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P.O.L
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« Limonov n'est pas un personnage de fiction. Il existe. Je le connais. Il a été voyou en Ukraine ; idole de l'underground soviétique sous Brejnev ; clochard, puis valet de chambre d'un milliardaire à Manhattan ; écrivain branché à Paris ; soldat perdu dans les guerres des Balkans ; et maintenant, dans l'immense bordel de l'après-communisme en Russie, vieux chef charismatique d'un parti de jeunes desperados. Lui-même se voit comme un héros, on peut le considérer comme un salaud : je suspends pour ma part mon jugement.
C'est une vie dangereuse, ambiguë : un vrai roman d'aventures. C'est aussi, je crois, une vie qui raconte quelque chose. Pas seulement sur lui, Limonov, pas seulement sur la Russie, mais sur notre histoire à tous depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. »
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«Il est avantageux d'avoir où aller»:quand on lui demande son avis, c'est une des choses que répond le Yi-King, l'antique livre de sagesse chinoise. Alors on 'y va. Le premier des reportages qu'on trouvera ici se lance sur les traces de Dracula en Roumanie, après la chute de Ceausescu. L'un des derniers se mêle aux riches et aux puissants du monde réunis au Forum de Davos.
Entre les deux, il y a beaucoup de patrouilles sur le front de l'Est, dans le chaos postcommuniste, des récits de procès criminels, des projets de films, des éloges de livres aimés, une vie du mathématicien Alan Turing, une rencontre désastreuse avec Catherine Deneuve et même une série de chroniques un peu porno écrites avec une délicieuse sensation d'impunité pour un magazine italien. Le tout peut se lire aussi comme une sorte d'autobiographie. -
Éclats du romantisme : Femmes - littérature, cinéma
Raymond Bellour
- P.O.L.
- Trafic
- 13 Novembre 2025
- 9782818062180
Éclats, parce que le romantisme se reconnaît au feu de ses regards. Et que, comme dans l'atelier de l'ébéniste où des copeaux continuellement volent, les exemples retenus ici en composent une constellation, prélevée sur la masse du bois ouvragé figurant la matière illimitée du romantisme. Tant il s'avère que le regard romantique se déploie, par-delà le romantisme proprement historique, sur près de deux siècles, informant des oeuvres innombrables, et se survit encore. L'assemblage des textes composant ce livre se fonde sur l'insistance d'une logique sous-jacente mêlant ainsi ouvertement deux domaines entre lesquels mon travail s'est toujours partagé. À travers la littérature comme à travers le cinéma, j'ai suivi depuis plus de cinquante ans la façon dont la différence sexuelle s'est déployée à la fois comme motif et comme principe structurant dans un certain nombre d'oeuvres. D'un côté, pour l'essentiel, la littérature romantique, au sens large du terme, jusque dans ses survivances modernes ; de l'autre, l'âge d'or du cinéma allemand et le cinéma classique américain, dont l'inspiration a été revisitée par la vidéo dans une rêverie moderne de Jean-Luc Godard (Puissance de la parole). Dans l'espace littéraire, les relations de couple (mari / femme ; frère /soeur) viennent souvent au premier plan, innervant les processus de la création (ainsi Michelet et sa femme Athénaïs, Henry James et sa soeur Alice, les quatre enfants Brontë). Alors qu'au cinéma (chez Alfred Hitchcock et Fritz Lang par exemple, mais aussi bien dans The Wax Museum ou dans The Westerner avec Gary Cooper), c'est plutôt la logique interne des récits qui assure la répartition symbolique entre les hommes et les femmes. Entre esthétique et anthropologie, ce livre fragmentaire et subjectif cherche ainsi à dessiner les contours passés-présents de la condition romantique RB
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«Voici que les hommes s'échangent maintenant les mots comme des idoles invisibles, ne s'en forgeant plus qu'une monnaie : nous finirons un jour muets à force de communiquer ; nous deviendrons enfin égaux aux animaux, car les animaux n'ont jamais parlé mais toujours communiqué très-très bien. Il n'y a que le mystère de parler qui nous séparait d'eux. À la fin, nous deviendrons des animaux : dressés par les images, hébétés par l'échange de tout, redevenus des mangeurs du monde et une matière pour la mort. La fin de l'histoire est sans parole.»
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La maison cinéma et le monde Tome 3 ; les années lLibé 2 (1986-1991)
Serge Daney
- P.O.L.
- Trafic
- 21 Juin 2012
- 9782818016343
Ce troisième volume de La Maison cinéma et le monde poursuit la publication des textes de Serge Daney non recueillis de son vivant, signés de son seul nom et parus, pour l'essentiel, dans le journal Libération, au moment où il devient l'un des responsables du service Culture et de la page Rebonds du quotidien. Il continue d'écrire sur les films qui sortent en salles chaque semaine mais revisite aussi ceux, plus classiques, qu'il passe au crible de la télévision dans sa chronique des " Fantômes du permanent ". Il persévère dans ses voyages et son travail, occasionnel, de grand reporter mais s'engage plus encore dans le décryptage de l'information, de la publicité et des médias.
Si la maison cinéma s'ouvre ici, comme jamais, sur le monde, c'est que de la " Politique des auteurs " Serge Daney a su retenir la politique au moins autant que ses auteurs. Cet art de la mise en scène qu'il a appris des films informe désormais totalement son regard et son écriture critique quel qu'en soit a priori l'objet. En témoignent exemplairement les articles du " Salaire du zappeur " ou les deux séries de textes consacrés à la médiatisation de la révolution roumaine et à celle de la guerre du Golfe.
On trouvera enfin dans ce recueil certaines des mises au point les plus approfondies de Serge Daney sur la Nouvelle Vague et ses suites, sur les relations compliquées du cinéma et de la télévision, sur la photographie et la bande dessinée, et, plus généralement, sur l'opposition de l'image et du visuel.
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La maison cinéma et le monde Tome 4 ; les années trafic
Serge Daney
- P.O.L.
- Trafic
- 5 Novembre 2015
- 9782818018552
Avec ce quatrième et dernier volume de La Maison cinéma et le monde s'achève la publication des écrits de Serge Daney jusqu'ici dispensés dans divers journaux ou revues, catalogues ou programmes souvent introuvables aujourd'hui. Après le temps des Cahiers et les années Libé, voici venu, trop bref mais si intense, le moment Trafi c, du nom de la revue qu'il fonde avec quelques amis (Raymond Belloun, Jean-Claude Biette, Sylvie Pierre et Patrice Rollet) en décembre 1991, alors qu'il se sait déjà condamné par la maladie (le sida). Il ne pourra en concevoir que les trois premiers numéros avant sa mort annoncée, le 12 juin 1992.
C'est le moment où, pressé par le compte à rebours de sa propre vie, Serge Daney porte à incandescence son rapport au cinéma et rédige certains de ses plus beaux textes, avec une ambition affi chée d'écrivain et dans le cadre d'une revue dont il a voulu le moindre détail, de l'absence revendiquée d'éditorial à la méfi ance envers les rubriques habituelles de la critique, en passant par le refus de l'illustration pour l'illustration. L'écriture seule a charge d'y décrire le mouvement des fi lms et de nous apprendre comment vivre avec les images.
Mais c'est aussi le moment ultime où, en toute conscience, Serge Daney fait le point sur son existence de ciné-fi ls et de passeur dans les entretiens approfondis qu'il accorde alors à Art Press, à Esprit, aux Inrockuptibles, au Monde ou à 24 images et qui constituent les compléments indispensables à ceux de Persévérance ou d'Itinéraire d'un ciné-fi ls.
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L'image et l'occident ; pour une histoire de l'idée d'image en Europe latine
Jean-louis Schefer
- P.O.L.
- 20 Avril 2017
- 9782818042540
De ce texte son auteur dit qu'il est un bref essai d'architecture faufilé sur la ques- tion des images qui a occupé tantôt la théologie, la philosophie (la mémoire, la perception des réalités) et la somme des traités de peinture, au moins depuis le haut Moyen Âge : le fonds moral dont procèdent à la fois les prescriptions sur les images et les procédés de fabrique demeure inchangé dans l'ensemble des spéculations sur le pouvoir des images et sur leur nature. Ce fonds moral, dont procèdent les raisonnements sur les affects liés aux images, a une origine religieuse : l'image est le dernier terme des substitutions d'offrandes sacrificielles destinées aux dieux : on n'offre jamais (dans toute l'histoire des religions) son corps mais un substitut qui en est la monnaie (l'idée d'un transport de sa substance sous une autre apparence) ou la figure. Toute divinité doit se satisfaire de ce mode de paiement à échéance. Mais ceci engage, pour un autre développement, un chapitre d'histoire des religions et, singulièrement, celle de la matière des offrandes et la nature des équivalents. Il est fondamental que l'Europe latine se soit séparée du monde byzantin pour des raisons de théologie monétaire, rappelées ici.
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«Que cherchent les écrivains qui, au risque de passer sous les radars médiatiques, n'empruntent pas l'autoroute du récit linéaire et du reportage romancé ? La voie étroite de la poésie débouche sur des formes minoritaires et sur des consistances bizarres de prose. Comme s'il fallait d'urgence ranimer, redessiner les mots en troublant leur usage. Mais dans quel but, au juste ? De temps à autre, on m'invite à exposer des idées. Mon choix du sujet est toujours intéressé. Il concerne ce que je pratique : la poésie et la prose narrative surtout, un peu le montage et le dessin. Il s'agit de parler en s'adressant à des gens en particulier. La dispute n'est jamais loin. Le ton n'est pas toujours sérieux. Limité par le temps, je procède quelquefois par simples assertions, qui se lisent alors comme les têtes de chapitres manquants. Esquisses d'une réflexion que d'autres prolongeraient, ces brefs discours sont ensuite laissés en l'état. Ils portent, donc, sur des inventions marginales : poèmes prosaïques, visuels ou animés, récits digressifs ou hétérogènes, figures de monstres, films dansants, fantômes tracés. Ils suggèrent une certaine politique des formes. Ils plaident pour une imagination technique assez négligée - ou mal vue - en littérature.»
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Ces 22 essais traquent le même ennemi, cette castration mentale dont l'auteur dénonce les ravages à travers ses vecteurs de prédilection, l'image qui aveugle plus qu'elle ne montre (la télévision, mais pas seulement), le discours (politique), voire l'art quand il se dénature. Bernard Noël décrit le fonctionnement de ce monde où la représentation prend de plus en plus la place de la création, où la privation de sens devient la situation ordinaire et s'exerce sans même que nous nous en apercevions. Sa caractéristique est d'ailleurs d'être imperceptible, à la différence de toutes les contraintes inventées jusque là par le pouvoir. Cette «sensure» comme il l'appelle, serait l'arme absolue de la démocratie, permettant de tromper les consciences et de vider les têtes sans troubler la passivité des victimes, pouvoir dont la seule excuse, le seul alibi est la consommation, et qui se cache derrière la fatalité économique.
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Version française
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Ces casseroles qui applaudissent aux fenêtres
Iegor Gran
- P.O.L.
- Fiction
- 10 Septembre 2020
- 9782818051689
Iegor Gran n'a pas du tout, du tout apprécié le confinement ni les applaudissements ni le concert de casseroles chaque soir accompagnant la « valse des morts ». Pour la première fois dans l'histoire, l'État prenait la peine d'annoncer au pays la mort au quotidien de citoyens ordinaires, à l'unité près. L'information, au format « alerte », était aussitôt propulsée sur toutes les ondes. Pendant deux mois, on a exhibé son empathie pour les personnels de santé. Mais en réalité, dénonce Iegor Gran, on a aussi applaudi la mort, la peur, la servitude et l'envie d'obéir, son statut de cobaye de la médecine, la précarité économique des autres, la destruction de la culture.
« Mes amis se terraient comme des rats, refusaient de me voir, même à distance respectable. Je me découvrais cerné de grabataires poltrons, certains âgés d'à peine vingt ans, enfermés chez eux, incontinents de peur. Partout, la soumission. Des millions de personnes ont bien voulu être cobayes dans une expérience médicale jamais tentée auparavant : le confinement généralisé. Peu importaient les conséquences sociales, sanitaires, économiques. On avait légué à la science nos corps encore bien vivants. » Iegor Gran s'emporte, dénonce, et nous offre un coup de gueule féroce et hilarant qui, dans le style et la construction, est dans la lignée de L'écologie en bas de chez moi (2011).
« C'est vrai, quoi ! Il n'y a pas de raison que des Français se promènent impunément tandis que le gouvernement patauge dans la crise ! »
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Une phrase, comme l'on sait, est une unité de discours, une partie d'un énoncé généralement formé de plusieurs mots ou groupes de mots dont la construction présente un sens complet. Les phrases distribuées dans chacun des trois livres (Les enfants jouent à la Russie, Allemagne neuf zéro, 2 x 50 ans de cinéma français) proviennent des films correspondants. C'est ce qui se dit dans ces films, ce qui se cite, ce qui se pense dans ces films. Ce sont des livres, et ces livres illustrent la seule manière possible, avec leurs phrases, à cause de ces phrases, de rendre compte, de restituer quelque chose et autre chose des films en question, parce que phraser, c'est jouer en mettant en évidence par des respirations le développement d'une ligne mélodique.
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Ensemble - plus que recueil- de 9 textes, "La quatrième personne du singulier" fait partie de ces livres "théoriques" (mais tout aussi lyriques que théoriques) grâce auxquels Valère Novarina fait régulièrement le point sur son travail.
Ici, les thèmes sont identiques à ceux des précédents ouvrages du même type ("Le théâtre des paroles", "Lumières du corps", "L'Envers de l'esprit"). Peut-être y est-il un peu plus emporté, flamboyant, qu'il s'agisse de parler de la langue (et singulièrement du patois, dans l'extraordinaire texte d'ouverture), du théâtre toujours, de l'acteur, du sacré. "Le théâtre peut opérer au fond de nous la rare division mentale : il nous ouvre, par une suite de joies libres, par scènes déchaînées et par un soudain chemin plus court ce qui était grammaticalement interdit dans toutes les langues : la quatrième personne du singulier.
Je tu il et moi toi lui tournent en ronde infernale s'ils ne s'ouvrent à la quatrième personne du singulier. moteur invisible, délivreur du drame pronominal : comme dans le Livre de Daniel, les trois Hébreux dans la fournaise : un quatrième est avec eux."
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Parce que rien ne remplace la merveille d'entendre une voix au travail.
La mobilité mentale, les rêves, les chemins que la voix ouvre. Il est incongru, impoli et vaguement dangereux de parier. Mais c'est notre travail. Et les corps jeunes entendent à l'intonation de la première phrase si le corps qui est au bureau parle ou non. S'il ne parle pas ils dérivent, poliment, sans espoir. C'est ce qu'on appelle l'ennui, ce malheur qu'on a tous retenu de l'école, mêlé au désir furieux que ça s'arrête, que l'heure de la récréation sonne.
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Au début, le cinéma.
Puis, les films. ensuite, les auteurs. maintenant, les cinéastes ? pas si simple, ni si simplement linéaire. qu'est-ce qu'un cinéaste ? la question, un jour, s'est posée d'un mot et de son sens, puisque le français avait fini par nommer celui ou celle qui fait un film indifféremment : réalisateur, metteur en scène, auteur ou cinéaste. qu'est-ce qu'un cinéaste ? suggère que cette indistinction de fait recouvre quatre conceptions différentes qui engagent chacune le style et les idées du moindre film en chantier.
Peut-on se contenter de l'objectivité inerte désignant " chefs-d'oeuvre " et " films importants " ? doit-on assigner un film à résidence interprétative ? est-il bien le même, celui qu'on a vu en salle, puis sur magnétoscope ? n'en a-t-on pas une perception fragmentaire, progressive, infinie ? de quel conflit tel ou tel film est-il le théâtre ? quel est le rôle du temps - temps biographique, flux du temps - dans la formation d'une oeuvre ? et dans sa lecture ? ces questions, ce sont les films eux-mêmes - ces protagonistes d'entière confiance - qui les posent.
Ceux - ici - de hawks, bresson, chaplin, resnais, murnau, tarantino, campion, des straub et de bien d'autres. ainsi que l'oeuvre, en son parcours, de raoul walsh, puis de stanley kubrick.
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Tout comme, sur les tapis persans sans fleurs, la tulipe et la rose s'épanouissent pourtant et ravissent le regard bien qu'elles n'y soient pas reproduites sous une forme visible, tout comme, à Venise, on retrouve un écho de la perle et de la pourpre marine dans l'église Saint-Marc ; tout comme le plafond voûté de l'étonnante chapelle de Ravenne tire sa splendeur de l'or, du vert et du saphir de la queue du paon, bien que les oiseaux de Junon n'y prennent pas leur vol, de même le critique reproduit l'oeuvre qu'il commente sur un mode qui n'est jamais celui de l'imitation, et dont une partie du charme pourrait vraiment consister dans le rejet de la ressemblance, et de cette façon il nous montre non seulement la signification de (l'oeuvre) mais aussi son mystère.
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La première partie de ce nouveau livre est haïtienne. C'est elle qui donne son titre à l'ensemble. Il y est question en effet d'Haïti où Valère Novarina a effectué deux séjours pour préparer et jouer sa mise en scène de L'Acte inconnu (P.O.L 2007). Il y est aussi question du travail avec les acteurs, de théâtre et de peinture, de l'accord profond qui s'est produit lors des répétitions et du travail plastique. C'est un texte joyeux.
La deuxième partie du livre, son deuxième acte, s'intitule Vue négative ou Voie négative (le choix n'est pas encore fait). Il aurait pu tout aussi bien s'intituler Variations sur une idée fixe. Cette idée de plus en plus ferme chez Valère Nova- rina que 'l'esprit respire'. Et s'il respire, c'est parce qu'il renverse, parce qu'il passe par ce que l'auteur appelle le niement (quelque chose comme une négation positive, dialectique).
Le lien entre la pensé et la respiration, Valère Novarina le ressent très concrètement. Pour lui, il saute aux yeux, lorsque l'on regarde de près travailler les acteurs, la respiration animale préfigure la pensée, l'annonce.
Cette partie du livre revient donc sur une idée éparse, disséminée dans presque tout ce que l'auteur a écrit, mais elle l'exprime peut-être plus nettement, avec plus de force, et avec d'autres exemples. Exemples tirés de la pratique de l'écriture, mais aussi de la pratique de la peinture. Valère Novarina aime à se définir comme écrivain pratiquant. (Prati- quant écriture, peinture, mise en scène... ) La troisième partie s'intitule Désoubli. C'est un texte qui parle de la présence mystérieuse en nous de toutes les langues, la langue maternelle bien sûr, mais aussi d'autres langues, insolites, secrètes, apparemment mortes, vivant toujours au fond de nous... Valère Novarina tourne ici autour de l'idée que le langage est un fluide, une onde, une ondu- lation, un geste dans l'air, une eau...Chaque « parlant » porte en lui un peu de la mémoire de toutes les langues.
La quatrième et dernière partie du livre, Entrée perpétuelle est une métamorphose, un déguisement, une autre version, en tout cas un regard nouveau sur la mystérieuse machinerie organique du Vivier des noms (P.O.L 2015). C'est une réduction - ou plutôt un précipité du livre (au sens chimique) - une nouvelle entrée, sous sa forme active, agissante. Sa version nouvelle pour la scène.
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Le spectateur qui en savait trop
Mark Rappaport, Jean-Luc Mengus
- P.O.L.
- Essais P.o.l.
- 12 Juin 2008
- 9782846822558
Mark Rappaport, « le secret le mieux gardé du cinéma américain », est aussi depuis presque douze ans un des auteurs les plus réguliers de Trafic. Il y a écrit sur ses propres films, comme sur les films, les cinéastes et les acteurs qu'il aime. Mais il le fait en développant surtout une forme neuve et très personnelle de critique, dont la fiction est le ressort interne. L'univers du cinéma s'y avère un lieu de permutations et de rencontres, autant que d'affects improbables. Marcel Proust y croise Alain Resnais à Marienbad, Madame de... de Max Ophuls s'y transforme en film de famille, l'héroïne de Vertigo d'Alfred Hitchcock y devient la mère d'un narrateur improbable. C'est cet art singulier et à vrai dire très unique de la critique de cinéma qu'il a paru essentiel de faire ressortir en invitant Mark Rappaport à concevoir non seulement un recueil de ses meilleurs textes mais un véritable livre conçu à partir d'eux.
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Pendant qu'il écrivait La Machine, René Beletto a pris des notes annexes. Ce n'était pas des réflexions sur le travail en cours, sur les difficultés rencontrées, ou sur la littérature en général. Plutôt des aphorismes, des «pensers», ou encore des moralités énigmatiques, des fragments rapides d'un journal intime lacunaire. Sa lecture continue provoque, insidieusement, un trouble comme si les habituels repères moraux, sensibles, intellectuels venaient à nous manquer.
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Études est un ensemble d'essais sur des artistes qui auront été déterminants dans l'histoire de l'art contemporain comme Bram Van Velde, Joubert, Valéry, Jabès, Hölderlin, Frederikson, Giacometti, Kafka, des Forêts, Blanchot, Mozart. Parcours d'une même singulière aventure qui concerne la sculpture, la peinture, la musique, tout aussi bien que la littérature. L'artiste véritable est celui qui engage totalement sa vie dans son oeuvre, les amenant à se confondre, passant pour «fou», si on le juge selon la raison commune. Cette aventure immense s'identifie à une réelle quête du Graal, elle consiste à faire «un pas sur le chemin de l'impossible» (Celan). En répondant à l'exigence d'écrire, leitmotiv de toutes ces Études qui tentent de mettre à nu cette exigence, l'écrivain fait un pas vers l'au-delà, un pas vers l'Inconnu, certes à jamais énigmatique, mais qui donne son orient à toute sa vie. Certaines de ces études sont bien des essais, mais elles constituent des hommages : Roger Laporte a tenté de ne jamais oublier cet aphorisme de René Char : «Dans mon pays on remercie.»
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Comprendre et compatir ; lectures de Dostoïevski
Frédéric Boyer
- P.O.L.
- 23 Février 1993
- 9782867443381
Dans ces sept textes, Frédéric Boyer étudie et interroge l'oeuvre de Dostoïevski (romans, carnets, personnages emblématiques) ainsi que certains textes évangéliques, des essais de Patockà, La Recherche. L'oeuvre de Dostoïevski est éclairée par ce regard qui y voit la mise en scène d'un monde qui s'accomplit aujourd'hui, un monde qui n'a jamais autant souffert de la responsabilité. Son actualité est à chercher dans la traversée de la violence et du mal comme dernier chemin vers l'énigme de l'autre.
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Écrits sur le théâtre Tome 2 ; la scène 1954-1975
Antoine Vitez
- P.O.L.
- Theatre P.o.l.
- 3 Novembre 1995
- 9782867444890
Antoine Vitez n'a cessé de soumettre la pratique de son art à un constant effort d'élucidation par l'écriture. Il avait le projet de rassembler tout ce qu'il avait écrit en un livre «sur le théâtre et sur ce que l'on appelle la vie» intitulé Chronique. Théorie, rêves, inventaires, lettres, notes, manifeste : écrire anticipait, accompagnait et prolongeait sans cesse le mouvement de son théâtre. C'est donc à partir de l'intégralité des archives personnelles d'Antoine Vitez qu'a pu être établie cette édition. Les textes sont de nature très diverse : réflexions sur les projets en cours, journal de mise en scène, journal de cours, positions, propositions et projets à l'intention des collaborateurs, lettres à des proches ou à des acteurs de la vie politique et intellectuelle, à quoi s'ajoutent tous les textes déjà publiés, articles, programmes, déclarations publiques. On y suivra le voyage d'une pensée inquiète, exigeante, qui, partant toujours de la scène, lieu des simulacres, parcourt le monde, l'histoire, la société et dessine les figures mêlées de l'acteur, du metteur en scène, du maître mais aussi de l'écrivain, du traducteur, de l'intellectuel, du citoyen.
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Petite nuit évoque ces images arrêtées où l'on se revoit en train de lire - à genoux sur le tapis d'un salon, allongée dans l'herbe, réfugiée dans une embra sure avec, selon les cas et les époques, L'Auberge de l'Ange-Gardien, La Guerre du feu ou La Légende de saint Julien l'Hospitalier. Scènes comme hors du temps, fondatrices, sans qu'on sache au juste pourqu oi cette page, ce moment, cette lumière, cette position, ont ainsi résisté à l'oubli, aussi tenaces et inexplicables que des souvenirs-écrans.
Évoquer ces images, revivre ces moments de lecture comme des rêves ou des symptômes, c'est revenir à ce divan de l'analyse où la lectrice a tenté de comprendre qui elle était, d'où elle venait& nbsp;: de quelle histoire, de quelle généalogie mais aussi de quels livres - fille ou sOEur de quels héros, élevée par quels auteurs, s'exprimant dans quelle langue apprise de la comtesse de Ségu r, de Péguy ou de Victor Hugo. Quitte à mélanger sans fin les figures de cette addiction, Stendhal racontant Waterloo à une petite fille, une séance de tables tournantes chez Victor Hugo, Dostoïevski réclam ant des livres à son frère, Freud montrant sa collection d'antiques, une soirée de poésie chez Madame Récamier, Madeleine Blanchet traversant la rivière en portant le champi, Gwynplaine découvrant un b&ea cute;b&eac On l'a compris ce livre est un livre sur l'amour de la lecture, sur la manière dont on peut y engager sa vie à tout jamais et sur le reflet de nous-mêmes que nous tendent les livres, sur notre énigme telle qu'ils la dessin ent. C'est aussi, en relation constante avec les livres, les histoires et les personnages qui les peuplent, la chronique discrète, à travers l'analyse, d'une recherche et d'une interrogation personnelles.
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Illustré par l'auteur