Ce sujet, qui peut paraître au premier abord assez restreint, englobe l'essentiel des problématiques de la société médiévale : la cloche, centre d'un grand nombre d'attentions dès cette époque, est en effet un instrument de musique et surtout de propagande utilisé quotidiennement.
Les formes des cloches et leur évolution reflètent celles des goûts musicaux au cours du Moyen Age. Leur décoration et les inscriptions sur leurs flancs témoignent des croyances, locales ou plus générales, mais aussi, dans une moindre mesure, des relations de pouvoir au sein de cette société très hiérarchisée. Leur taille reflète également les améliorations techniques qui se sont produites au cours de cette période décisive.
Ainsi, d'un simple instrument d'appel, on va rapidement se diriger vers un instrument sonnant doté de qualité musicale et accordé à ses consoeurs, puis à un véritable instrument de musique, au sein d'un ensemble, qui préfigure ce que sera le grand carillon de concert flamand de l'époque moderne et contemporaine. La cloche, par sa taille, la richesse de sa décoration..., va peu à peu devenir un symbole de la communauté, de sa puissance, qui marquera les différences avec ses voisines de paroisse.
Finalement, derrière les cloches se cachent des hommes...
Quand il était au collège, Jacques Bainville n'aimait pas l'histoire. Que discerner dans ce tissu de drames sans suite, cette mêlée, ce chaos ? Lui voulait savoir «pourquoi les peuples faisaient des guerres et des révolutions, pourquoi les hommes se battaient, se tuaient, se réconciliaient». Déjà célèbre pour son intelligence des relations internationales, il se plongea deux ans dans l'écriture d'une Histoire de France qui paraîtrait en 1924 et serait un immense succès de librairie : 160 000 exemplaires tirés avant 1940. Ce grand ouvrage embrasse d'un seul regard, où l'élégance du style le dispute à la hauteur de l'analyse, le destin de la nation française de la Gaule romaine au premier après-guerre. Livre de chevet d'une génération, il est de ceux où l'intelligence, au-delà des partis pris politiques, vient sans cesse éclairer «l'inerte matière historique».
Journaliste, historien, essayiste, Jacques Bainville (1879-1936), de l'Académie française, fut l'un des grands intellectuels de droite du XXe siècle. Son « Histoire de France », « Les Conséquences politiques de la paix » (1919) et « Napoléon » (1933) demeurent des classiques incontournables et des modèles de jugement. Ses adversaires eux-mêmes, opposants de l'Action française, ont rendu hommage à son talent littéraire et à l'acuité de son esprit.
La paléodémographie a pour champ d'études les populations du passé, qui n'ont pas, ou peu, laissé de traces écrites.
Elle est fondée sur des données archéologiques, et s'est développée selon deux approches principales : l'évaluation de la population sur un territoire donné et ses évolutions diachroniques (à partir de vestiges matériels) et l'estimation des paramètres démographiques à partir de données ostéologiques (étude des squelettes exhumés). L'ouvrage privilégie cette seconde approche qui présente également une importante dimension anthropologique car l'étude de squelettes humains enrichit la connaissance des populations anciennes tant dans les domaines sociaux et ethnologiques que sur un plan médical, sanitaire et bien sûr, sur celui des modes de vie.
Ce manuel est le fruit d'une collaboration de longue date entre des historiens-démographes et des anthropo-archéologues soucieux de croiser leurs données avec ce que leur apportent les sources historiques et environnementales, dans le cadre de l'étude des populations anciennes. Pour aller au-delà des méthodes traditionnelles, les directeurs de l'ouvrage ont fait appel à des mathématiciens et des statisticiens.
Une telle entreprise suppose de fait une équipe pluridisciplinaire et des sources en nombre et en qualité suffisants. Elle passe par l'élaboration de méthodes précises adaptées, à la fois, à la démographie des populations d'avant la transition démographique, et aux données ostéologiques, qui peuvent être porteuses d'informations démographiques (estimation du sexe et de l'âge du décès des sujets exhumés).
Il s'agit donc d'un livre pratique à l'usage des anthropologues et des archéologues désireux d'interpréter des vestiges osseux en termes démographiques, mais qui a le souci de rester accessible au plus grand nombre, tant dans la compréhension que dans l'application de ces méthodes. Le parti pris est de présenter des procédures qui peuvent être mises en pratique sur du matériel archéologique, certaines plus habituelles, d'autres plus novatrices, et d'écarter les propositions théoriques qui, pour des raisons biologiques ou techniques, seraient inopérantes.
Le champ exploré est volontairement limité aux périodes historiques d'Europe de l'Ouest.
Cet ouvrage a un double objet : les migrations provinciales vers Paris et la mobilité de ces provinciaux et des Parisiens eux-mêmes à l'intérieur de l'agglomération, à la fin du XIXe siècle.
Il repose sur l'exploitation d'une source nominative masculine, les registres matricules de l'armée, qui donnent pour toutes les recrues la succession des domiciles - et des condamnations - jusqu'à l'âge de 45 ans. Alors que la migration et la " mobilité résidentielle " constituent des domaines séparés de recherche, cette source permet d'analyser la mobilité d'un individu au cours de sa vie, du domicile de ses 20 ans à celui où il vit au moment de son entrée dans l'âge mûr.
L'étude porte sur la classe 1880 pour un échantillon de dix arrondissements de Paris, de dix départements de province, ainsi que de toute la banlieue de l'ancienne Seine, soit au total 48 000 conscrits, suivis à l'époque où Paris connaît une forte croissance démographique et où la province traverse la grande dépression agricole de la fin du siècle. Pour la première fois, une mesure précise de la mobilité est proposée dans ses composantes géographiques et sociales comme dans ses modalités pratiques (âge au départ, étapes...).
Nous soulignons l'importance de la mobilité locale et interrogeons sa signification. L'émigration, quoiqu'en aient pensé les contemporains, garde encore souvent un caractère temporaire. Son devenir dans la capitale est analysé à travers les données de la domiciliation, de la mortalité et de la criminalité. Pour les originaires de Paris, la source se prête à une étude détaillée de leur mobilité dans l'espace urbain et national.
Des types d'itinéraires se dessinent, et l'on peut précisément mesurer les attractions et les répulsions pour tel ou tel type d'espace, variables selon l'univers social de référence. La comparaison avec les nouveaux venus de province conduit à constater que les comportements résidentiels ne se ressemblaient pas. Puisse le lecteur partager notre conviction que les mobilités constituent une part essentielle de l'histoire sociale.