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Le Temps Qu'Il Fait
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«Qu'est-ce que je cherche si ce n'est une conscience élargie ? Cet éternel rebond de vivre qu'il faut gagner sur l'effacement, sur l'émiettement, ces cailloux qu'il faut lancer à tant d'orties. Je cherche une surnature, un chevauchement des formes pour quitter les pétrifications mentales, les congères sociales, le défilé de mode des idées. Je crois trouver à ces riens, à ces bricolages un peu saugrenus à partir d'objets souvent élémentaires, une poétique des choses et de leurs relations qui délivre des emprises et conjugaisons trop déclinées.» Voici l'un des livres de Patrick Cloux qui aura touché bien des lecteurs. Paru d'abord il y a tout juste trente ans, un peu en avance sur son temps, il rencontra des amoureux de la marche autant que des amateurs d'« objets de nature».
Conçu dans la mouvance des peintres et des poètes du Land Art, ce traité d'émerveillement ne pèse rien dans un sac à dos. Il célèbre les formes naturelles et les oeuvres de fortune que la liberté vive des chemins nous distribue en abondance. -
De la Lorraine à l'Aquitaine, de la Bretagne aux confins des Alpes, de la Somme à la Corse, rôde une armée de fantômes. Dans chacune des 36 000 communes de France, les actes de bravoure ou les chagrins enregistrés dans la pierre sont aujourd'hui les stigmates intimes et les vestiges publics de cette guerre effroyable. Le monument fait entrer la guerre dans la paix : dans chaque village s'est installée une religion civique, le culte de la Nation allant de pair avec la mise en scène du roman national, reliant les Gaulois, les soldats de 1792 aux poilus de 14-18. Pour une fois il réunit le front et l'arrière, les soldats et leurs proches, toutes sortes de modèles permettant d'expérimenter ici le souci du réalisme et là l'onirisme le plus fantastique. Tous les soldats de l'armée morte, eux, ne sont même pas là, près des leurs. Leurs proches n'ont pas pu venir pleurer sur leur tombe, fleurir leur souvenir. Parmi eux, plusieurs centaines de milliers - leur nombre total même est incertain - de soldats sont restés inconnus, méconnaissables, non identifiés, disparus, âmes errantes... Des morts qui n'en finissent pas de mourir pour ainsi dire, au terme d'une guerre qui a inventé non seulement la mort industrielle mais la destruction même des morts au fur et à mesure de la guerre de position, des attaques et des contre-attaques sur le même terrain...
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Flânes dans la Nouvelle Athènes
Bénédicte Cartelier
- Le Temps Qu'Il Fait
- 18 Octobre 2024
- 9782868537195
« Flâner est une science, c'est la gastronomie de l'oeil. Se promener c'est végéter, flâner, c'est vivre » écrit Balzac - soufflant par ces mots sa méthode à l'auteur : celle-ci n'a pas arpenté, pas inventorié les sites présumés immanquables, elle n'a pas épuisé ce quartier de Paris qui ne couvre pourtant qu'une partie de l'arrondissement particulièrement artistique, le neuvième, où elle vit. Les rues l'occupent - car «il y a beaucoup de morts dans les rues de Paris. On ne le sait pas assez. Dieu merci, ce sont surtout des hommes » -, elle s'intéresse aux places, à un passage, une cité, mais aussi aux églises, aux squares, aux hôtels particuliers et, pour finir, elle ressuscite des lieux perdus, effacés par le temps, l'évolution des moeurs ou la démolition. Elle s'étonne, s'amuse, raille quelquefois et se souvient de ce que la littérature conserve, de plus ou moins caché, entre les pages du grand livre de la ville.
On suit avec jubilation ce guide fort peu touristique, qui sait comme personne tenir notre curiosité en éveil par une érudition soutenue mais jamais pesante, et un humour constant. -
«Bibliothèque tournante : ce titre m'est venu à l'esprit en pensant au meuble qui s'appelle ainsi, mais plus encore à l'analogie avec la porte à tambour. Du même coup, j'avais devant les yeux l'image d'une bibliothèque ouverte sur le monde, où l'on entre et d'où l'on sort librement. Qui tourne sur elle-même, pour s'ouvrir sur un autre réel, d'autres curiosités, et des vies qu'on soupçonnait à peine. » - G. M.
«Rassembler en un volume des entretiens, c'est transformer des mots de circonstance en livre pour dessiner rétrospectivement un parcours : les entretiens cessent alors d'escorter la parution d'un livre pour esquisser une trajectoire, donner à lire des inflexions et des continuités, apprécier une oeuvre en mouvement, avec ses accords et ses basses continues. Et par leur juxtaposition, les entretiens deviennent un livre supplémentaire qui s'ajoute aux précédents, mais sans les surplomber : s'invente là un autre régime de la parole littéraire, entre la spontanéité de la conversation et la recherche de l'écrit, entre la réponse vive aux injonctions du présent et le temps de la réflexion. Les livres de Gérard Macé sont déjà tout entiers dans cette alliance entre la souplesse de l'oralité et l'érudition livresque, les souvenirs des patois de l'enfance et la conquête de la bibliothèque. » - Laurent Demanze -
« Dans l'infinité des sons qui constituent une large part de notre expérience sensorielle et sensible : la voix.
La première que nous percevons n'est-elle pas, in utero, celle de notre mère ? Première expérience sonore, première perception du bruit du monde et d'une altérité. Voix première entendue, écoutée. Tatouée en nous à jamais.
D'autres nous parviennent ensuite. Innombrables. Confuses, précises, proches, lointaines, aimées, redoutées, rassurantes, hostiles. Voix fugitives, entr'entendues, ou présentes à jamais. Voix d'enfance, voix rêvées aussi. Instant ou persistance. Offrande furtive d'une rencontre entre le monde et nous, trace d'une intersection entre autrui et nous-même.
Difficile d'exister sans voix. Qui ne dit mot consent. À tout, au pire, à l'inacceptable. Le silence nous fait victime, ou complice. Notre voix, invisible, impalpable. Signe de présence au monde, signe d'un possible vers autrui. »
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Lequel précède l'autre : la lecture ou le rêve ? « Une journée de Thoreau commençait par une marche énergique à travers bois. Beaucoup pratiquent l'inverse, attendant d'être lassés de lire pour aller se dégourdir les jambes. Un jardin derrière la maison, d'où l'on entre et sort, est un endroit bien fait pour entrecroiser pendant plusieurs heures la lecture et le rêve, exercer leur réversibilité. « Il y a un Extérieur à l'Intérieur et un Intérieur à l'Extérieur », dit Blake. « Que l'on commence sa journée en lisant et la finisse en rêvant, ou le contraire, une règle d'or me paraît valoir : le mot n'est pas un signe, le matériau pour des constructions logiques : il est un vécu ; un rêve vécu. » Érudition décontractée, goût du plaisir et de l'indépendance, art de l'effacement sont les richesses proposées en partage par le moins narcissique des écrivains dans cette promenade bachelardienne en compagnie d'auteurs admirés, nourrie d'images désordonnées et d'analogies éclairantes.
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Que mariana alcoforado soit ou non l'auteur des célèbres lettres de la religieuse portugaise parues en 1669 importe finalement bien peu au regard de l'extraordinaire figure de femme qui s'en dégage, dont quelque trois siècles d'ombres et de lumières n'ont terni l'éclat, la ferveur des cris, des suppliques, des mots d'amour, ni changé le cours vertigineux de la passion.
Passion tout humaine et trahie qui trouve dans ces cinq admirables lettres sa plus haute expression - et tous les mouvements contraires de l'âme y sont à jamais réunis. il a suffi à un homme d'aujourd'hui de lire ces lettres dans une certaine solitude pour tomber amoureux de ce visage de femme et pour épouser, à travers lui, les transports et les douleurs de l'inconnue. ni glose, ni paraphrase, cette lecture amoureuse est un chemin de croix.
Les " genoux écorchés " de l'auteur prouvent qu'il est allé jusqu'au bout de la compassion. il n'y a pas d'autres reliques.
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Ce petit ensemble de notes, écrites avec une grande liberté, se distingue de la production habituelle de l'auteur par une légèreté, une fantaisie, un humour qui peuvent surprendre. C'est là un petit livre qui ne se soumet qu'au caprice du rêve et à la poésie de la pensée sans entraves.
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Le laisser aller des éliminés ; lettres à l'abbé Coutant, 1948-1950
Gaston Chaissac
- Le Temps Qu'Il Fait
- Litterature
- 19 Octobre 2017
- 9782868536297
Gaston Chaissac, peintre d'une rare originalité, faisait oeuvre d'art de toutes choses :
Pierres, souches d'arbres, outils hors d'usage et autres débris inutiles qu'il transfigurait à sa fantaisie. Avec le temps, il est devenu une sorte de notable de l'art brut, pour les critiques et les amateurs.
Découvert par Paulhan et Queneau, il fut aussi un écrivain remarquable. Son oeuvre littéraire, innombrable et facétieuse, est principalement constituée de sa correspondance :
Des milliers de lettres envoyées chaque jour depuis son village vendéen à toutes sortes de correspondants, notoires ou inconnus, auxquels il relatait les « nouvelles locales choisies parmi les moins sensationnelles », ne leur épargnant pas les « idées contradictoires ».
Ce volume groupe une vingtaine de ces lettres, adressées de 1948 à 1950 à l'abbé Coutant qui envisageait de devenir lui aussi artiste-peintre. Outre la savoureuse chronique villageoise, on y trouvera les surprenants avis du « marmiton de lart brut » ( comme il se nomme lui- même ) sur la peinture et sur la religion.
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Je cherchais un pays n'est pas qu'une anthologie de livres publiés précédemment ; il s'agit d'un nouveau livre, maintenant dans sa forme « définitive ». Il commence par l'enfance en revisitant la Franche-Comté de Gustave Courbet ; il se poursuit par la quête de mes origines italiennes à partir de l'oeuvre de Cesare Pavese ; il épouse ensuite la terre de la femme aimée, l'Iran des poètes persans. Une seconde partie expose l'expérience singulière de la lecture qui a guidé l'écriture de ces trois récits et qui imitent, pour chacun d'eux, un topos littéraire : le retour au pays, le voyage en Italie et le voyage en Orient. Il s'achève enfin par un dernier récit, le premier paradoxalement écrit, demeuré inédit ; en lui, était déjà contenus, de manière fragmentaire, en germe, le pays que je cherchais, tout en annonçant autre chose, une époque différente de l'écriture. L'ensemble constitue un cycle qui raconterait une même histoire et qui peut se lire comme une espèce de roman. À déchiffrer. L'imparfait indique que la réponse est au bout du voyage.
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Présence au monde, plaisir d'exister
Jean-Pierre Otte
- Le Temps Qu'Il Fait
- 18 Février 2022
- 9782868536808
« Je ne conçois de littérature que métamorphosante. Une littérature qui soit tout le contraire d'une complaisance ombilicale, d'un désir niais d'être admiré, d'un prestige égocentré dans un jardin de phantasmes. Par sa substance et ses signes ravissants, une littérature qui approfondisse notre présence au monde réel et établisse une atmosphère capable d'éveiller nos sens et de convier l'esprit à plus de sagacité.
Toute vraie littérature passe par la personne et parvient à une espèce d'impersonnalité propre à chacun.
Elle respire et inspire, elle professe la confiance, elle rétablit l'éternelle loi de réflexion, et, à notre doute et notre désarroi, nous fait comprendre que les moyens de métamorphose sont toujours en nous. » Chroniques publiées au fil du temps dans des journaux et revues, ou lues à la radio, chacun de ces textes est le condensé de la philosophie de vie d'un poète, très peu théoricien mais très attaché à son inscription parmi les choses de la nature. Capable comme très peu de rafraîchir d'une formulation toujours nouvelle des sensations et des idées retrouvées, prompt à partager une vitalité jamais entamée par la routine, il distribue généreusement convictions et enchantements, et nous entraîne dans sa quête du merveilleux.
Sans jamais le céder au simplisme, à la naïveté ou à la convention.
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Né en 1954, disparu en 2008, Thierry Bouchard fut un des derniers grands imprimeurs-éditeurs-typographes. Sur ses presses, installées à Losne, en Bourgogne, il a réalisé un des plus beaux ensembles de livres dont on puisse rêver, joignant la science des polices et des fontes, des impressions, des papiers, des formats à un engagement éclairé dans la littérature contemporaine, et principalement la poésie, qu'il pratiquera lui-même, discrètement, comme auteur. Il réalisa 115 livres au titre de ses éditions et près de 200 sous forme de coéditions ou d'impressions pour ses amis éditeurs - qui portent les noms de Butor, Bonnefoy, Puel, Juliet, Du Bouchet, Nelli, Hubin, Novalis ou Segalen, entre autres, et ceux d'artistes aussi prestigieux que Zao Wou-Ki, Pierre Alechinsky, Bram Van Velde, Antoni Tápies, Olivier Debré, André Marfaing... Grands illustrés ou petits livres d'une facture extrêment élégante et soignée sortirent des mains de cet artisan exceptionnel dont l'oeuvre, à n'en pas douter, marquera durablement la bibliophilie contemporaine.
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À partir des Quatre saisons de Nicolas Poussin, en passant par le Chef-d'oeuvre inconnu de Balzac, ce livre interroge notre rapport au musée, en l'occurrence le musée du Louvre, qui devient le lieu d'un apprentissage, un apprentissage d'écrire, et d'une inquiétude d'être au monde. Durant douze mois, un peu comme un journal de pensées, les paysages de Poussin tracent un itinéraire, un voyage dans le temps et les âges qui rythment les différentes phases de notre vie. L'enquête, plus le livre progresse, se transforme en quête, celle peut-être d'un paysage perdu qui trouverait sa résolution dans la formule des Bergers d'Arcadie : Et in Arcadia ego...
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C'est une oeuvre discrète mais capitale, obstinément originale dans le paysage littéraire contemporain, que veut saluer ce volume. La constance des préoccupations qui nourrissent le travail littéraire de Jean-Loup Trassard alliée à la variété des formes verbales ou visuelles qui en résultent ne sont pas la moindre des surprises et des forces d'une recherche en écriture qui va s'approfondissant depuis plus de cinquante ans. La succession des livres témoigne d'une exploration continue de nouvelles approches susceptibles de projeter des sentiers hors de la mémoire des hommes et d'augmenter par l'invention les limites du temps et du lieu.
L'idée de ce Cahier est née lors du colloque organisé par le Centre de Recherche en Poétique, Histoire littéraire et Linguistique (CRPHLL) de l'Université de Pau et des Pays de l'Adour du 18 au 20 octobre 2012 autour d'une formule de l'écrivain lui-même : celle d'«ethnologie poétique». L'alliance des deux termes voulait insister sur l'étroite union de l'attention au réel - observer, toucher, écouter, saisir le plus exactement possible ce qui a eu lieu, ici - et de la méditation sur les pouvoirs de l'imaginaire, mots et images, par l'exercice de la langue et des configurations narratives (prose brève, roman, conversation, dialogue texte-photographie). L'ouvrage, auquel Jean-Loup Trassard a eu la grande gentillesse d'apporter son concours, rassemble des études, des photographies, portraits biographiques en noir et blanc et séries couleur récentes faites par l'écrivain, des proses aujourd'hui difficiles d'accès ainsi que deux inédits.
Textes de Pierre Campion, Marc Courtieu, Martin de la Soudière, Hannes de Vriese, Christine Dupouy, Johnnie Gratton, Florent Hélesbeux, Michel Jourde, Serge Martin, Dominique Rabaté, Thierry Romagné, Alain Romestaing, Pierre Schoentjes, Dominique Vaugeois.
Photographies inédites de Jean-Loup Trassard.
Bibliographie complète.
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C'est pour une excellente édition " club " des oeuvres complètes de Balzac (Formes et Reflets, 1950 et 51), dirigée par Albert Béguin (qui fut peut-être son seul véritable ami), que Gadenne écrivit ces essais.
Simples préfaces à Honorine, au Contrat de mariage et à Un Prince de la Bohême, ces textes ne nous révèlent certes pas un apparentement inattendu entre l'univers littéraire et philosophique de Gadenne et celui de Balzac ; mais ils n'en sont pas moins de rigoureuses, intelligentes et aimantes lectures du plus grand romancier français du XIXe siècle par un romancier du XXe " comme on en compte un ou deux par génération " - lequel ne manque pas d'exprimer, au passage, des vues toutes personnelles sur le roman en général.
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Au bout du chemin il reste pourtant ce paradoxe en finir avec les croyances, mettre à nu le mal qu'elles incarnent, et croire quand même en la poésie sans que cette croyance aussitôt ne la tue.
Ce dont témoignent à leur façon les derniers rôles que s'octroie Joseph Brodsky en ses poèmes : chanteur désincarné, enquêteur rendu fou par la splendeur des couchants, débris rêveur, ou charogne devenant apothéose de particules. Le XXe siècle n'aura pas peu contribué à liquider les illusions des voyants. Qu'importe, écrit le poète : Sur ma rétine il y a une pièce d'or, Elle suffira pour toute la longueur des ténèbres.
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L'homme n'ignore rien avec autant de soin que le langage et la littérature.
Les sciences du langage et les diverses critiques se jettent follement dans des contrevoies comme par épouvante d'aller droit et de regarder en face le langage et les Lettres. Chaque opinion littéraire révèle par son insuffisance et son gauchissement quelque illusion de langage. Parfaitement régulières, ces illusions par leur biais permettent (à défaut de voie royale) une approche des secrets du langage par des traverses, des layons.
Paulhan se propose de dresser le tableau de ces illusions que se partagent Romantiques et Classiques, ou Terroristes et Rhétoriqueurs ; d'en établir la Somme critique ; ainsi est-il l'auteur d'une admirable et unique théologie (négative) du langage et des Lettres. Ghislain Sartoris
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Chez temporel : célébration d'André Hardellet
Patrick Cloux
- Le Temps Qu'Il Fait
- 6 Mai 2021
- 9782868536648
Plus qu'un hommage, c'est bien d'une célébration qu'il s'agit. Car André Hardellet (1911-1974) est, pour l'auteur, un phare, un saint patron, un modèle et, plus que tout, un ami. Petit maître pour les uns, écrivain modeste pour d'autres, ce promeneur mélancolique a marqué pour toujours ses amateurs par sa "prose ouverte, savante, mais aussi sensuelle, subtile, rigolarde et populaire. Sa prose inquiète et visionnaire, dotée du petit matériel indispensable de l'humour en ruine".
Patrick Cloux, en chef de file de la société (secrète et fraternelle) de ses lecteurs, entend faire découvrir son oeuvre providen- tielle et paradoxalement cachée, et lui rallier quelques inconditionnels supplémentaires. "Donnez-moi le temps" implorait un titre d'Hardellet ! C'est ce que fait ici, sans réserve, le bel essai d'un admirateur enthousiaste et reconnaissant.
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Proustonomics : cent ans avec Marcel Proust
Nicolas Ragonneau
- Le Temps Qu'Il Fait
- 22 Octobre 2021
- 9782868536747
Proustonomics, Cent ans avec Marcel Proust explore les angles morts d'À la recherche du temps perdu avec la fantaisie débridée du conteur et l'oeil de l'entomologiste. L'auteur, «aventurier de la pensée proustienne» comme le qualifie Jean-Yves Tadié dans sa préface, s'intéresse tout particulièrement à l'économie du roman-fleuve et à sa postérité, proposant notamment une étude inédite des ventes de la Recherche sur un siècle, au moyen de graphiques. Pourquoi ce livre si long entraîne-t-il une telle addiction chez ses lecteurs depuis cent ans ? De Skopje à Reykjavik, c'est une véritable enquête sur le pouvoir des livres et de la littérature, sur la piste de l'aventure éditoriale proustienne dans plusieurs langues et même en braille, où l'on croise aussi bien le peintre Francis Bacon que Dave, Sergio Leone, Jean Zay ou Philippe Lançon. Un essai d'un genre nou- veau, divertissant et inclassable. Préface de Jean-Yves Tadié
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Tout n'est pas dit ; billets pour la Béroche 1956-1964
Philippe Jaccottet
- Le Temps Qu'Il Fait
- Corps Neuf
- 13 Novembre 2015
- 9782868536105
«Les plus doux aspects du monde, pour ne pas parler des hommes, plus fuyants encore, les plus apaisantes contrées, les lieux les plus discrets, les plus pauvres en «événements», il suffit de peu de chose pour qu'on en découvre soudain la perpétuelle étrangeté, pour qu'on comprenne qu'une richesse en découle comme d'une intarissable source. » C'est la modeste leçon que l'on tire de la lecture de ces billets que Philippe Jaccottet donna de 1956 à 1964 à un petit journal suisse - où il évoque avec chaleur des livres, des paysages, des personnages et même des problèmes d'actualité.
Modeste mais forte leçon : on sort de ces pages plein d'appétit pour le monde « qui n'a jamais cessé d'être étrange, lointain, désirable », et bien persuadé que tout n'est pas dit.
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Montaigne pensées frivoles et vaines écorces
Bernard Bourrit
- Le Temps Qu'Il Fait
- 31 Mai 2018
- 9782868536426
« Au miroir de la philosophie politique, pour laquelle l'action la plus honorable est celle utile à beaucoup, Montaigne se voit comme un poltron qui, par conscience, a renoncé à l'exercice des affaires publiques (c'était une vacation trop lourde où il avait trop peu de moyen d'agir) et dont la seule ambition désormais est de vivre sans nuire ny à moi ny à autruy en jouissant du monde comme il le peut, de manière bien excusable. » Ce texte est un ouvrage bâtard. C'est n'est pas un livre sur Montaigne, ni une introduction à sa pensée, ni un commentaire savant, c'est un livre « avec » Montaigne, écrit avec lui, avec ses mots, pour faire entendre sa voix. Prosaïquement, c'est une somme de fragments organisés selon une progression thématique. Chaque pièce, autonome, étant taillée pour se réfléchir dans toutes les autres.
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Cahier Roger Munier
François Lallier, Jérôme Thélot
- Le Temps Qu'Il Fait
- 21 Janvier 2010
- 9782868535191
Le présent volume entreprend de reconnaître l'oeuvre et la pensée de Roger Munier, en leur champ d'action et leur envergure.
Philosophe, poète (ou encore critique, traducteur), aussi bien il récuse ces dénominations en son travail même, parce qu'elles dressent des barrières et croient définir ainsi des objets, quand il n'y a que des frontières, toujours franchies, et un seul objet, bien qu'il échappe sans cesse. Roger Munier occupe superbement celle qui se trace entre ontologie et phénoménologie - clairement soumises à une interrogation eckhartienne du divin.
Il déplace avec non moins de force celles qui dessineraient le territoire de la poésie, exercice de la parole, écoute du monde. Ainsi aux " méditations " qui conduisent la pensée jusqu'au bout d'elle-même, répond le dire del' Opus incertum, où s'actualise l'horizon d'une présence adossée au Rien. Proche des grands poètes de son temps, auteur d'un livre majeur sur Rimbaud, théoricien de l'image et ami des peintres de l'apparaître, témoin enfin de l'" espace intérieur ", Roger Munier, dans l'écart où il se tient, met en relief d'un rayonnement oblique les questions que tend à occulter la représentation que notre temps se fait de lui-même.
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