sur plusieurs continents, offrant ainsi une ampleur originale à l'interprétation de ce mythe clé du moyen âge.
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" Dans l'histoire du théâtre français, il y a deux périodes : avant et après Copeau. " (Albert Camus). Fils d'industriels, né à Paris le 4 février 1879, Jacques Copeau est une personnalité majeure de la vie intellectuelle et artistique du 20e siècle.
Autodidacte, critique de théâtre dans de nombreux journaux parisiens, il fonde avec André Gide la Nouvelle Revue Française en 1908. En 1913, il crée le Vieux-Colombier qui se veut être le lieu d'une révolution dramatique, d'un théâtre exigeant et populaire, en opposition à la Comédie-Française. Il y sera, à la fois, comédien, metteur et scène et directeur de troupe. Jouvet, Dullin, Vilar y feront leurs débuts. Durant l'été, il réunit sa troupe dans une maison en Seine-et-Marne. En 1924, Copeau et sa troupe - les " Copiaus " - s'installent près de Beaune, où ils donnent de nombreuses représentations en plein air. Nommé, en 1940, administrateur de la Maison Molière, il démissionne en 1941 car il refuse de satisfaire aux demandes de l'occupant. Il continue toutefois son activité d'écriture. Il meurt le 20 octobre 1949.
Le dépôt aux Archives municipales de Beaune des derniers papiers de Copeau a conduit Marc Sorlot à écrire une biographie qui manquait dans l'édition française. Retraçant avec précision le parcours artistique de Copeau, l'auteur nous offre une biographie vivante. Copeau y est montré tel qu'il était : cruellement intransigeant, soucieux de sa liberté, et pétri de contradictions, conjuguant par exemple un libertinage sans frein à un catholicisme austère. En somme, le récit d'une vie passionnée et passionnante.
Marc Sorlot est docteur en histoire contemporaine et professeur d'histoire. Il a publié de nombreux ouvrages sur l'histoire politique et intellectuelle entre 1905 et 1940, notamment une biographie remarquée sur André Maginot.
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Evoquant à la fois la beauté, la rareté et le coût, le luxe n'en est pas moins difficile à définir. Cependant, tissé de représentations collectives, il est un remarquable producteur d'images, ce qui permet d'appréhender sa nature, ses mutations et son rôle. Patrick Mathieu et Frédéric Monneyron, en s'appuyant sur l'anthropologie de l'imaginaire, montrent que l'évolution du luxe - de l'ostentation au confort - correspond aux mutations profondes de la société.
A partir des travaux de Georges Dumézil, et notamment des trois fonctions, souveraines, guerrières et productives, ils étudient l'empreinte originale qui permet aux grandes marques - tels hermès, Ferrari, Chanel, Dior. - de séduire et de construire leur empire. Le luxe offre un point de vue pertinent pour observer les sociétés et, pareil à l'art, constitue un refuge contre l'angoisse du temps qui passe et de la mort qui vient.
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Vladimir Iakovlevitch Propp (1895-1970) est célèbre, en Occident,pour ses travaux sur la structure des contes merveilleux. Bien connudes conteurs, il l'est aussi des enseignants, car en raison de sa grandeefficacité pédagogique, sa méthode de lecture figure dans tous lesmanuels scolaires.Dans la première partie de l'ouvrage, en s'appuyant sur de nom-breux exemples, Propp présente son système d'analyse des contesmerveilleux. Sont ainsi étudiés les contes dits réalistes, les contesd'animaux, les contes cumulatifs, et bien d'autres types de récits.Dans la seconde partie, Propp propose une histoire globale desthéories sur les contes ainsi qu'une approche critique de la classifica-tion des contes jusqu'alors établie.Professeur à l'université de Leningrad, Vladimir Propp avait un pres-tige immense, et ses cours sur le conte russe étaient un événement.Ce sont ces cours que nous souhaitons aujourd'hui, tout en les adap-tant, faire connaître aux lecteurs français.
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Cet ouvrage nous propose le théâtre complet de Kim Shi-ha, avec cinq pièces de résistance, écrites entre 1971 et 1974 par le poète alors trentenaire, et qui lui coûteront tortures et prison à l'époque de la dictature en Corée du Sud.
Cet immense auteur, né en 1941, à la fois poète, philosophe et essayiste, intellectuel engagé, acteur culturel de premier plan, aujourd'hui toujours combatif, qui n'est connu en France que de réputation, a compris, dès sa jeunesse, que le théâtre populaire, dont la tradition est si riche en Corée - qu'il s'agisse de danses masquées, de chants pansoris, de rituels chamaniques ou de groupes de percussion -, était une arme pour parler du présent, pour lutter contre le totalitarisme et s'adresser au peuple.
La traduction de ces pièces jubilatoires reste fidèle à une langue à la verve intarissable, souvent considérée comme intraduisible à cause de ses jeux sur les mots, ses rythmes, ses sonorités, ses changements de registre, bref sa richesse...
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Ma mère l'oie ; mythologie et folklore dans les contes de fées
Philippe Walter
- Imago
- 15 Février 2017
- 9782849528983
Qui est donc cette « Mère l'Oie » sous l'égide de laquelle Perrault place son recueil de Contes, en 1697 ?
Prenant pour jalons les chansons de geste et les récits hagiographiques du Moyen Âge, tout comme les recueils légendaires du xvIe siècle, Philippe Walter remonte à la mythologie celtique dans laquelle il décèle un culte des « Mères » oiseaux, homologues d'autres grandes divinités ailées indo-européennes (Niké, Walkyries, etc.), culte qui explique la cohérence des attributs propres aux fées dans les contes.
L'éminent médiéviste étudie ainsi les nombreux rites liés aux Mères, met en lumière leur extension géographique, de l'Europe à l'Inde, ainsi que la permanence de ces croyances en une déesse féminine souveraine.
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La Corée du xxe siècle a connu de grands bouleversements dus à la colonisation, à la guerre, à la partition de la péninsule, et à la modernisation.
Nombreux sont les poètes, les romanciers et les dramaturges qui se révélèrent alors, et ces temps troublés furent aussi marqués par une intense création littéraire.
Cette introduction à la littérature coréenne du xxe siècle est divisée en quatre parties, selon un plan chronologique : 1. L'émergence d'une littérature moderne (1900-1945). 2. La littérature de la division et de l'après-guerre (1945-1970). 3. La littérature de la société industrielle (1970-1990) 4. La littérature de la société de consommation (1990-2000). Elle aborde tous les genres : roman, théâtre, poésie.
Très pédagogique, l'ouvrage a été conçu dans le but de fournir au lecteur français des informations claires et précises sur la littérature coréenne et de lui en faciliter ainsi la compréhension.
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Valeureux chevalier de la Table ronde, Gauvain demeure trop souvent négligé et incompris. Éclipsé par Lancelot, il se voit confiné par les commentateurs dans un rôle de frivole séducteur, voire d'éternel second, attaché aux pas de son oncle, le roi Arthur. Pourtant, lié au socle arthurien le plus ancien, sa présence porte les signes mystérieux d'un univers bien antérieur à la littérature médiévale née au XIIe siècle.
S'appuyant sur la mythologie comparée, Philippe Walter dresse le portrait du héros, de sa singulière conception jusqu'à sa " mort ", et met au jour le mythe archaïque auquel il se rattache, notamment sa vocation solaire. Soleil de la chevalerie, Gauvain " dispense ses rayons le matin et diffuse la clarté partout où il se répand ", selon Chrétien de Troyes. Doté d'un cheval-fée et d'une épée magique, il retrouve son éclat dès lors que l'on se tourne vers les vieilles légendes celtiques.
Éminent médiéviste, Philippe Walter nous révèle ainsi - après ses ouvrages sur Merlin, Arthur, Perceval et Galaad - la véritable nature de Gauvain et lui restitue toute sa place dans la célèbre Quête du Graal.
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Entre littérature et dictature, aucun compromis ne paraît possible.
Des préjugés fascistes sur l'art dégénéré aux implacables exclusions staliniennes, le pouvoir totalitaire a toujours été soucieux de contenir, d'intriguer, de réprimer la vie littéraire considérée comme dangereuse, voire comme subversive. la cause semblerait entendue : l'écrivain serait l'ennemi naturel du dictateur. pourtant à y regarder de plus près - que ce soit dans l'enfer du camp nazi ou dans la désespérance du goulag soviétique - s'impose une constatation dérangeante : l'oppression constitue bien souvent l'aiguillon même qui pousse à écrire.
Non que poètes et romanciers cautionnent la terreur, loin de là, mais leur parole surgit en réaction aux diktats, aux mots d'ordre, aux comportements convenus, imposés, pour affirmer leur liberté et assurer la survie des êtres menacés. s'appuyant sur des auteurs aussi variés que koestler, semprun, zweig, levi, kadaré, mimouni, et nombre d'autres de diverses nationalités, luc rasson montre que, par leurs témoignages comme par leurs fictions, les écrivains du xxe siècle, confrontés au mal et à la violence inouïe de l'histoire, ont su faire entendre leurs voix : celles de l'homme cherchant à comprendre le monstre chez l'autre, mais aussi au plus profond de lui-même...
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Chamoiseau ou les voix de Babel ; de l'imaginaire des langues
Noémie Auzas
- Imago
- 17 Octobre 2009
- 9782849520734
Nombre d'écrivains ont la particularité d'être entre deux langues, mêlant deux langues dans leurs textes, ou pensant dans l'une et écrivant dans l'autre. Parmi ceux-ci, Patrick Chamoiseau qui, dans ses romans, conjugue avec talent, de façon directe ou masquée, les ressources du français et du créole. Ainsi se pose, pour la création littéraire, la question des imaginaires des langues, que cet ouvrage se propose d'explorer et de clarifier : l'histoire des idées sur le français montre, en effet, que les langues supportent bien des projections et des fantasmes et que l'imaginaire des langues concerne tous les écrivains, et même tous les locuteurs.
Hérités de la colonisation et de l'esclavage, le français et le créole donnent lieu, chez Chamoiseau, à un jeu subtil d'associations et de suggestions, soigneusement étudié, entre barbarie et civilisation, nature et culture, langage utilitaire et poésie. Loin des rapports de domination, la présence d'une langue française créolisée ouvre à la pensée du métissage, de la fusion linguistique. Les portes d'une Babel enfin réconciliée, prônant le multilinguisme harmonieux, semble ainsi s'ouvrir.
Une analyse très fine du mouvement de la créolité, de l'oeuvre de Chamoiseau mais aussi de Glissant, bien en phase avec la mondialisation culturelle
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Vulgarisateur de génie, Camille Flammarion mène de front ses activités de chercheur, en astronomie et météorologie, et d'enseignant. Ses nombreux ouvrages connaissent rapidement un immense succès. Danielle Chaperon analyse l'oeuvre littéraire du savant, expose ses conceptions scientifiques - souvent pionnières - et ses idées philosophiques. Elle met aussi en lumière son intérêt croissant pour l'exploration du monde psychique et les phénomènes paranormaux, et retrace son singulier itinéraire de la science vers le spiritualisme.
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Sexe et lunettes, quoi de plus antagoniste ! les lunettes n'ont-elles pas simplement pour double finalité de mieux voir et protéger ? pourtant à observer de près nos gestes sophistiqués et charmeurs manipulant des lunettes - passées en serre-tête, glissées dans une échancrure, suçotées nonchalamment au bout des branches - cela n'est pas si certain.
Visibles comme le nez au milieu de la figure, elles sont affectées, selon leur esthétique, de diverses significations, et tiennent aujourd'hui une place croissante dans le registre du paraître et de la séduction. dans ce livre insolite, franck evrard souligne la fonction ambiguë de cet objet intime dans le théâtre de l'érotique et, suivant cette " optique ", s'appuie sur de nombreuses oeuvres littéraires et cinématographiques - celles de la fontaine, p?, hoffmann, raymond jean, mais aussi hitchcock, truffaut, woody allen et bien d'autres.
Ainsi, loin de la traditionnelle mythologie des yeux " miroirs de l'âme " - à travers leur écran transparent, fumé ou noir - les lunettes introduisent, au contraire, distance, mystère et fantasme dans le subtil corps-à-corps amoureux. à lire avec des lunettes.
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Petite histoire de la langue francaise ou le chagrin du cancre.
Karin Ueltschi
- Imago
- 19 Mars 2015
- 9782849528211
Aujourd'hui, dit-on, la déficience de l'orthographe, l'invasion de l'anglais, l'appauvrissement du vocabulaire menaceraient notre langue de faillite. Moins précise, plus relâchée, elle perdrait sa légendaire aptitude à la clarté et sa prétention à traduire l'universel : le bon usage se meurt, le respect n'est plus, le cancre se rebiffe et fait école, la décadence est à nos portes.
Mais, nous rappelle Karin Ueltschi, notre prestigieux français, jouissant certes d'un rayonnement inégalé durant l'âge classique, parlé dans les cours royales et source d'une brillante littérature, n'a jamais cessé d'engendrer inquiétudes et polémiques. et constamment, les disputes du clerc et du jongleur, du savant et du peuple, des anciens et des Modernes ont resurgi au gré des modes et des générations qui se sont succédé durant des siècles.
Dans ce vibrant plaidoyer pour nos humanités, Karin Ueltschi veut aussi affirmer sa foi en la jeunesse, en dépit de ses lacunes souvent irritantes, de ses tournures fautives, de ses détournements ludiques.
De la timide émergence du françois jusqu'à nos jours, son ouvrage retrace magistralement cette longue histoire émaillée de conflits et de crises, signes manifestes de la relation passionnelle que nous entretenons depuis toujours avec notre belle langue.
Karin Ueltschi est professeur de langue et de littérature du Moyen Âge à l'Université de Reims Champagne-Ardenne. Auteur de plusieurs ouvrages, elle a publié, aux Éditions Imago, Histoire véridique du Père Noël, Du traîneau à la hotte (2012).
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Accoucher et faire naître ; dialogues et séparations durant la grossese
Tamara Landau
- Imago
- 10 Avril 2019
- 9782849529720
Au moment de la naissance, le bébé a neuf mois d'existence. Il a déjà une histoire construite grâce à la relation que la mère a tissée avec lui dès sa conception. Le lien maternel, qui s'élabore tout au long de la grossesse, se compose d'élans d'amour fusionnel, mais aussi d'oublis et de rejets, parfois culpabilisants. De fait, le sentiment de plénitude et le bonheur proclamé cachent d'inévitables angoisses et des fantasmes qui sont, le plus souvent, refoulés.
Toutes les femmes enceintes traversent des moments de doute, de désarroi et de refus. Repérer ces ambivalences, comprendre leur légitimité et leur fonction, permet de prévenir les accidents de la grossesse (fausse couche, accouchement prématuré, césarienne...), mais aussi nombre de troubles de la perception de soi et du comportement de l'enfant après la naissance - dont la boulimie et l'anorexie.
S'appuyant sur de nombreux cas cliniques, cet ouvrage analyse la communication avec le foetus à chaque étape de l'attente, mois après mois, et se propose de favoriser la venue au monde du nourrisson tout comme celle de la femme au statut de mère, par la compréhension de ce qui se joue alors. Ainsi, nous dit Tamara Landau, si la préparation physique à l'accouchement est entrée dans les moeurs, il convient dorénavant de mieux prendre en considération la préparation psychologique.
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« Toute femme devrait être accablée de honte à la pensée qu'elle est femme. » (Clément d'Alexandrie). Déjà chez Aristote, et bien avant les Pères de l'Église, la femme est matière sans qualité aucune, la qualité restant à l'évidence le propre de l'homme. Tel est le paradoxe du « beau sexe » : source du péché, sa plaisante apparence ne peut que dissimuler un être répugnant.
Plus tard, sa beauté enfin reconnue, la femme se voit sommée de s'épanouir dans le mariage et dans la maternité. Haro donc sur les célibataires, les bas-bleus, les féministes, les inverties et autres déviantes de la société, qui ne sont que disgrâce et souvent même monstruosité ! De nos jours, enfin, disposant d'un vaste attirail cosmétique, la voici inexorablement soumise à la tyrannie de la séduction permanente. Inexcusable, insupportable, véritable aberration sociale, la laideur féminine révèle crûment négligence, manque de volonté, pire, secrète pathologie.
S'appuyant tout à la fois sur l'histoire, l'anthropologie, la littérature et la peinture, Claudine Sagaert, par cette contribution essentielle à l'histoire des genres, nous permet de mieux comprendre dans quel carcan le corps de la femme a été enfermé durant des siècles, carcan dont elle doit, aujourd'hui comme hier, toujours se libérer.
Docteur en sociologie, Claudine Sagaert est professeur de philosophie.
Préface de David Le Breton. Postface de Georges Vigarello.
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Première femme à porter l'habit vert, Marguerite Yourcenar a laissé une oeuvre riche et complexe qui a beaucoup inspiré la critique.
Un ressort essentiel de son écriture est, cependant, resté dans l'ombre la mort de la mère, qui décéda quelques jours après son accouchement. Et le grand écrivain n'aura de cesse de batailler avec ce dramatique événement, véritable " scène primitive " de son imaginaire, coeur secret de chacun de ses livres.
S'appuyant sur une double lecture, littéraire et psychanalytique, Carole Allamand se propose d'éclairer les rapports existant entre la poétique de la romancière et la perte irréparable de la mère, de mettre au jour une " écriture en mal de mère ".
Une écriture virile qui montre un mépris affiché pour le moi, pour un sujet dont la mise au monde fut aussi une mise à mort, une écriture qui narre la hantise de la féminité et de son sinistre privilège, la maternité. Au fil des pages de ce brillant essai, on comprend mieux que Marguerite Yourcenar a composé son personnage d'auteur avec autant de soin que chacun de ses livres, et que son style, loin d'être voué au seul perfectionnisme classique, procède d'une perpétuelle lutte contre les forces de la subjectivité.
Ainsi se trouve mis à nu le désir obsédant l'écrivain : celui d'être enfin regardée et reconnue par sa mère, Fernande, laquelle " détourna la tête quand on lui présenta l'enfant ", puis ferma les yeux pour toujours.
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Séduire ; l'imaginaire de la séduction de Don Giovanni à Mick Jagger
Frédéric Monneyron
- Imago
- 27 Avril 2016
- 9782849528655
Don Juan s'est imposé avec force dans la culture occidentale et a pris, d'emblée, la dimension d'un mythe qui n'a cessé de se développer. Frédéric Monneyron décrit l'émergence de ce mythe, en décrypte la manifestation, puis en repère les prolongements jusqu'à nos jours.
C'est au xvIIIe siècle que se constitue l'imaginaire moderne du séducteur avec la figure troublante et impériale du libertin cynique. Au xIxe siècle, il s'enrichit du personnage du dandy, de l'esthète fin-de-siècle ou de l'homme à femmes.
Puis, au xxe siècle, il s'épanouit au cinéma ou dans la mode avec le gigolo, le play-boy et le sex-symbol. Au travers de très nombreux exemples qui s'étendent de la littérature à la musique, apparaissent ainsi la tentation homosexuelle du séducteur mais, en même temps, le refus de son effémination, tout comme son culte de la conquête qui aboutit à l'abstraction de la femme.
De Don Juan à Mick Jagger, Frédéric Monneyron nous offre, dans cet ouvrage, une brillante analyse, tout en nuances, sur les métamorphoses de cet éros masculin qui, pour affirmer sa puissance, aime tant à vaincre, mais surtout à séduire le « deuxième sexe ».
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Chasses infernales et cohortes de la nuit au Moyen Age
Claude Lecouteux
- Imago
- 12 Avril 2013
- 9782849522035
Autrefois par les nuits d'hiver, dans le ciel ou sur terre, on entendait passer une troupe effrayante et mystérieuse, un étrange cortège de fantassins et de cavaliers, les uns ensanglantés, les autres portant leur tête sous le bras. C'était la Chasse sauvage, la terrible cohorte des damnés.
Croyance populaire profondément enracinée dans les mentalités, la Chasse sauvage avait jadis une fonction sociale et correspondait à une véritable conception du monde. Mais soumise à l'usure des mémoires et aux assauts de la " vraie foi " que fut le christianisme, elle se trouva déformée et mêlée à d'autres traditions.
Cet ouvrage rassemble les multiples facettes du mythe, et ce jusqu'à une époque récente.?Poursuivant ses magistrales recherches sur les légendes et les superstitions liées à la mort et à l'au-delà, Claude Lecouteux nous plonge, une nouvelle fois, au coeur des hantises et des peurs de l'homme médiéval.
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Oublié de l'Histoire, Lacenaire a été " ressuscité " cent ans après sa mort (1835) par Marcel Carné dans son célèbre film Les Enfants du paradis.
Stendhal, Théophile Gautier, Hugo et bien d'autres l'ont évoqué. Ses Mémoires, rédigés à la hâte en prison et publiés après son exécution, ont connu un succès de librairie phénoménal. C'est que Lacenaire fait partie de la catégorie des criminels révolutionnaires qui, de tout temps, ont fasciné l'opinion, prenant place entre Cartouche et Mandrin, et préfigurant Baader et sa bande.
Dandy, poète, philosophe, en même temps qu'escroc et assassin, Lacenaire ne pouvait que séduire et scandaliser la société française de 1830 - intellectuels compris - qui vit en lui un " monstre " romantique. Il est vrai que par ses origines bourgeoises, l'étendue de sa culture, son humour ravageur et son sens de la provocation - Je tue un homme comme je bois un verre de vin -, Lacenaire ne pouvait laisser indifférent le public parisien qui se pressait aux portes de la prison de La Force pour le voir. De fait, la personnalité de l'assassin estompe l'abomination des méfaits qui l'ont conduit à l'échafaud, et continue de hanter l'imaginaire collectif.
Rémy Bijaoui est avocat et consacre ses recherches à l'histoire de la justice. Il a publié aux Éditions Imago, Prisonniers et Prisons de la Terreur (1996) et Le Procès Judas (1999).
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Puisant dans les littératures médiévales, mais aussi dans les contes, les légendes et les mythologies, Claude Lecouteux met au jour tout un monde de croyances disparues, souvent occultées par l´Église ou simplement englouties par le temps. Empreints d´une forte signification religieuse, les nains, loin d´être des supports de fiction ou de superstitions, seraient liés à la fertilité, à la mort et à ce culte des ancêtres dont on connaît l´importance dans notre ancien Occident.
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Les vivants et les morts ; littérature de l'entre-deux-mondes
Arlette Bouloumié, Michel Tournier
- Imago
- 26 Mai 2008
- 9782849520604
Voyage dans l'au-delà, descente aux enfers, invocation des défunts, dialogue avec les spectres, mais aussi apparition maléfique de revenants, de vampires, de dames blanches...
De tout temps, on a raconté l'impossible rencontre entre les vivants et les morts. des récits captivants hantent les traditions populaires et ne cessent d'inspirer la littérature, la peinture et le cinéma. homère, dante, fénelon, nerval, hugo, p?, gracq, quignard, delacroix, hitchcock et bien d'autres nous entraînent ici vers les rives inquiétantes d'un autre monde. et nous suivons, dans cet ouvrage original, ces passeurs qui, de l'antiquité à nos jours, nous engagent à traverser cette frontière interdite et nous conduisent ainsi sur des territoires inconnus.
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Homo automobilis, qui es-tu ? Telle est la question à laquelle cet ouvrage répond. Nous subissons au quotidien le monde de l'automobile, et il n'est pas indifférent de comprendre l'importance de la voiture dans notre identité, de montrer son rapport non seulement à l'anonymat - quand nous sommes retirés dans l'habitacle -, mais aussi aux autres, et d'expliquer ce que chacun constate, à savoir l'étrange explosion de l'agressivité au volant.
La route et son code sont l'occasion d'un jeu incessant entre la loi et la transgression. Seule une approche convoquant l'ensemble des sciences humaines permet notamment de mieux cerner les causes des accidents, un des fléaux majeurs de nos sociétés. S'appuyant sur de nombreux exemples, Jean-Pascal Assailly montre ainsi que la diversité des cultures et des religions, des âges et des sexes, du milieu social, modifie fortement nos comportements d'automobilistes.