Dans l'ordre alphabétique d'un dictionnaire, 83 notices rédigées par 79 auteurs sous forme d'essais personnels ou de contributions collectives. Ces notices se fondent sur les catégories endogènes au christianisme adoptées par les sciences sociales (telles « foi » ou « personne »), sur des notions forgées de façon exogène par les sciences sociales (telles « accommodement », « affiliation » ou « bureaucratie »), ou encore sur la rencontre de l'endogène et de l'exogène (par exemple la notion de « charisme » qui mène de l'apôtre Paul à Max Weber). Un index général des noms permet, entre autre, d'interroger la matière par les auteurs discutés dans les notices. Une importance bibliographie analytique sert de complément à l'ouvrage et peut être utilisée parallèlement pour aborder l'océan historique des publications consacrées au phénomène Église.
Il y a deux mille ans, le judaïsme était en pleine expansion dans la région méditerranéenne et proche-orientale. Et c'est pourtant le christianisme qui a fini par coaliser derrière lui une grande partie du monde occidental. Comment expliquer ce succès ?
L'anthropologue des innovations Dominique Desjeux propose une solution inattendue à cette énigme mainte fois revisitée. En l'an 70, le Temple de Jérusalem est détruit. Les juifs risquent de disparaître, bien qu'ils représentent près de 8% de la population de l'Empire romain. Pour survivre, ils doivent faire un choix stratégique, qui leur demande de trancher plusieurs controverses comme la résurrection des morts, le prosélytisme, la circoncision et les interdits alimentaires. Un courant propose de recentrer la pratique sur la pureté des règles, qui donnera naissance au judaïsme rabbinique. Un autre courant opte pour un produit religieux plus facile à diffuser, supprime la circoncision et la cashrout, intègre la vie éternelle et le baptême. Il sera exclu des synagogues. Ce sont ces innovations qui porteront le christianisme au premier rang des monothéismes mondiaux.
De Jésus, on croit connaître toute l'histoire, de la naissance à la mort, et même au-delà.
Rien n'est moins sûr : comment vivait réellement Jésus de Nazareth ? À quoi pouvait ressembler une journée de cet homme inclassable, ni prêtre ni sage, aux confins de l'Empire romain, aux toutes premières heures de notre ère ?
Ce livre n'est pas une biographie de Jésus. C'est le récit de ce que pouvait être son quotidien ainsi que celui de son entourage, amis comme adversaires. Régis Burnet propose de comprendre qui fut Jésus en nous décrivant son monde - matériel, politique, culturel, religieux et social. C'est tout un univers qui est ainsi mis au jour. En mêlant narration et explication, érudition et récit, l'auteur fournit des clefs pour comprendre non seulement ce personnage inclassable, mais aussi ceux qui le suivent ou le combattent.
L'auteur aborde également, de manière aisée et passionnante, les grands problèmes d'interprétation qui ne cessent de nous agiter : que pensaient les contemporains de lui?
Quelles relations avait Jésus avec la communauté juive ? qui sont les apôtres ? qu'estce qu'un miracle ? pourquoi tout cela va-t-il mal finir pour Jésus ? quel est son message ?
Dans ce livre, à travers le prisme de la mystique, on trouve des perspectives didactiques sur les messianismes, prophétismes et millénarismes, c'est-à-dire la mystique et la théologie politique, qui conditionnent souvent les recherches pour des périodes tout aussi difficiles que formatrices, comme le judaïsme et le christianisme de l'Antiquité classique et tardive, voire l'islam des premiers siècles, lesquelles sont aux fondements des temps modernes et contemporains. Non pas seulement à cause de la spécificité parcellaire et orientée de la documentation de ces religions, mais aussi pour des raisons qui tiennent parfois aux idées que l'on se fait sur les origines de ces religions encore vivantes et dont les manifestations théologiques et spirituelles sont toujours indéfiniment et richement développées, il est essentiel d'en revenir à une réelle contextualisation culturelle et politique.
Il faut lire ces textes de Jacques Ellul « comme un testament », précise Alain Besançon dans sa préface. Le premier, resté à l'état de brouillon au moment de sa mort, est une analyse d'une grande richesse des rapports entre islam et judéo-christianisme sur le plan religieux. Partant de trois principes censés attester la parenté de l'islam et du christianisme, il montre que théologiquement il n'en est rien, que ces « trois piliers du conformisme » (fils d'Abraham, monothéisme, religions du Livre) établissent en réalité des rapprochements abusifs masquant une différence fondamentale. « La ressemblance des mots cachent totalement les oppositions, à la fois du sens et de l'être. » Le deuxième texte préfaçait l'édition anglaise du livre de Bat Ye'or sur le problème du dhimmi, celui qui vit dans une société musulmane sans être musulman, avec un statut spécial de « protégé » contraire au principe des droits de l'homme, et analysait l'importance de cette étude « très honnête, peu polémique et aussi objective qu'il est possible ».
Comment les philosophes peuvent-ils penser les mythes de la tradition biblique ? Les « mythes » sont en effet d'abord des textes qui restent à interpréter pour faire sens, et non de simples fictions ; c'est pourquoi ils donnent à penser. Les contributions réunies ici sont les fruits de la réflexion de spécialistes internationaux qui examinent, hors de tout engagement religieux, les rapports, tant de compréhension que de tension, que la pensée philosophique entretient avec ces récits spécifiques que sont les mythes de l'Ancien ou du Nouveau Testament. Leur attention s'attache tant aux contenus que la philosophie réfléchit qu'aux méthodes mises en oeuvre pour « lire en philosophe ». C'est là que se dégagent les enjeux de ce travail d'interprétation de textes largement symboliques et pris dans les grandes religions monothéistes : confronter la raison à une intelligence « autre » tout en lui permettant d'accéder à une compréhension rationnelle et universelle.
Fondée en 1953 par Jean Hyppolite, la collection "Epiméthée" a été reprise en 1981, par Jean-Luc Marion, Professeur à l'Université de Paris IV-Sorbonne. Cette collection repose sur trois orientations : la traduction des grands textes de la tradition ; la phénoménologie, entendue comme tradition créatrice de la philosophie ; et enfin l'histoire de la philosophie.
Cet essai est composé de deux articles parus dans la Revue philosophique. Ce n'est ni une défense de la religion chrétienne, ni une critique philosophique des dogmes, mais une hypothèse sur la forme sous laquelle elle pourrait se maintenir en se transformant dans une culture environnante qui refuse en général les croyances métaphysiques.
On serait tenter de croire que les conflits fanatiques actuels cesseraient avec la fin des religions mais en même temps les aspirations des individus et des peuples s'orientent vers des formes que l'on peut qualifier de "religieuses".