Les cartographes normands des XVIe et XVIIe siècles La Renaissance, grande période de l'essor de la cartographie, laisse une place à l'extraordinaire, le réel et le fantastique, le monde est représenté à travers une iconographie très riche, bateaux, roses des vents, animaux terrestres et marins, monstres, hommes, blasons, cartouches.
La Normandie est alors le premier centre cartographique en France et la remarquable école hydrographique de Dieppe est tout à fait à la pointe des recherches et des connaissances sur les projections et les représentations du monde.
Les ports de Dieppe, Rouen, Honfleur et Le Havre participent à l'aventure des Grandes Découvertes. Au service du roi ou des armateurs et marchands normands, des hydrographes travaillent à l'élaboration de cartes marines précises et actualisées. Les cartographes sont tous des pilotes, (sauf Pierre Desceliers, le « père de l'hydrographie française » voire des corsaires ou des pirates, à la fois savants et aventuriers.
La cartographie normande est manuscrite, la diffusion est donc limitée. Au XVIIe siècle, elle est alors concurrencée par les tirages plus importants des cartes imprimées venues de Hollande ou d'Angleterre.
Cette livraison des Carnets du paysage interroge la cartographie avec deux objectifs : rendre compte des différents types d'utilisation que les paysagistes font ou pourraient faire de la cartographie; témoigner de la vitalité des recherches, des réflexions, des propositions concernant la cartographie dans des domaines aussi divers que l'histoire de l'urbanisme et des territoires, les arts visuels ou la théorie de la connaissance. Il n'y a donc pas une cartographie, mais des cartographies et des pratiques cartographiques très diverses.
La carte est désormais considérée moins comme une image transparente des réalités territoriales que comme un discours plus ou moins opaque à leur sujet, un discours dans lequel s'insèrent et s'expriment des enjeux de pouvoir politique, économique, culturel, et où ce qui se reflète est moins le territoire lui-même que l'interprétation qui en est faite par un groupe social ou un groupe d'acteurs, en fonction de leurs représentations, de leurs intérêts, et de leurs projets. On n'envisage plus seulement «la» carte comme objet unique, seul porteur d'une vérité du territoire, et on ne l'étudie plus sans la relier aux pratiques et aux intentions de ses auteurs et de ses destinataires, plus généralement aux contextes pragmatiques de sa production, de sa circulation et de sa consommation.
Dans ce numéro, on trouvera donc des contributions qui interrogent, à la fois dans le passé et dans le monde contemporain, les relations entre les cartes et les paysages, littoraux, ruraux et urbains. L'ouvrage présente également des expériences pédagogiques et projectuelles, ainsi qu'un entretien avec Jacques Sgard concernant les pratiques cartographiques des paysagistes. Enfin, ce numéro propose une anthologie de cartes réalisées par des artistes et par des paysagistes, des cartes dont les apparences et les finalités, extrêmement diversifiées, illustrent parfaitement l'extraordinaire inventivité plastique dont la cartographie a été le prétexte et le support depuis quelques années.
Toute carte instaure un monde autant qu'elle le révèle. Elle peut conduire à la rêverie ou à l'exploration, alors même qu'elle revêt les apparences les plus austères de la «science».
Elle signale en tout cas que le réel et l'imaginaire sont des provinces parentes dans le pays de la vérité, et qu'au bout du compte les cartes d'artistes en disent tout autant, quoique d'une autre manière, sur l'imagination géographique d'une culture, que les productions les plus rigoureuses de la cartographie scientifique ou que les propositions les plus audacieuses des paysagistes. C'est ce dont ce numéro des Carnets du paysage témoigne.
Cet ouvrage retrace l'histoire de l'exploration de notre planète et de sa représentation cartographique, depuis les temps les plus reculés, bien antérieurs à la découverte de l'imprimerie, jusqu'à l'époque moderne et à la représentation par satellite.
Il présente le travail des cartographes, explorateurs et géomètres qui ont participé à cette aventure passionnante. L'histoire de la cartographie reflète la manière dont les sociétés se perçoivent par rapport au reste du monde. Chaque carte était ainsi le miroir des points de vue de la société et de l'époque qui l'engendrait.
L'auteur aborde les grandes étapes de l'histoire de la cartographie : ses balbutiements au cours de l'Antiquité, son développement au moment des Grandes Découvertes et de l'invention de l'imprimerie, sa fonction militaire au siècle des Lumières, la grande période de la colonisation et l'âge moderne avec tous les bénéfices de la technologie moderne.
De nombreuses illustrations permettent de suivre l'évolution des cartes.