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Obsidiane
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Cornes et mamelles ; les Meuh-moires d'une vache
Pascal Commère, Pascal Dibie, Jacques Lacarrière, Pascal Boulage
- Obsidiane
- 10 Mai 2024
- 9782381460291
Et puis ça s'arrête à tout bout de champ, une vache, mire
son image dans les flaques avant que de faire halte pour
de bon au ruisseau. Elle a posé son mufle. C'est comme ça
que je l'aime, la tête penchée sur l'eau. Comme c'est facile
alors de scruter son habit, les grandes taches sur sa robe
dont certaines ont l'exact tracé d'un continent, peut-être
bien l'Afrique, il me faudra vérifier. Et puis quel calme soudain.
Du fouet de sa queue, elle chasse méthodiquement les
mouches (car c'est l'été), indifférente aussi bien à son reflet
sur l'eau qu'à la danse des libellules au-dessus des menthes.
Une perle blanche brille au bout d'un trayon. Ce qu'elle
peut boire tout de même ! Cependant que je pense au lait,
si précieux (quoique d'utilité contestée actuellement, mais
que ne conteste-t-on pas ?) et tellement nécessaire en des
périodes (ou des pays) où l'on ne mange pas toujours à sa
faim. Buffon, déjà : « Sans le boeuf, les pauvres et les riches
auraient beaucoup de peine à vivre. » Et je ne parle pas du
beurre, ni du fromage. Pas plus que de la bouse, encore que
Chaissac y eût recours pour quelques-unes de ses compositions.
Plus prosaïquement je songe aux femmes mongoles,
un panier à l'épaule, j'ai vu ça en septembre, ramassant sur la
steppe les bouses sèches, unique combustible pour alimenter
le petit poêle trônant au centre de la yourte.
Pascal Commère -
Jusqu'à ce que le jour nous sépare ; ou une question de la lumière
Peter Handke
- Obsidiane
- 5 Mars 2009
- 9782916447216
Jusqu'à ce que le jour vous sépare : une réponse à la dernière bande de beckett ? une réponse ? plutôt un écho.
Un écho tantôt loin, dans l'espace et aussi dans le temps, tantôt tout près de monsieur krapp, le héros solitaire de la pièce de samuel b. un écho tantôt faible, contradictoire, mutilé, tantôt fort, fortifié, magnifié. pour cela j'ose appeler ce monologue - écho, un drame - un très petit drame - comme la dernière bande, est un drame, un très grand. beckett a achevé, avec cette pièce, la réduction parfaite, nécessaire, du théâtre, tout en se libérant des restes du symbolisme et des opinions sur l'existence dans ses autres grandes pièces.
La dernière bande incorporise peut-être le point final ou le terminus du théâtre, d'un pur théâtre. c'est une pièce primaire, essentielle et ludique. après beckett ne sont arrivées que nos pièces secondaires, comme par exemple jusqu'à ce que le jour vous sépare : plus de réduction, plus d'espace zéro possible - que des traces des égarés (ici : une [1] égarée. ) mais il fallait, il faut peut-être s'égarer, dans l'intérêt de la scène, dans l'intérêt du théâtre ? comme je me suis dit un jour : "je vais résolument m'égarer".
Egarés, nous ? ou embarqués ? egarés et embarqués ? comme a écrit pascal : "nous sommes embarqués !" - "echo", si je me rappelle bien, signifie dans la mythologie grecque aussi une personne, une petite déesse ou une nymphe (dictionnaire : "déesse d'un rang inférieur, qui hantait les bois. ") - en tout cas une femme, une voix féminine.
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Nous l'attendons au balcon de son bureau sis au théâtre municipal. Une discrète mise en scène s'opère dans mon esprit. Les audiences du poète, bien que n'ayant assisté à aucune d'elles, la première fois que voilà me permet d'y entrer de plain-pied. C'est que j'y ai participé à de nombreuses reprises pour avoir visionné des films, des reportages, des actualités. On y voit entrer sa voiture dans cette même cour.
Ce matin, le chauffeur fait les mêmes manoeuvres. Je me tiens au lieu exact où les caméramans captent leurs images.
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Au bordel des muses (scènes de la vie éditoriale)
François Boddaert
- Obsidiane
- 20 Octobre 2003
- 9782911914676
Imprimer - " cette petite chose immense " assurait Verlaine - est le commode moyen lexical d'expurger l'éditeur ! On imprime, on fait imprimer, on sort des presses de l'imprimeur, etc.
Aussi l'opuscule en main a-t-il l'ambitieux projet d'illustrer le bel art d'éditer, en éclairant quelques recoins de la fonction à l'heure où l'on ne parle que de concentrations pachydermiques, de flux tendus, d'incendie, d'incidents de parcours, de mort du livre (de sa renaissance), et j'en passe. A l'heure où certains dénoncent publiquement, et comme neuves, les turpitudes du " milieu ". A croire que la littérature est menacée d'implosion - que le désir même d'écrire est en voie de disparition ! On verra justement dans les pages subséquentes l'éditeur ruser avec le trop-plein de manuscrits (mais le trop-vide des ventes rêvées), s'étourdir devant l'abondance des lectures publiques, foires, salons et festivals : ne plus savoir quelles monstrances honorer.
L'éditeur - stratège humaniste et téméraire de temps modernes où le fait littéraire vibrionne toujours ! Et sous l'ironie, c'est un éloge...
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Ce volume propose un choix de poèmes et de proses de Laurent Tailhade caractéristiques de la manière de cet auteur, l'un des plus polémiques de son temps. Il est agrémenté d'un lexique de mots usuels (devenus rares) et de noms propres qui éclairent les propos de cet auteur. Pascal Boulage , qui a établi et présenté ce choix, résume ainsi la personnalité littéraire de Tailhade :
« Mariant l'argot des barrières ou de la Butte et le mot savant le plus rare, le calembour et la référence mythologique, la pompe et la grivoiserie, le vers de Tailhade ne se soucie guère de cette unité de ton, principe du bon goût, bourgeois, qui la réclame et s'y drape, bon goût que notre cyclope cherche sans relâche à offusquer, pour plaire aussi bien à la gent artistique et libertaire... que, à l'occasion, au bourgeois-cochon s'encanaillant. Sa poésie qui tient un peu du bric-à-brac est des plus sophistiquées et des plus contournées. L'artifice, façon Des Esseintes, chez lui règne en maître et va de soi - est-ce là cet « art » dont parlait Léautaud ? sans doute.
Rejets hardis, rimes improbables et parfois proprement téméraires, inversions acrobatiques, contorsions syntaxiques... tout est bon pour servir la gouaille acerbe de ce pourfendeur des bassesses, petites et grandes, de la Belle Époque. Versificateur, « rhétoriqueur », Tailhade est, envisagé sous cet angle, de la grande lignée qui va, si l'on se limite aux temps modernes, de Jean Marot ou Guillaume Crétin au Théophile Gautier d'Émaux et Camées. En passant par Ronsard, Voiture et les Précieux, Béranger, Hugo (un certain), et qu'on peut si on l'ose faire courir, par-delà Gautier, jusqu'à Mallarmé. » -
Rainer Maria Rilke offre un cas qui ne laisse pas d'être assez extraordinaire ; un poète profondément germanique, qui figure, sous sa forme la plus aiguë, la plus fragile, le rameau extrême du romantisme allemand au point où il va rencontrer les derniers prolongements du monde spirituel slave, découvre sa véritable identité au contact d'une ville française. Ce poète allemand trouve à Paris non seulement un domicile passager et des amitiés plus ou moins durables, mais une inspiration qui le guide vers les formes secrètes de son être.
Pendant douze ans il y reviendçra presque année après annés, heureux et malheureux d'y retrouver des joies ou des souffrances toujours neuves et un paysage presque éternel. Cette ville lui prêtera le cadre et les thèmes d'une oeuvre par laquelle il a le sentiment de s'exprimer jusqu'au bord de l'indicible, jusqu'à envisager et accepter d'un coeur tranquille la mort au terme d'un livre dans lequel il a conscience d'avoir concentré toute la sève d'une vie.
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La « chimère » ou, plus précisément, « le possible chimérique » fusionne avec le rêve pour constituer au regard de Maxime N'Debeka la quête esthétique. Il l'amuse non seulement comme un poète révolutionnaire dans la tradition de Vladimir Maïakovski, mais aussi comme baudelairien et nervalien. Pour l'aède congolais, écrire s'apparente à l'action qui rend « jouissive l'architecture de la Beauté toujours invécue » (p. 15).
C'est la définition même de l'utopie, mais nulle utopie n'existe pour le poète, car l'utopie suppose d'abord l'enracinement dans le réel.
Ainsi, Toi, le possible chimérique s'étale en larges versets qui jouent subtilement des limites du souffle, en croisant les ressources du rythme avec la puissance évocatrice des vocables. Néologismes, adjectifs et adverbes abondent, qui émettent un son mi-élégiaque mi-épique.
Maxime N'Debeka y insère magistralement sa langue maternelle, tout comme à l'ouverture des Divagations de rêveur insomniaque où des vers brefs et transparents viennent couronner son besoin de concret.
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1885. Cette quête sera couronnée de succès - si l'on peut dire - puisque le commanditaire du pamphlet hebdomadaire se désistera dès la quatrième livraison, effaré par la virulence du " journaliste " : le cinquième numéro, rédigé et composé, ne verra jamais le jour. Il faut bien avouer que Léon Bloy ne manie pas la litote dans ses brûlots où il attaque avec une rare violence les " Argousins de la Pensée ". Et de Victor Hugo à Jules Ferry, de Zola aux critiques en vue, c'est toute l'époque qui est passée à la moulinette de la colère véhémente et diffamatoire de Bloy... Laquelle si elle excède de beaucoup le raisonnable, n'en reste pas moins le diagnostique intempérant mais lucide d'une certaine salauderie morale !
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éloge de la provocation dans les lettres et au Dix-Neuvième siècle
Olivier Apert, François Boddaert
- Obsidiane
- 14 Novembre 2013
- 9782916447568
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La dogaresse fletrie / Venise, une affaire française
François Boddaert, Bruno Grégoire
- Obsidiane
- 3 Février 2023
- 9782381460208
Ce petit livre amical témoigne d'un séjour automnal à Venise (2016) en compagnie de Geneviève, Anne et Bruno Grégoire, Janine et Biagio Pancino - sorte de cicérone à nos yeux. Biagio donc : « Mai 1936, je sors de l'hôpital ! Les pieds bots, le plâtre, c'est fini !!! Sandales aux pieds, enfin libre. Campo Santi Giovanni e Paolo, je cours vers la statue équestre de Colleoni provoquant une envolée de pigeons... ».