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« Ce n'est pas chose aisée pour un auteur que de forcer le passage pour pénétrer dans les coulisses et le secret d'une existence d'éditeur ; mais c'est encore moins facile pour un éditeur d'accepter de rompre le silence, et d'outrepasser les limites du pacte qui le lie à ses auteurs. Cependant, s'il finit par y consentir, alors peut se lever un contre-chant qui, d'ordinaire, accompagne en sourdine chaque livre qui porte la signature de sa maison.
C'est la gageure qu'essaie de relever cet ouvrage consacré à Imago, maison spécialisée en sciences humaines, et à ses deux fondateurs qui ont donné leur vie au livre et à leurs auteurs, n'oubliant jamais ni de rire, ni de rêver, et sans s'apercevoir combien tout est remarquable dans cette vie d'éditeurs qu'ils ont écrite avec ténacité et comme en cachette, pendant bientôt un demi-siècle. Ce cas particulier coïncide souvent avec la grande Histoire, tandis que l'anecdote entre plus d'une fois en résonance avec notre mémoire littéraire.
À l'heure où certains voudraient tuer l'éditeur, c'est surtout l'hommage d'un auteur à ceux qui sont le sel de l'édition - la petite ou l'indépendante, difficile de trouver le juste nom - et à tous les artisans du livre. » Karin Ueltschi. -
Grande figure de notre imaginaire, la fée mélusine promet richesse et prospérité à raymondin, son époux, à condition qu'il ne la regarde pas dans son bain le samedi.
Le mariage est heureux jusqu'au jour où, poussé par la curiosité, raymondin perce un trou dans la paroi et découvre sa femme munie d'une énorme queue de serpent. il ne dit rien mais, lors d'une querelle, la traite de "serpente". l'interdit est transgressé et, dans un cri déchirant, mélusine disparaît en s'envolant dans les airs. tout en reprenant la célèbre histoire telle que nous l'ont contée jean d'arras, coudrette et les légendes de nos terroirs, le présent ouvrage dévoile des horizons méconnus et, en interrogeant notamment la mythologie de l'anguille et du sel, renouvelle de manière décisive la compréhension du récit mélusinien.
Alors mélusine est-elle femme poisson, femme serpent ou femme oiseau ? philippe walter la surprend dans ses différentes métamorphoses, en saisit l'écho dans diverses traditions, entre autres celtiques, et retrouve sa trace sur plusieurs continents, offrant ainsi une ampleur originale à l'interprétation de ce mythe clé du moyen âge.
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" Dans l'histoire du théâtre français, il y a deux périodes : avant et après Copeau. " (Albert Camus). Fils d'industriels, né à Paris le 4 février 1879, Jacques Copeau est une personnalité majeure de la vie intellectuelle et artistique du 20e siècle.
Autodidacte, critique de théâtre dans de nombreux journaux parisiens, il fonde avec André Gide la Nouvelle Revue Française en 1908. En 1913, il crée le Vieux-Colombier qui se veut être le lieu d'une révolution dramatique, d'un théâtre exigeant et populaire, en opposition à la Comédie-Française. Il y sera, à la fois, comédien, metteur et scène et directeur de troupe. Jouvet, Dullin, Vilar y feront leurs débuts. Durant l'été, il réunit sa troupe dans une maison en Seine-et-Marne. En 1924, Copeau et sa troupe - les " Copiaus " - s'installent près de Beaune, où ils donnent de nombreuses représentations en plein air. Nommé, en 1940, administrateur de la Maison Molière, il démissionne en 1941 car il refuse de satisfaire aux demandes de l'occupant. Il continue toutefois son activité d'écriture. Il meurt le 20 octobre 1949.
Le dépôt aux Archives municipales de Beaune des derniers papiers de Copeau a conduit Marc Sorlot à écrire une biographie qui manquait dans l'édition française. Retraçant avec précision le parcours artistique de Copeau, l'auteur nous offre une biographie vivante. Copeau y est montré tel qu'il était : cruellement intransigeant, soucieux de sa liberté, et pétri de contradictions, conjuguant par exemple un libertinage sans frein à un catholicisme austère. En somme, le récit d'une vie passionnée et passionnante.
Marc Sorlot est docteur en histoire contemporaine et professeur d'histoire. Il a publié de nombreux ouvrages sur l'histoire politique et intellectuelle entre 1905 et 1940, notamment une biographie remarquée sur André Maginot.
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Evoquant à la fois la beauté, la rareté et le coût, le luxe n'en est pas moins difficile à définir. Cependant, tissé de représentations collectives, il est un remarquable producteur d'images, ce qui permet d'appréhender sa nature, ses mutations et son rôle. Patrick Mathieu et Frédéric Monneyron, en s'appuyant sur l'anthropologie de l'imaginaire, montrent que l'évolution du luxe - de l'ostentation au confort - correspond aux mutations profondes de la société.
A partir des travaux de Georges Dumézil, et notamment des trois fonctions, souveraines, guerrières et productives, ils étudient l'empreinte originale qui permet aux grandes marques - tels hermès, Ferrari, Chanel, Dior. - de séduire et de construire leur empire. Le luxe offre un point de vue pertinent pour observer les sociétés et, pareil à l'art, constitue un refuge contre l'angoisse du temps qui passe et de la mort qui vient.
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Dans le monde russe ancien, et plus largement russo-slave, le divin règne partout : dans le moindre brin d'herbe, la moindre parcelle de terre, le moindre morceau d'étoffe ou de pain... Monde divers, exubérant, prolifique, où figures mythiques et croyances multiformes se côtoient dans le plus aimable désordre. Pourtant, la mythologie russe, qui couvre une immense aire géographique, demeure un domaine mal connu. Lise Gruel-Apert ressuscite cet univers refoulé et oublié, en s'appuyant tout à la fois sur les témoignages des voyageurs du temps passé, les commentaires des Pères de l'Église, les relevés ethnographiques, ainsi que sur les récentes découvertes archéologiques. Outre les récits fabuleux sur les héros et les dieux, sont étudiés coutumes et fêtes, chants et contes, et des thèmes aussi variés que le culte des morts, la démonologie, les cérémonies agraires, la vénération de la nature, les rites féminins, et même les saints peu canoniques du christianisme populaire... Cet ouvrage aussi vivant que savant vient heureusement combler une lacune, et nous permet ainsi de saisir la mémoire russe comme un surprenant et foisonnant conservatoire de traditions ancestrales. Maître de conférences de civilisation et de linguistique russes à l'Université de Rennes-II, Lise Gruel-Apert a publié, aux Éditions Imago, De la paysanne à la tsarine, La Russie traditionnelle côté femmes (2007). Elle a également traduit, aux Éditions Imago, les Contes populaires russes d'Afanassiev en trois tomes.
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Vladimir Iakovlevitch Propp (1895-1970) est célèbre, en Occident,pour ses travaux sur la structure des contes merveilleux. Bien connudes conteurs, il l'est aussi des enseignants, car en raison de sa grandeefficacité pédagogique, sa méthode de lecture figure dans tous lesmanuels scolaires.Dans la première partie de l'ouvrage, en s'appuyant sur de nom-breux exemples, Propp présente son système d'analyse des contesmerveilleux. Sont ainsi étudiés les contes dits réalistes, les contesd'animaux, les contes cumulatifs, et bien d'autres types de récits.Dans la seconde partie, Propp propose une histoire globale desthéories sur les contes ainsi qu'une approche critique de la classifica-tion des contes jusqu'alors établie.Professeur à l'université de Leningrad, Vladimir Propp avait un pres-tige immense, et ses cours sur le conte russe étaient un événement.Ce sont ces cours que nous souhaitons aujourd'hui, tout en les adap-tant, faire connaître aux lecteurs français.
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Cet ouvrage nous propose le théâtre complet de Kim Shi-ha, avec cinq pièces de résistance, écrites entre 1971 et 1974 par le poète alors trentenaire, et qui lui coûteront tortures et prison à l'époque de la dictature en Corée du Sud.
Cet immense auteur, né en 1941, à la fois poète, philosophe et essayiste, intellectuel engagé, acteur culturel de premier plan, aujourd'hui toujours combatif, qui n'est connu en France que de réputation, a compris, dès sa jeunesse, que le théâtre populaire, dont la tradition est si riche en Corée - qu'il s'agisse de danses masquées, de chants pansoris, de rituels chamaniques ou de groupes de percussion -, était une arme pour parler du présent, pour lutter contre le totalitarisme et s'adresser au peuple.
La traduction de ces pièces jubilatoires reste fidèle à une langue à la verve intarissable, souvent considérée comme intraduisible à cause de ses jeux sur les mots, ses rythmes, ses sonorités, ses changements de registre, bref sa richesse...
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La Corée du xxe siècle a connu de grands bouleversements dus à la colonisation, à la guerre, à la partition de la péninsule, et à la modernisation.
Nombreux sont les poètes, les romanciers et les dramaturges qui se révélèrent alors, et ces temps troublés furent aussi marqués par une intense création littéraire.
Cette introduction à la littérature coréenne du xxe siècle est divisée en quatre parties, selon un plan chronologique : 1. L'émergence d'une littérature moderne (1900-1945). 2. La littérature de la division et de l'après-guerre (1945-1970). 3. La littérature de la société industrielle (1970-1990) 4. La littérature de la société de consommation (1990-2000). Elle aborde tous les genres : roman, théâtre, poésie.
Très pédagogique, l'ouvrage a été conçu dans le but de fournir au lecteur français des informations claires et précises sur la littérature coréenne et de lui en faciliter ainsi la compréhension.
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Entre littérature et dictature, aucun compromis ne paraît possible.
Des préjugés fascistes sur l'art dégénéré aux implacables exclusions staliniennes, le pouvoir totalitaire a toujours été soucieux de contenir, d'intriguer, de réprimer la vie littéraire considérée comme dangereuse, voire comme subversive. la cause semblerait entendue : l'écrivain serait l'ennemi naturel du dictateur. pourtant à y regarder de plus près - que ce soit dans l'enfer du camp nazi ou dans la désespérance du goulag soviétique - s'impose une constatation dérangeante : l'oppression constitue bien souvent l'aiguillon même qui pousse à écrire.
Non que poètes et romanciers cautionnent la terreur, loin de là, mais leur parole surgit en réaction aux diktats, aux mots d'ordre, aux comportements convenus, imposés, pour affirmer leur liberté et assurer la survie des êtres menacés. s'appuyant sur des auteurs aussi variés que koestler, semprun, zweig, levi, kadaré, mimouni, et nombre d'autres de diverses nationalités, luc rasson montre que, par leurs témoignages comme par leurs fictions, les écrivains du xxe siècle, confrontés au mal et à la violence inouïe de l'histoire, ont su faire entendre leurs voix : celles de l'homme cherchant à comprendre le monstre chez l'autre, mais aussi au plus profond de lui-même...
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Chamoiseau ou les voix de Babel ; de l'imaginaire des langues
Noémie Auzas
- Imago
- 17 Octobre 2009
- 9782849520734
Nombre d'écrivains ont la particularité d'être entre deux langues, mêlant deux langues dans leurs textes, ou pensant dans l'une et écrivant dans l'autre. Parmi ceux-ci, Patrick Chamoiseau qui, dans ses romans, conjugue avec talent, de façon directe ou masquée, les ressources du français et du créole. Ainsi se pose, pour la création littéraire, la question des imaginaires des langues, que cet ouvrage se propose d'explorer et de clarifier : l'histoire des idées sur le français montre, en effet, que les langues supportent bien des projections et des fantasmes et que l'imaginaire des langues concerne tous les écrivains, et même tous les locuteurs.
Hérités de la colonisation et de l'esclavage, le français et le créole donnent lieu, chez Chamoiseau, à un jeu subtil d'associations et de suggestions, soigneusement étudié, entre barbarie et civilisation, nature et culture, langage utilitaire et poésie. Loin des rapports de domination, la présence d'une langue française créolisée ouvre à la pensée du métissage, de la fusion linguistique. Les portes d'une Babel enfin réconciliée, prônant le multilinguisme harmonieux, semble ainsi s'ouvrir.
Une analyse très fine du mouvement de la créolité, de l'oeuvre de Chamoiseau mais aussi de Glissant, bien en phase avec la mondialisation culturelle
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Jeune " naïf " ébloui par la rencontre de beaux chevaliers, perceval abandonne sa mère et se rend chez le roi arthur pour se faire adouber.
Là, il tue le chevalier vermeil qui terrorise la cour et, après de multiples aventures, se retrouve au château du roi pêcheur à la terre stérile. voyant défiler d'étranges objets, dont le graal, perceval ne pose aucune question et reste muet. mutisme fatal qui l'éloignera à tout jamais du précieux " plat " et de ses révélations. le conte du graal de chrétien de troyes fonde le mythe le plus important du moyen age.
De ce texte énigmatique et fascinant va procéder, en effet, toute une moisson de chefs-d'oeuvre, de représentations et de questions qui continuent d'inspirer l'imaginaire de l'occident. eminent spécialiste de littérature médiévale, philippe walter entreprend de répondre aux nombreuses interrogations suscitées par ce livre que l'on dit souvent, à tort, inachevé. grand connaisseur du monde celtique, s'appuyant également sur les recherches de claude lévi-strauss et de georges dumézil, il montre que le roman du poète champenois constitue un ensemble parfait recelant bel et bien un contenu initiatique : les mythologies de la pêche et du poisson sacré éclairent une part du mystère.
Au terme de cette magistrale étude, le conte du graal revêt alors sa véritable dimension, celle d'une authentique méditation spirituelle.
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Première femme à porter l'habit vert, Marguerite Yourcenar a laissé une oeuvre riche et complexe qui a beaucoup inspiré la critique.
Un ressort essentiel de son écriture est, cependant, resté dans l'ombre la mort de la mère, qui décéda quelques jours après son accouchement. Et le grand écrivain n'aura de cesse de batailler avec ce dramatique événement, véritable " scène primitive " de son imaginaire, coeur secret de chacun de ses livres.
S'appuyant sur une double lecture, littéraire et psychanalytique, Carole Allamand se propose d'éclairer les rapports existant entre la poétique de la romancière et la perte irréparable de la mère, de mettre au jour une " écriture en mal de mère ".
Une écriture virile qui montre un mépris affiché pour le moi, pour un sujet dont la mise au monde fut aussi une mise à mort, une écriture qui narre la hantise de la féminité et de son sinistre privilège, la maternité. Au fil des pages de ce brillant essai, on comprend mieux que Marguerite Yourcenar a composé son personnage d'auteur avec autant de soin que chacun de ses livres, et que son style, loin d'être voué au seul perfectionnisme classique, procède d'une perpétuelle lutte contre les forces de la subjectivité.
Ainsi se trouve mis à nu le désir obsédant l'écrivain : celui d'être enfin regardée et reconnue par sa mère, Fernande, laquelle " détourna la tête quand on lui présenta l'enfant ", puis ferma les yeux pour toujours.
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Petite histoire de la langue francaise ou le chagrin du cancre.
Karin Ueltschi
- Imago
- 19 Mars 2015
- 9782849528211
Aujourd'hui, dit-on, la déficience de l'orthographe, l'invasion de l'anglais, l'appauvrissement du vocabulaire menaceraient notre langue de faillite. Moins précise, plus relâchée, elle perdrait sa légendaire aptitude à la clarté et sa prétention à traduire l'universel : le bon usage se meurt, le respect n'est plus, le cancre se rebiffe et fait école, la décadence est à nos portes.
Mais, nous rappelle Karin Ueltschi, notre prestigieux français, jouissant certes d'un rayonnement inégalé durant l'âge classique, parlé dans les cours royales et source d'une brillante littérature, n'a jamais cessé d'engendrer inquiétudes et polémiques. et constamment, les disputes du clerc et du jongleur, du savant et du peuple, des anciens et des Modernes ont resurgi au gré des modes et des générations qui se sont succédé durant des siècles.
Dans ce vibrant plaidoyer pour nos humanités, Karin Ueltschi veut aussi affirmer sa foi en la jeunesse, en dépit de ses lacunes souvent irritantes, de ses tournures fautives, de ses détournements ludiques.
De la timide émergence du françois jusqu'à nos jours, son ouvrage retrace magistralement cette longue histoire émaillée de conflits et de crises, signes manifestes de la relation passionnelle que nous entretenons depuis toujours avec notre belle langue.
Karin Ueltschi est professeur de langue et de littérature du Moyen Âge à l'Université de Reims Champagne-Ardenne. Auteur de plusieurs ouvrages, elle a publié, aux Éditions Imago, Histoire véridique du Père Noël, Du traîneau à la hotte (2012).
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Accoucher et faire naître ; dialogues et séparations durant la grossese
Tamara Landau
- Imago
- 10 Avril 2019
- 9782849529720
Au moment de la naissance, le bébé a neuf mois d'existence. Il a déjà une histoire construite grâce à la relation que la mère a tissée avec lui dès sa conception. Le lien maternel, qui s'élabore tout au long de la grossesse, se compose d'élans d'amour fusionnel, mais aussi d'oublis et de rejets, parfois culpabilisants. De fait, le sentiment de plénitude et le bonheur proclamé cachent d'inévitables angoisses et des fantasmes qui sont, le plus souvent, refoulés.
Toutes les femmes enceintes traversent des moments de doute, de désarroi et de refus. Repérer ces ambivalences, comprendre leur légitimité et leur fonction, permet de prévenir les accidents de la grossesse (fausse couche, accouchement prématuré, césarienne...), mais aussi nombre de troubles de la perception de soi et du comportement de l'enfant après la naissance - dont la boulimie et l'anorexie.
S'appuyant sur de nombreux cas cliniques, cet ouvrage analyse la communication avec le foetus à chaque étape de l'attente, mois après mois, et se propose de favoriser la venue au monde du nourrisson tout comme celle de la femme au statut de mère, par la compréhension de ce qui se joue alors. Ainsi, nous dit Tamara Landau, si la préparation physique à l'accouchement est entrée dans les moeurs, il convient dorénavant de mieux prendre en considération la préparation psychologique.
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« Toute femme devrait être accablée de honte à la pensée qu'elle est femme. » (Clément d'Alexandrie). Déjà chez Aristote, et bien avant les Pères de l'Église, la femme est matière sans qualité aucune, la qualité restant à l'évidence le propre de l'homme. Tel est le paradoxe du « beau sexe » : source du péché, sa plaisante apparence ne peut que dissimuler un être répugnant.
Plus tard, sa beauté enfin reconnue, la femme se voit sommée de s'épanouir dans le mariage et dans la maternité. Haro donc sur les célibataires, les bas-bleus, les féministes, les inverties et autres déviantes de la société, qui ne sont que disgrâce et souvent même monstruosité ! De nos jours, enfin, disposant d'un vaste attirail cosmétique, la voici inexorablement soumise à la tyrannie de la séduction permanente. Inexcusable, insupportable, véritable aberration sociale, la laideur féminine révèle crûment négligence, manque de volonté, pire, secrète pathologie.
S'appuyant tout à la fois sur l'histoire, l'anthropologie, la littérature et la peinture, Claudine Sagaert, par cette contribution essentielle à l'histoire des genres, nous permet de mieux comprendre dans quel carcan le corps de la femme a été enfermé durant des siècles, carcan dont elle doit, aujourd'hui comme hier, toujours se libérer.
Docteur en sociologie, Claudine Sagaert est professeur de philosophie.
Préface de David Le Breton. Postface de Georges Vigarello.
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Nietzche et la folie, Dostoïevski et l'épilepsie, Thomas Mann et la tuberculose, Baudelaire et la syphilis, ou plus près de nous, Hervé Guibert et le sida... On associe souvent les noms de grands écrivains au mal qui les rongeait, tant il est vrai que le génie semble entretenir un rapport mystérieux avec la destruction du corps. S'appuyant sur des exemples du XIXe et du XXe siècle, cet ouvrage montre la façon dont nombre de créateurs firent face à la maladie par l'écriture, y puisant une source d'inspiration ou l'affrontant à travers les mots.
Ce captivant ensemble de cas met en lumière la confrontation du langage et de la douleur indicible, du verbe et des forces de la mort, plaçant ainsi la recherche du sens de la souffrance au coeur même de la littérature.
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Homo automobilis, qui es-tu ? Telle est la question à laquelle cet ouvrage répond. Nous subissons au quotidien le monde de l'automobile, et il n'est pas indifférent de comprendre l'importance de la voiture dans notre identité, de montrer son rapport non seulement à l'anonymat - quand nous sommes retirés dans l'habitacle -, mais aussi aux autres, et d'expliquer ce que chacun constate, à savoir l'étrange explosion de l'agressivité au volant.
La route et son code sont l'occasion d'un jeu incessant entre la loi et la transgression. Seule une approche convoquant l'ensemble des sciences humaines permet notamment de mieux cerner les causes des accidents, un des fléaux majeurs de nos sociétés. S'appuyant sur de nombreux exemples, Jean-Pascal Assailly montre ainsi que la diversité des cultures et des religions, des âges et des sexes, du milieu social, modifie fortement nos comportements d'automobilistes.
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Oublié de l'Histoire, Lacenaire a été " ressuscité " cent ans après sa mort (1835) par Marcel Carné dans son célèbre film Les Enfants du paradis.
Stendhal, Théophile Gautier, Hugo et bien d'autres l'ont évoqué. Ses Mémoires, rédigés à la hâte en prison et publiés après son exécution, ont connu un succès de librairie phénoménal. C'est que Lacenaire fait partie de la catégorie des criminels révolutionnaires qui, de tout temps, ont fasciné l'opinion, prenant place entre Cartouche et Mandrin, et préfigurant Baader et sa bande.
Dandy, poète, philosophe, en même temps qu'escroc et assassin, Lacenaire ne pouvait que séduire et scandaliser la société française de 1830 - intellectuels compris - qui vit en lui un " monstre " romantique. Il est vrai que par ses origines bourgeoises, l'étendue de sa culture, son humour ravageur et son sens de la provocation - Je tue un homme comme je bois un verre de vin -, Lacenaire ne pouvait laisser indifférent le public parisien qui se pressait aux portes de la prison de La Force pour le voir. De fait, la personnalité de l'assassin estompe l'abomination des méfaits qui l'ont conduit à l'échafaud, et continue de hanter l'imaginaire collectif.
Rémy Bijaoui est avocat et consacre ses recherches à l'histoire de la justice. Il a publié aux Éditions Imago, Prisonniers et Prisons de la Terreur (1996) et Le Procès Judas (1999).
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Valeureux chevalier de la Table ronde, Gauvain demeure trop souvent négligé et incompris. Éclipsé par Lancelot, il se voit confiné par les commentateurs dans un rôle de frivole séducteur, voire d'éternel second, attaché aux pas de son oncle, le roi Arthur. Pourtant, lié au socle arthurien le plus ancien, sa présence porte les signes mystérieux d'un univers bien antérieur à la littérature médiévale née au XIIe siècle.
S'appuyant sur la mythologie comparée, Philippe Walter dresse le portrait du héros, de sa singulière conception jusqu'à sa " mort ", et met au jour le mythe archaïque auquel il se rattache, notamment sa vocation solaire. Soleil de la chevalerie, Gauvain " dispense ses rayons le matin et diffuse la clarté partout où il se répand ", selon Chrétien de Troyes. Doté d'un cheval-fée et d'une épée magique, il retrouve son éclat dès lors que l'on se tourne vers les vieilles légendes celtiques.
Éminent médiéviste, Philippe Walter nous révèle ainsi - après ses ouvrages sur Merlin, Arthur, Perceval et Galaad - la véritable nature de Gauvain et lui restitue toute sa place dans la célèbre Quête du Graal.
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Les vivants et les morts ; littérature de l'entre-deux-mondes
Arlette Bouloumié, Michel Tournier
- Imago
- 26 Mai 2008
- 9782849520604
Voyage dans l'au-delà, descente aux enfers, invocation des défunts, dialogue avec les spectres, mais aussi apparition maléfique de revenants, de vampires, de dames blanches...
De tout temps, on a raconté l'impossible rencontre entre les vivants et les morts. des récits captivants hantent les traditions populaires et ne cessent d'inspirer la littérature, la peinture et le cinéma. homère, dante, fénelon, nerval, hugo, p?, gracq, quignard, delacroix, hitchcock et bien d'autres nous entraînent ici vers les rives inquiétantes d'un autre monde. et nous suivons, dans cet ouvrage original, ces passeurs qui, de l'antiquité à nos jours, nous engagent à traverser cette frontière interdite et nous conduisent ainsi sur des territoires inconnus.
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C. S. Lewis (1893-1963), converti au christianisme sous l'influence de son proche ami Tolkien, également enseignant à l'université d'Oxford, fait partie de ces écrivains populaires anglais qui suscitèrent par leurs ouvrages un véritable renouveau - dynamique et intellectuel - de la foi chrétienne. Universitaire très érudit, Lewis écrivit une trentaine de best-sellers - romans classiques, science-fiction, littérature de jeunesse, essais, autobiographies... -, dont le plus célèbre reste incontestablement Le Monde de Narnia. Ses émissions radiophoniques à la BBC, fort écoutées pendant la Seconde Guerre mondiale, accrurent d'autant sa réputation. Tout en brossant le portrait de Lewis et en retraçant les principaux épisodes de sa vie, Suzanne Bray explore l'étendue et la nature de sa renommée, puis analyse les causes de son succès dans un monde moderne déchristianisé, en s'appuyant tout à la fois sur le contenu et le contexte de son oeuvre. Elle met ainsi en lumière les raisons d'une réussite hors du commun et la naissance d'un étonnant culte littéraire.
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Protégé de la Dame du Lac, amant parfait tel que le rêvèrent les cours d'amour du XIIe siècle, irrésistible vainqueur de tournois, preux chevalier déjouant les sortilèges dans sa quête périlleuse du Graal, Lancelot occupe une place exceptionnelle parmi les chevaliers de la Table ronde. Indispensable à la communauté du roi Arthur, il contribue cependant - par ses amours avec la reine - à sa destruction. A travers les aventures de ce « champion », contées par la littérature médiévale, Jean Markale discerne le vieux fonds de la mythologie celtique. Lancelot n'est-il pas le grand prêtre voué au culte de la femme initiatrice - en l'occurrence Guenièvre - des anciennes traditions ? Ne serait-il pas une résurgence du héros Cûchuchulainn, ou même du dieu Lug à la lance magique ? Et, sous cet éclairage mythique, quels sont plus généralement, au sein du monde médiéval chrétien, les traits particuliers du compagnonnage guerrier inspiré par Arthur ? En rassemblant dans cet ouvrage les éléments épars du mythe de Lancelot, Jean Markale dévoile les racines d'un imaginaire collectif qui n'a cessé de nous animer, comme en témoignent maints héros invincibles des littératures populaires contemporaines.
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Gargantua n'est pas une création de Rabelais. Bien avant l'oeuvre du grand écrivain, des livrets de colportage racontaient les aventures du célèbre géant. En fait, celui-ci parcourait depuis longtemps la campagne, laissant ici ou là des traces de pas ou de doigts, buvant ou faisant jaillir les rivières, créant marais et buttes de ses déjections... Depuis plus d'un siècle, les folkloristes ont recueilli maintes légendes, relevé de nombreux noms de lieux, trahissant le passage de cet infatigable voyageur. Mais qui fut véritablement Gargantua ? Quels sont ses rapports avec les eaux, les monts, les pierres ? Que nous cache sa stature surhumaine, sa goinfrerie, son goût marqué pour les cloches ou les moulins ? Quels liens l'unissent à Mélusine, à Merlin aux divinités celtiques, à saint Christophe, à saint Maritn, ses substituts chrétiens ? Au cours de cette enquête menée avec minutie, le géant grotesque et familier cède peu à peu la place à une silhouette puissante et énigmatique. Gargantua ne serait-il pas une ancienne divinité gauloise oubliée, la clé de voûte d'une mythologie perdue ?
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Au XIe siècle, un nouvel art d'aimer surgit dans la société aristocratique occidentale. La femme, naguère encore tenue en mépris par la lourde tradition misogyne héritée des Pères de l'Église, devient alors, dans le chant des troubadours, le principe même et le sens de l'action masculine. Le chevalier, pour mériter sa dame, doit endurer le « service d'amour », véritable ascèse sexuelle et guerrière. Savamment accru par une longue liturgie amoureuse, le désir fait de l'amant le prêtre d'une nouvelle religion dont la femme constitue le centre. Le couple de la « fin' amor » - dont Lancelot et Guenièvre restent le plus bel exemple littéraire - est né : couple secret, nécessairement adultère, infernal, écrit Markale, puisque opposé à l'idéal chrétien du mariage. Heurtant morale et religion établies, l'amour courtois opère une triple rupture : dans les mentalités par le retour accepté du féminin, dans les moeurs par la valorisation de l'adultère, et enfin dans la spiritualité. En effet, alors même que grandit l'étonnant culte de la Vierge, la transfiguration courtoise de la Dame en véritable déesse salvatrice ne marque-t-elle pas, au sein de l'Occident médiéval, l'un des aspects majeurs du retour subtil de la Grande Déesse préchrétienne ?