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Millon
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Il y a dans L'Art de se taire un appel à la réserve, à la réfl exion, à la retenue, qu'il n'est peutêtre pas sans intérêt de rappeler en un temps où l'exigence de communiquer tend à se plier aux lois d'un marché où la pensée devient une marchandise. C'est l'intérêt du traité de Dinouart de rappeler, après d'autres, que le silence est une composante fondamentale de l'éloquence. Qu'on ne saurait comprendre l'e et d'un discours à partir de la seule invention verbale qu'il sait déployer, comme on ne saurait restreindre la rhétorique à une taxinomie des tours et des fi gures.
Un appel à la réserve et à la distance pour tous ceux chez qui le désir de s'exprimer semble plus fort que celui de se taire.
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Poursuivant son évaluation de l'histoire humaine comme entrelacs de signes divins, plaçant Napoléon entre ses méditations sur Marie-Antoinette, Louis XVII, Mélanie la voyante de La Salette et Jeanne d'Arc, Bloy fait de Napoléon un éclaireur du Saint-Esprit, un essaim de signes dont toutes les décisions, bonnes et mauvaises, les paroles et les pensées relèvent d'une mission sacrée, d'un sacerdoce apocalyptique.
Bloy communie avec le Grand Homme offrant son âme au destin. Ce n'est pas la "volonté" qui le gouverne ; c'est la grâce, un absolu qui le dépasse et auquel il s'abandonne tout entier, jusqu'à perdre tout ce qu'il avait conquis. Napoléon n'a rien à perdre car il ne possède rien ; c'est lui qui est possédé.
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Partant de promenades faites dans son esprit et parmi ses lectures, dans une solitude qui, pour écartée qu'elle soit, est peuplée de livres et d'amis, le poète suit un programme très nettement dessiné, et mène, contre les passions et les préoccupations des villes - y compris l'Avignon de la cour pontificale, qu'il détestait - un combat en faveur de la tranquillité d'une vie solitaire et rustique - comme celle qu'offre sa maison de Vaucluse, ou celle encore de son frère chartreux - qui n'aurait rien des inconvénients de la véritable campagne. Ce que nous offre Pétrarque dans ces pages est plutôt oeuvre que vie : un traité bâti sur une série d'antithèses et étayé par un recueil d'exemples où Adam côtoie Cicéron, et les Brahmanes Augustin, témoins historiques, exotiques et philosophiques d'une vérité encore actuelle.
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"la vie dans la vérité".
c'est l'une des propositions laissées en héritage par la philosophie grecque. mais comment faire coïncider vie et vérité dans l'expérience concrète de chaque individu sans que la vie cesse de se transcender et d'être vivante? c'est à cette question que répond la philosophe espagnole maria zambrano (1904-1991). il existe, selon elle, dans notre tradition, une méthode qui permet de réconcilier la vie et la vérité.
mais cette méthode n'est pas à chercher dans la philosophie; elle est un genre littéraire, magistralement inauguré par saint augustin et continué inégalement par d'autres prestigieux auteurs, notamment rousseau: la confession. ce livre, rédigé dans l'urgence, est publié en 1943 au mexique. maria zambrano y a fui l'espagne franquiste et voit, avec une lucidité pleine d'effroi, l'europe "entrer en agonie".
dans une telle situation de crise, le recours à la méthode de la confession lui paraît de nouveau nécessaire. elle la présente comme une invitation pour chacun à plonger les yeux ouverts au fond de l'échec afin d'y apparaître à découvert. c'est ainsi, dit-elle, en s'exposant, que l'on se donnera, à soi et aux autres, une chance d'amorcer le mouvement d'une renaissance authentique. ce faisant, la confession obéit à l'exigence qui est celle de la philosophie selon maria zambrano: agir directement sur la vie concrète de chacun.
dans une époque oú l'écriture de soi est devenue proliférante, cet essai peut apporter une aide précieuse à l'amateur de littérature contemporaine; mais surtout, il offre des repères à tous ceux qui, comprenant qu'il s'agit peut-être moins de créer des concepts que d'aider la vie à nous concevoir, veulent accomplir librement, selon le mouvement qui leur est propre, l'événement inachevé de leur naissance.
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Une dissertation sur le pur amour, un amour inconditionnel, « impensable », dont l'ultime critère serait le refus de toute récompense, un amour qui trouverait sa jouissance dans la ruine de toute jouissance. Le Traité fournit une série de questions portant sur les notions essentielles : nature du pur amour, défi nition de la pureté, sens exact de la désappropriation ou du désintéressement, examen des actes de piété compatibles ou non avec l'exercice du pur amour. Si les débats théologiques furent cruciaux à la fi n du XVIIe siècle entre Mme Guyon, Fénelon et Bossuet et aboutirent à la condamnation du pur amour par les Eglises, celui-ci ne cessa d'inspirer la pensée romanesque, la philosophie et la psychanalyse.
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Dans une Europe en ruines, Lydwine, célèbre mystique néerlandaise, livrée à de terribles maux, traverse toutes les phases de la souffrance physique, jusqu'à la décomposition de son corps. La religion n'a pas éteint le goût du grandiose de Huysmans, et dans l'accumulation des horreurs que vit Lydwine, dans une collection minutieuse de tourments, il va au fond des choses, n'épargnant aucun détail. Le moment de l'ultime souffrance est aussi l'apogée : quand on atteint le comble du dégoût, s'ouvrent les portes du ciel.
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Quelle lecture même un ami pourra-t-il bien faire de ces pages qui vont dans tant de directions qu'il leur arrive de s'opposer? Il y faut presque un autre soi-même,...
Car on n'y verra pas un seul ton, une seule volonté orientant l'écriture : le sentiment qui les a dictées, c'est celui d'un esprit dont les variations épousaient celles des choses, - joyeux de loin en loin, et triste souvent. ( ... ) Sache que je ne pourrai mettre fin à cet ouvrage qu'au moment où tu apprendras que je me suis acquitté avec la mort des peines de la vie. En attendant, je poursuivrai le chemin que j'ai pris, et la route ne s'achèvera pour moi qu'avec la fin du jour.
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Itineraire de genes a jerusalem et a la terre sainte
Petrarque/
- Millon
- Orbita
- 27 Novembre 2002
- 9782841371365
En 1358, un ami de Pétrarque l'invite à l'accompagner en Terre Sainte.
Mais Pétrarque ne sera pas du voyage : la mer le terrifie. C'est aussi qu'il entend être autrement présent : par les pages qu'il écrira, et que le pèlerin emportera avec lui. Qu'est-ce qu'un Itinéraire quand son auteur n'a jamais vu les lieux qu'il décrit, quand il n'a parcouru que de la pensée les terres qu'il explore pour autrui ? Qu'est-ce qu'un guide, et va-t-on croire que la seule façon de l'être, c'est de donner du corps la mesure des quantités de l'espace ? Les Modernes que nous sommes ont perdu le souvenir d'autres arpentages.
Voyage dans les lieux, dans l'histoire et dans les livres, indissociablement : le déplacement est l'aventure de l'esprit. Le temps, l'âme, l'espace ont la même issue.
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Jusqu'à ce jour, les trois invectives (Contre un homme de haut rang et de petite vertu. Contre un médecin. Contre celui qui maudit l'Italie, ou France-Italie) n'ont jamais été traduites en français. La difficulté d'accès aux écrits latins de l'auteur n'est pas la seule raison de ce désintérêt ; sans doute suscitaient-elles l'étonnement ou choquaient-elles. Les textes de Pétrarque sont bien éloignés de la poésie amoureuse, de l'élégance, de l'érudition et de la haute portée morale de sa correspondance : les images sont crues, les propos souvent grossiers, les attaques partisanes et excessives. Mais peut-on répondre autrement à des critiques, lorsque celles-ci viennent remettre en cause des convictions profondes et une attitude quasi militante face à l'existence ? Il faut croire que l'enjeu sous-jacent de ces controverses est d'importance pour faire perdre ainsi son habituelle mesure à un homme qui aime à se distinguer du vulgaire. Ces trois textes présentent un intérêt majeur, celui de nous dévoiler l'homme plus que l'écrivain. Ce n'est pas un hasard si aucun des détracteurs n'est désigné nommément; le vrai sujet de ces invectives c'est Pétrarque aux prises avec un exercice nouveau : la défense de soi, l'autojustification.
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Quelle est notre façon de vivre le temps et dans le temps? Quels rapports entretenons-nous avec la mesure et la valeur de notre existence temporelle? Le Temps compté propose l'analyse des contraintes temporelles qui pèsent sur nous: car le temps nous est compté, et nous le comptons, l'escomptons en retour, dans une économie où il échange de plus en plus ses termes avec la question de la valeur.
Est-ce un capital que l'on peut épargner ou auquel on ne peut que retrancher, peut-on le vendre ou l'acheter, sous quelles formes, depuis que Théophraste et Sénèque l'ont dit "la chose la plus précieuse au monde" ? Comment avons-nous traduit une donnée ontologique en économie négative? Quels sont les effets sur nous d'une perception qui le réduit à n'être qu'un "temps à terme", d'échéance en échéance, au moment même où disparaît de notre horizon la question de la fin dernière? La technologie a beau réduire le "temps obligatoire" et augmenter le "temps discrétionnaire", le temps demeure une ressource rare et d'une gestion difficile.
Dans ce livre, Harald Weinrich tâche de nous dire pourquoi, en centrant son étude sur l'idée d'une existence finie et en proposant un concept de temps fondé sur l'expérience humaine qui cherche à faire du temps une image, une circulation, une valeur, et non plus seulement ce "concept spatial" hérité d'Aristote. L'auteur étend son enquête aux dimensions de la littérature mondiale, où l'on voit les hommes vivre dans un temps prêté, emprunté, et négocier avec cette étrange valeur.
Le lecteur y trouvera mille aperçus sur l'histoire de l'argent ou les techniques de mesure du temps, et les représentations qu'elles induisent. Un livre fait de touches de savoir admirablement disposées, qui laisse résonner dans l'esprit les questions les plus importantes sur notre manière de vivre.
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Prendre l'expérience de vie consciente, et par conséquent notre puissance de vie dans le corps vécu et la conscience, comme " fil conducteur", telle est l'orientation de ce livre. Les analyses ici proposées visent à rendre manifeste le subtil tissage de sens qui relie subjectivité, corps vivant et univers. La subjectivité n'est pas une tour d'ivoire, transcendance désincarnée, elle implique un rapport au corps vivant et à l'univers selon des modalités de sens qui tracent les lignes signifiantes de ce qu'exister corporellement veut dire. Comment s'étoffent les riches dimensions de notre vie subjective, affective et perceptive, réflexive et objective, pourquoi dessinent-elles aussi en retour notre impouvoir le plus propre, nos limites anthropologiques les plus intérieures, entre mélancolie et hypomanie, vacuité du sens et saturation du sens ? Questions encore : le problème psychophysique, la genèse de l'individuation psychique, les états valétudinaires de la pensée, la fonction de la perception, la question du changement et du mouvement réel des choses. Autant de thèmes qui se dénouent autrement en suivant ce "fil conducteur". Comme en miroir à ce premier moment, ce livre voudrait montrer l'effort extraordinaire de la pensée philosophique pour construire une idée de la nature corrélée au sens plurivoque de notre existence. Repensée à travers notre existence, la nature réacquiert une puissance multidimensionnelle, sans fracture ni fêlure : matière, vie et subjectivité ne s'y trouvent plus séparées mais communiquent dans leurs différences mêmes, dans un même plan de nature. Construire une idée unifiée de la nature sera l'ultime geste de la philosophie pour éviter l'immense péril de la modernité, ce face à face désastreux de la nature mécanisée et de la transcendance désincarnée, cette destruction du témoignage de l'expérience de vie dans notre vie humaine.
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Il y a peu de héros de la littérature mondiale que l'on reconnaisse aussi immédiatement que don quichotte et sancho en leurs innombrables avatars, peu d'oeuvres qui fournissent des schémas aussi clairement identifiables d'attitudes humaines face au monde.
Mais lorsqu'on lit le livre, aussi " simplement " qu'il est possible pour un ouvrage précédé d'une ombre aussi monumentale, on est frappé de voir à quel point nos attentes sont déjouées et nos souvenirs menteurs. tout et son contraire a été dit à propos du livre et de ses personnages, et cette incohérence n'a pas moins de vérité que les apparentes convergences des représentations : car dans le monde qu'est ce roman coexistent toutes les nuances et les contradictions du nôtre.
Pour lire don quichotte, il faudrait être capable de faire le vide de ce grouillement d'images spectrales et de discours convenus. a nous qui sourions et nous laissons émouvoir par ce personnage, que nous disent de nous-mêmes et de notre rapport à l'altérité du monde et des hommes l'indulgence et la fascination pour les fantômes qu'il a su inventer pour nous ? puisqu'il ne saurait être question de proposer une " lecture juste " d'une oeuvre de l'art comme don quichotte, oeuvre baroque, ouverte à tous les vents, contentons-nous d'exister avec et en lui, de mettre des fragments et des lignes de vie, de pensée, de rêverie et d'émotions " en intelligence " avec lui, d'adopter un principe a-théorique, émotif de guidage pour l'interprétation.
Accompagnons don quichotte en ses errances, prêtons attention aux émotions que suscitent en nous sa confrontation à l'espace du voyage, au vieillissement, au conflit intime entre l'amour pour dulcinée et le remue-ménage du désir. nous y trouverons ce qui nous touche au coeur secret de nos désirs et de nos inquiétudes.
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Lire, une ascèse ? lecture ascétique et lecture esthétique dans la culture occidentale
Brian Stock
- Millon
- Nomina
- 28 Novembre 2008
- 9782841372331
D'oú vient, dans l'histoire occidentale de la lecture, la situation paradoxale qui veut que la voie esthétique, initialement rejetée au titre de son caractère sensoriel et éphémère, soit invariablement mise au service d'un programme ascétique? qu'en est-il des réticences premières que font naître chez platon et augustin l'acte de lecture et la nature de la fiction? en analysant des "scènes de lecture" et leurs variations chez abélard, dante et virginia woolf, brian stock montre l'interdépendance des deux attitudes à l'égard de l'expérience littéraire qui ont pris forme dans le monde antique: d'un côté, la lecture d'agrément, de l'autre, la lecture d'édification.
Comment les traditions distinctes de la lecture ascétique et de la lecture esthétique ont-elles envisagé les questions littéraires et morales? qu'entend-on par ascèse dans l'antiquité tardive et la tradition de la lectio spiritualis? et, symétriquement, comment définit-on la lecture esthétique et l'imagination créatrice qui s'y joue? d'horace à schopenhauer et coleridge, en passant par cicéron ou sénèque, la lecture savoureuse n'est pas faite d'impressions transitoires qui interdiraient la permanence des vérités morales.
La force proprement poétique de ce que nous lisons à part elle-même qualité de persuasion éthique; il y a continuité entre valeur esthétique et conduite de la vie. tel est l'enseignement de l'imagination, dont brian stock propose ici une histoire oú s'inscrit le problème du mensonge et de la vérité en littérature. quelles sont les implications éthiques de ce processus imaginatif pour d'autres types de "modelage" ou d'"imitation" dans la vie? et, à considérer les formes elles-mêmes, quelles sont la valeur et la nature de la représentation de la réalité dans la littérature? pourquoi lire fait-il vivre?.
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Histoire litteraire du sentiment religieux en france
Henri Brémond
- Millon
- 29 Mars 2006
- 9782841371884
En entreprenant cette Histoire littéraire du sentiment religieux en France, l'abbé Bremond pensait la conduire depuis la fin des guerres de Religion jusqu'à nos jours. Il la laissera inachevée, et sans parvenir tout à fait au terme du XVIIe siècle - qui en avait été le véritable point de départ (Apologie pour Fénelon, 1910). Il n'en a pas moins renouvelé de fond en comble la vision de l'histoire religieuse de ce siècle, la centrant non plus sur Port-Royal, comme la tradition académique depuis Sainte-Beuve, mais sur "l'humanisme dévot" et "l'École française" de spiritualité : François de Sales et Pierre de Bérulle, puis la question de l'amour pur. Il ouvrait ainsi un domaine de recherches, lesquelles d'ailleurs n'allaient pas manquer de nuancer et parfois de contester son entreprise. Cette dernière n'en demeure pas moins sans équivalent, par l'ampleur du panorama, l'originalité de l'écriture, la quantité d'auteurs oubliés ou méconnus qu'elle a invité à découvrir.
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Le poète au miroir de ses vers ; études sur la représentation de l'artiste en poésie à travers les siècles
Hélène Casanova-robin
- Millon
- Horos
- 14 Mars 2013
- 9782841372805
Les poètes de la Grèce archaïque et hellénistique, les poètes latins de l'empire romain, les poètes néo-latins de la Renaissance et les poètes modernes participent, chacun à sa manière, à une même entreprise où l'affirmation de soi est inséparable de l'interrogation sur soi. Cette série d'enquêtes porte sur Homère, Pindare, Théocrite, Ovide, Stace, Marullo, Pontano, Campano, Jean Second, Rilke et les poètes de la première partie du XXe siècle.
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Marie Madeleine
Jean-pierre Camus, Bossuet, Bourdaloue Flechier
- Millon
- Atopia
- 21 Septembre 2017
- 9782841373376
Il est question de la Magdeleine, soudain ressuscitée de l'évangile où les siècles la tenaient enclose. Au XVIIe, le nom de Magdeleine, lancé du haut de la chaire par les plus grands orateurs, éclate comme une alerte à la sainteté. Pour Claude Louis-Combet qui présente chacun des textes, la femme est plus présente et plus prégnante que la sainte. Sa beauté a tellement triomphé de la douleur qu'elle continue de répandre sa séduction sensuelle en dépit de tous les avertissements, les mises en garde et les interdits qui nous viennent en abondance des glossateurs d'Écriture, des spirituels, des confesseurs et des prédicateurs.
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Le traité du Repos religieux complète celui de la Vie solitaire, rédigé un an auparavant (1346), ou plutôt lui donne rétrospectivement l'assise d'une réflexion sur les notions de loisir, de vacance et de repos, nécessaires à la fondation d'une vie qui soit réellement la vie et ne se perde pas dans le faux prestige des activités extérieures.
Comme le livre précédent, il entend poser une question à la fois très simple et très vertigineuse : comment vivre ? Quelle forme donner à la vie ? Pour y répondre, ce traité rempli d'exhortations, d'adresses à soi-même, d'invectives, où bien des tons et des paysages intérieurs se succèdent, nous livre une méditation persévérante, rythmée, forcenée parfois, sur le célèbre verset du Psaume 45, " Vaquez et voyez que je suis Dieu " : notre fin la plus haute, c'est la vacance et le repos, l'otium.
Otium pourrait tout autant se traduire par " liberté ", sur laquelle notre époque aurait aussi à méditer.
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Essentiellement animées par une polémique morale et littéraire, dix-neuf lettres témoignent de l'indignation de leur auteur face aux manquements de l'Église et de la Curie, accusées d'avoir trahi leur origine, leur mission et l'esprit évangélique, de s'enfoncer dans les vices et de faire d'Avignon, leur nouveau siège, l'Égout de l'univers, la nouvelle Babylone. C'est de l'intérieur de cette cité funeste que Pétrarque s'indigne : il voit et entend chaque jour, en témoin privilégié, des monstruosités qu'il lui faut dénoncer. Bien qu'aux dires mêmes de l'auteur, la cité d'Avignon serait un splendide sujet de tragédie, il préfère adresser ce recueil de lettres, écrites en diverses circonstances et à différents destinataires, y compris fictifs certaines d'entre elles ont été écrites pour compléter l'ouvrage la postérité. Que les hommes cultivés des siècles à venir sachent observer le passé pour en tirer avertissements et enseignements.
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Seconde odyssée ; Ulysse de Tennyson à Borges
Evanghelia Stead
- Millon
- Nomina
- 27 Novembre 2009
- 9782841372478
Rentré à Ithaque, Ulysse est déçu par le retour. Rêveur, inquiet, mélancolique, insatisfait, rongé par le désir de reprendre le large, il retrouve pour ce dernier voyage ses anciens compagnons et les lieux autrefois abordés. Pour ce héros vieux « et par l'âge ralenti », ce dernier voyage est le parcours même de la vie.
Poètes, prosateurs et essayistes des xixe et xxe siècles reviennent en grands lecteurs inspirés sur la prophétie par Tirésias d'un dernier voyage et sur le périple téméraire de l'Ulysse dantesque en plein Océan, narré du coeur de la grande flamme fourchue dans laquelle il brûle. L'Odyssée se prolonge par l'Inferno. De Tennyson à Borges, en passant par Preston, Lang, Heyse, Lemaitre, Cavafis, Pascoli, Graf et Blei, poètes, prosateurs et essayistes se lancent, les uns après les autres, les uns lisant et traduisant les autres, sur les traces d'un chemin connu et inconnu à la fois. Fascination de l'énigme de l'oracle, murmure de la langue de feu, défi de la poésie homérique et dantesque, mythologie mélancolique, méditation sur l'existence et l'immortalité, la Seconde Odyssée c'est tout cela.
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Littérature et spiritualité au miroir de Henri Brémond
Agnès Guidorni-bruslé
- Millon
- 19 Janvier 2012
- 9782841372669
Actes du colloque tenu à l'université catholique de Louvain (UCL) en 2009. L'accent est plus directement porté sur le rapport du littéraire au « sentiment religieux », à l'expérience, ou au témoignage - au-delà même de cette oeuvre, avec l'entreprise singulière de Geneviève Bollème ; aussi aux prémices de l'usage de l'iconographie religieuse pour une histoire de la spiritualité. Le travail engagé sur la réception de l'Histoire littéraire est poursuivi par l'examen des recensions du temps dans les revues savantes et la recherche de son écho en Italie. Une attention particulière est accordée au contexte moderniste, déterminant pour Bremond, directement touché par la répression romaine quelques années avant d'entamer l'écriture de son grand oeuvre.
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Les Héroïdes sont des lettres imaginaires que le poète latin attribue à Pénélope, Ariane, Didon, Médée et autres figures féminines célèbres de la mythologie gréco-romaine, montrées alors qu'elles adressent un ultime message d'amour à leur amant lointain, ou encore à des couples mythiques fameux qui livreraient ainsi leur correspondance secrète. L'auteur renouvelle la connaissance que pouvait avoir le lecteur contemporain de ces épisodes illustres de la fable antique, en les présentant du point de vue de l'intimité des héros : ces lettres comblent les vides de l'histoire connue par l'Iliade, l'Odyssée ou par les grandes tragédies grecques et livrent un aperçu inédit d'un personnage ou d'un événement, laissant librement s'exprimer la plainte ou la rêverie de l'épistolier en d'infinies variations. Mais, plus encore, l'oeuvre révèle une réflexion poétique inédite : sollicitant la connivence du lecteur par les multiples références aux textes-sources, le poète donne à voir comment il convertit en genre élégiaque une matière épique, tragique, ou bien encore empruntée à la poésie alexandrine, au grès d'une exploration affinée des codes littéraires. Matériau de choix pour l'investigation, les Héroïdes font ici l'objet de lectures analytiques qui mettent l'accent sur leur originalité générique, philologique ou symbolique. Démêlant certains fils tirés par un poète qui goûte par-dessus tout l'hybridation des formes, ces études témoignent de la dimension polymorphe de ce recueil, source inépuisable d'herméneutique.