Les récits de miracles représentent pour nous une des meilleures sources sur la société de l'an mil et du xie siècle dans le royaume capétien. Nombreux à cette époque, ils consistent d'abord en des guérisons, parmi lesquelles de spectaculaires exorcismes de possédés des deux sexes. Mais il s'agit aussi d'aides à des captifs pour leur évasion et, dispensées sous forme de « jeux », à des chevaliers et à leurs épouses qui se trouvent dans l'embarras pour de « petites choses », comme la perte de la monture ou du faucon d'un chevalier, ou d'un bijou d'une dame. Enfin, l'an mil et ses abords sont caractérisés par la fréquence de miracles de châtiments surnaturels, véritables vengeances des saints contre des ennemis de leurs moines et de leurs serfs, qui exigent leur intervention en des termes d'une surprenante vigueur, allant jusqu'à friser le mauvais goût.
Ce livre donne une idée de la saveur de ces textes habiles, piquants ou dramatiques, souvent surprenants, et aussi du type de commentaires, allant jusqu'au décryptage, que l'historien d'aujourd'hui peut en proposer. La société féodale était-elle aussi violente et superstitieuse qu'on le croit souvent ? À l'aide des suggestions de l'anthropologie, nous pouvons nous départir des préjugés qui fausseraient nos lectures de ces beaux récits, et partir en quête de ce qu'ils nous révèlent vraiment, en particulier à travers les nombreux incidents qui les émaillent.
C'est une problématique essentielle pour l'étude historique de nos sociétés qui est interrogée ici : quels étaient la place et le statut des femmes et des hommes au Moyen Âge ? Quel rôle et quelle image les uns et les autres avaient-ils dans la vie quotidienne, au sein de la famille, du couple, mais aussi dans les institutions, les jeux de l'argent et du pouvoir ?
Cet ouvrage offre une vision nouvelle de l'être féminin et masculin médiéval : par-delà la domination de l'homme alors que s'impose la loi salique, l'affirmation de la masculinité de l'activité intellectuelle et où s'affirme comme valeur première de l'aristocratie la virilité, il met également en lumière la réalité des genres et la façon dont se construisent les identités sexuées en fonction de l'âge et des catégories sociales.
Cet ouvrage s'adresse à tout lecteur souhaitant approfondir ses connaissances en histoire de France à travers les portraits des Carolingiens.
L'histoire des Carolingiens commence le 8 juin 793, lorsqu'une flotte viking pille l'abaye de Lindisfarne dans le nord de l'Anglererre. L'émoi en Occident est très grand. Cette date marque traditionnellement dans l'Histoire la période des raids vikings sur l'Occident, période qui prendra fin aux environs de l'An Mil. Les Vikngs, ce sont les Hommes du Nord, les habitants du Danemark, de la Norvège et de la Suède. Nous sommes alors dans ce qui est appelé le Haut Moyen Âge. En Francie, la famille régnante est celle des Carolingiens.
Cette période du Moyen Âge est assez méconnue et passe volontiers pour une période obscure. A travers les portraits qui peuvent être ceux d'un roi, d'un moine, d'un guerrier ou d'un paysan et d'histoires qui représentent les faits historiques clés de cette époque, le lecteur est amené à découvrir l'histoire, le fonctionnement de l'Empire carolingien après Charlemagne jusqu'à l'accession des Capétiens au trône, ainsi que le contexte historique de l'époque.
Cet ouvrage propose une analyse méthodique des institutions de la France médiévale, depuis le xie siècle jusqu'au terme traditionnellement assigné au Moyen Âge. Celui-ci, contre toute légende, s'avère en effet particulièrement fécond en innovations institutionnelles dont beaucoup sont encore vivaces aujourd'hui.
On s'attachera d'abord à montrer la logique de l'ordre seigneurial qui marque si profondément la culture politique et les rapports sociaux dans le cadre féodal. Une deuxième partie examine l'État royal dont elle décrit un par un les principaux rouages : gouvernement, administration, devoirs de justice, moyens financiers et outils militaires. Puis sont étudiées les villes, qui affirment leurs libertés et aspirent à se gouverner elles-mêmes, donnent naissance à leurs propres structures politiques, commune ou consulat. La dernière partie, enfin, est consacrée à l'Église, qui soumet peu à peu le monde des clercs et celui des fidèles à des cadres de plus en plus ordonnés.
Pour la première fois de l'histoire, le Maghreb fait l'expérience, au cours des XIe-XVe siècles, d'une union politique sous l'égide des populations locales : les Berbères.
S'inspirant des dynasties arabes musulmanes qui les ont précédés, les Almohades étendent leur emprise de l'Atlantique à la Tripolitaine, du Sahara jusqu'au centre de la péninsule Ibérique. Cet épisode marque une étape fondamentale du processus d'arabisation et d'islamisation des sociétés du Maghreb ; on assiste alors à la diffusion du concept d'État, territorial et supra-tribal, préalable à l'évolution ultérieure.
Pascal Buresi et Mehdi Ghouirgate présentent d'abord en dix « chapitres » le cadre événementiel et politique, puis ils insistent sur dix « points d'histoire ». Enfin, divers auteurs analysent une dizaine de documents iconographiques, emblématiques de cette période fascinante.
Panorama synthétique de l'histoire du Moyen Âge occidental, du temps des « invasions barbares » à celui de la construction des États, cet ouvrage propose l'essentiel des connaissances relatives à l'histoire politique, économique et sociale, religieuse, culturelle et artistique de l'Europe entre la fin du Ve siècle et celle du XVe siècle. Il y associe un ensemble de courtes biographies, la présentation d'un certain nombre de grands événements de la période ainsi qu'un large ensemble de textes et de documents iconographiques analysés.
Plans de dissertation, chronologie, glossaire, cartes commentées, sources livresques et informatiques offrent des ressources pédagogiques et des repères précieux, permettant aux étudiants de licence de se familiariser avec l'histoire de la période médiévale.
Al-Andalus que l'on désignait autrefois sous le nom d'Espagne musulmane, a marqué l'histoire du VIIIe au XIe siècle. La richesse et le raffinement de la civilisation arabo-andalouse continuent de fasciner autant les chercheurs que les touristes qui se rendent en Andalousie.
Nombre d'hommes politiques ont même vu dans cet al-Andalus l'espace d'un modèle de convivialité à une époque où les tensions entre l'Occident et le monde arabe ne cessent de s'accroître. À l'inverse, depuis quelques années, plusieurs auteurs « révisionnistes » remettent en cause l'islamisation de la péninsule en niant même l'authenticité de la conquête.
Cet ouvrage entend rétablir une vérité historique et retracer la riche histoire d'un passé controversé. Il dresse un tableau le plus complet de l'histoire de cette lointaine province du monde islamique avant que ne se développent, aux alentours de l'an mil, les premières offensives chrétiennes qui ne s'achèveront que quelques siècles plus tard, en 1492, avec la chute de l'émirat nasride de Grenade.
En débutant son enquête avec les derniers temps de la monarchie wisigothique de Tolède et en l'achevant avec la disparition du califat de Cordoue, ce manuel retrace l'évolution d'un État dont l'influence s'étendit sur l'ensemble de la Méditerranée occidentale et sur le Maghreb.
Certains spécialistes considèrent que la mondialisation du XIXe siècle a été la première véritable mondialisation de l'histoire, préfigurant par de nombreux aspects celle qui s'est mise en place à la fin du XXe siècle.
Sans être aussi péremptoire, il apparaît que sous l'impulsion décisive de la révolution industrielle dans une partie de l'hémisphère nord et de la suprématie planétaire du Royaume-Uni, l'économie mondiale a connu des transformations radicales à partir du milieu du XIXe siècle. Elles se sont traduites par une nouvelle forme de division internationale du travail, une intégration croissante des marchés de biens, de capitaux et du travail, ainsi que la mise en réseau progressive du monde sous l'effet de la révolution des transports et des communications.
La mondialisation du XIXe siècle fut brutalement interrompue par le déclenchement de la Première Guerre mondiale.
Bruno MARNOT est maître de conférences à l'Université Michel-de-Montaigne Bordeaux III.
L'histoire de la Méditerranée médiévale, zone partagée entre l'Afrique, l'Asie et l'Europe, est faite de phases d'expansion ou de repli qui charrient à travers l'espace les marqueurs d'identités hétérogènes.
Ce vaste espace est alors caractérisé par la diversité, le métissage, l'inextinguible capacité d'invention, mais aussi les affrontements et le refus de la différence. Les auteurs ont souhaité mettre en lumière la grande diversité des mondes méditerranéens, au-delà de l'idée fantasmée d'un ensemble géographique et humain qui pourrait, au Moyen Âge, se réduire à l'opposition entre Chrétienté et Islam.
Ils ont choisi de présenter une succession d'études de cas consacrées à des thèmes trop peu traités, éclairant des questions touchant aux sociétés, aux territoires et aux faits culturels. L'ouvrage propose des documents, souvent inédits, et des synthèses thématiques permettent de replacer les études de cas dans une perspective large et assurent la cohérence de l'ensemble.
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Les connaissances à acquérir en licence, par les grands auteurs de la discipline.
La collection Cursus est la référence des manuels des cycles L et M. Elle offre à l'étudiant au fil d'un exposé logique la meilleure introduction aux sujets et disciplines des sciences humaines et sociales.
Chaque titre de la collection comprend tout ce qu'il faut savoir sur le thème abordé. Les auteurs, tous enseignants dans les disciplines concernées, sont tous en outre des signatures très renommées dans leur domaine. Ils sont aussi parfois les conseillers des éditeurs Armand Colin. Enfin, ces livres, faciles d'accès, rapides à retenir et efficaces pour aborder la Licence, représentent sans doute les meilleures sommes minimales à connaître pour tout étudiant. Cursus : la collection qui me réussit !
Cet atlas historique du Moyen Âge présente en 42 fiches dix siècles d'époque médiévale. De l'Antiquité tardive au Bas Moyen Âge, soit du Ve au XVe siècle, il aborde les grandes thématiques et les événements importants de la période. En s'ouvrant aux espaces lointains - Asie, Afrique, Amérique du Sud - il donne à voir et à comprendre la période médiévale dans toute sa diversité.
S'appuyant sur un déroulé chronologique, l'ouvrage permet de dégager la trame générale des grandes phases de l'époque médiévale et montre les traits essentiels d'un événement, d'une aire de civilisation, d'un mécanisme économique ou d'un courant artistique.
Un index des thèmes, des noms propres et des lieux facilite la compréhension de la période.
Des pistes bibliographiques à la fin de chaque fiche permettent au lecteur d'approfondir les thèmes abordés.
- Un ouvrage en deux couleurs - 40 cartes originales - des généalogies, des chronologies, des plans et des tableaux
L'ouvrage Lire le manuscrit médiéval, présenté dans une édition mise à jour, se propose de guider tous ceux qui étudient les sources médiévales à partir des documents originaux. Il s'attache plus particulièrement à la forme de livre manuscrit qui s'est imposée vers le IVe siècle de notre ère dans l'ensemble du bassin méditerranéen et qui demeure le modèle des livres imprimés actuels, à savoir le codex.
Divisé en neuf chapitres, il suit les différentes étapes de l'existence du manuscrit, de sa confection jusqu'à sa destinée entre les mains de possesseurs successifs. Le manuscrit se trouve ainsi étudié dans son ensemble, comme objet matériel, support de textes et témoin historique.
L'ouvrage reflète l'activité de l'Institut de Recherche et d'Histoire des Textes (CNRS), consacrée, de l'Antiquité tardive à la Renaissance, aux manuscrits et aux débuts du livre imprimé, et qui s'ordonne autour de cinq grands pôles linguistiques (hébreu, grec, latin, arabe et langues romanes). Les auteurs entendent ainsi faire partager au lecteur, néophyte ou spécialiste, l'expérience acquise.
À la croisée de plusieurs disciplines, qui relèvent toutes de l'histoire, l'ouvrage est destiné à un large public : étudiants de l'enseignement supérieur, philologues éditeurs de textes, conservateurs de bibliothèques et restaurateurs de livres, historiens de l'art et des techniques, historiens des idées et des cultures.
La guerre de Cent Ans est un événement essentiel dans la constitution des royaumes de France et d'Angleterre et a marqué de son empreinte les relations entre les deux pays.
Cette synthèse donne les clés pour décrypter les raisons, dépeindre le contexte, présenter les acteurs et décrire le déroulement d'un conflit qui dura de 1330 à 1453. L'auteur propose ici un parcours thématique qui envisage la guerre de Cent Ans comme un phénomène global : politique, idéologique, militaire, sociétal... vu aussi bien du côté français qu'anglais.
S'appuyant sur de nombreuses sources - officielles, littéraires, iconographiques -, un appareil cartographique, des encadrés et des études de cas, ce volume permet à l'étudiant de construire un exposé, élaborer une dissertation ou rédiger un commentaire de document.
Cet ouvrage de synthèse sur les Mérovingiens propose aux étudiants un panorama unique du monde franc du Ve au VIIIe siècle.
L'auteur a eu à coeur de replacer chaque analyse d'ensemble dans son contexte chronologique, de manière aussi bien à ancrer les grandes explications anthropologiques et sociales dans leur dimension concrète qu'à rendre plus intelligibles les événements.
Pour décrire une période riche et souvent mal connue, ce manuel s'appuie sur les sources écrites et archéologiques, la cartographie, et propose un tableau clair et concis de la spécificité mérovingienne. Il présente les grandes figures (Clovis, Dagobert, Charles Martel, Pépin le Bref...), les structures du pouvoir, l'organisation de la société, laïque et religieuse, la constitution du Regnum Francorum...
À partir du XIe siècle, l'idée de croisade s'insère au coeur de la société chrétienne et constitue tout au long du Moyen Âge le moteur de l'expansion de l'Occident dans le monde méditerranéen. Cette synthèse présente et éclaire cet épisode historique sans précédent qui a duré quatre siècles.
L'ouvrage expose les origines et la nature de ce phénomène, entre « pèlerinages en armes » et migrations de populations, et en souligne la complexité à travers diverses grilles de lecture : économiques, démographiques, religieuses, politiques. Il montre aussi comment, loin d'apporter les résultats escomptés ni permis les rencontres entre les cultures, ces campagnes ont d'abord servi la chrétienté à prendre conscience d'elle-même.
Déroulant le film des huit croisades, l'auteur met en lumière la tradition du pèlerinage vers Jérusalem et le développement de l'idée de guerre sainte dans la pensée pontificale. Il montre également que chez les croisés, la quête de Jérusalem ne peut être séparée de la gloire et de la fortune qui se réalisent dans la création d'États latins en Orient, prémices de la colonisation moderne.
L'histoire des ordres monastiques et religieux au Moyen Âge constitue un chapitre essentiel de l'histoire ecclésiastique et spirituelle de cette période, tellement il est éclatant que moines et religieux - Benoît, Colomban, François d'Assise, Dominique - n'ont cessé de tenir une place importante dans l'Église et d'y exercer une influence durable. Elle permet de plus d'éclairer la question de la vocation religieuse et de voir comment, selon les temps et les hommes, on a donné à celle-ci le sens d'une fuite totale du monde ou d'une préparation spirituelle à l'action.
Mais cette histoire déborde de beaucoup le seul cadre religieux, car c'est en tous domaines que les moines ont joué un rôle éminent, aussi bien dans le secteur de la pensée et de l'art que dans celui des institutions, des économies et des techniques.
À côté des individualités, les grandes organisations, particulièrement Cluny, Cîteaux et les Mendiants, ont pesé, par leur puissance et leur rayonnement, sur l'évolution de ces siècles, qui, sans eux, n'auraient pas été ce qu'ils furent et n'auraient pas donné au Moyen Âge sa pleine singularité.
L'ouvrage présente les relations ayant existé entre Maîtres du sol et producteurs sur la longue période qui s'étend de la période carolingienne aux grandes révoltes paysannes des XIV e et XV e siècles.
Après une période d'augmentation de la richesse, à partir du XIII e siècle les tensions s'accroissent. Les seigneurs connaissent une importante baisse de leurs revenus, ce qui constitue l'un des éléments essentiels de la crise des XIV e et XV e siècles. Cela a pour conséquence, dans de nombreuses régions, d'entraîner un phénomène de dépossession des paysanneries dont l'accès à la propriété du sol devient de plus en plus difficile.
Cet ouvrage examine les statuts des hommes, l'organisation du travail, les hiérarchies sociales réellement efficaces, présente l'histoire de cet enrichissement général du monde occidental ainsi que celle de la crise qui clôt le Moyen Âge occidental.
Ce Lexique historique de la France d'Ancien Régime, désormais classique, aborde, de manière claire et synthétique, des notions complexes et devenues bien souvent étrangères à notre temps, relevant des institutions, de la démographie, du droit, de la religion, des domaines politique, économique et social, de l'art et de la civilisation...
Des définitions claires et des documents cartographiques font de cet ouvrage un outil de travail indispensable pour les étudiants d'histoire moderne et pour quiconque souhaite se familiariser avec le vocabulaire attaché à cette période.
Guy Cabourdin a été Professeur d'histoire moderne à l'université de Nancy II.
Georges Viard est Professeur émérite d'histoire moderne à l'université de Nancy II.
Nouvelle présentation, 2e éditionNourri des travaux les plus récents sur la genèse de l'État moderne, ce volume entend démontrer que l'histoire des trois derniers siècles du Moyen Âge ne saurait être analysée comme une simple période de transition qui aurait lentement transformé l'État médiéval en État moderne.Vassaux et sujets, légistes et administrateurs, princes et roi mettent en place les structures d'un État dont le devenir s'enracine dans un héritage antique peu à peu retrouvé, souvent mal compris et toujours difficilement assimilé. Le legs féodal conditionne également chaque étape de cette rénovation, tout aussi dangereux pour le nouvel État, en raison des liens personnels qu'il postule, que porteur de forces de restructuration par la place éminente qu'il réserve au prince dans la hiérarchie des pouvoirs. Principal bénéficiaire des prérogatives que libère la lente agonie de la suprématie impériale et stimulé par l'irrésistible affirmation des regna, le « Roi très chrétien » façonne un État qui, tout en empruntant à ses voisins, s'impose de plus en plus comme un modèle dans l'Occident médiéval.Tandis que le droit vient constamment au secours d'un pouvoir que mémoire, religion et symboles ne cessent de vivifier, la souveraineté retrouvée permet au prince de faire triompher progressivement, sur un territoire remodelé, sa loi, sa justice et sa fiscalité. Face à cette emprise du pouvoir, le pays ne demeure pas passif, qui fait entendre sa voix pour que s'établisse, à travers un dialogue permanent mais ponctué de tensions, un équilibre raisonnable entre des autonomies locales irréductibles et une centralisation chaque jour plus pesante.Albert Rigaudière, professeur à l'Université Panthéon-Assas (Paris-II), est Membre de l'Institut.Ouvrage publié sous la direction de Georges Duby.
Une royauté pour la respublica. L'institution royale. La succession royale. La religion royale. Un royaume pour les français. Le droit au secours du pouvoir. L'identité du royaume de France. Le roi de France en son royaume. Un gouvernement pour le royaume. L'élaboration des décisions. La genèse d'un appareil judiciaire d'État. L'emprise croissante des finances de l'État. Administration et défense du royaume.
Le théâtre du XVIIIe siècle, derrière des apparences légères, se révèle très contestataire. Au nom de la liberté individuelle et de l´égale dignité de chacun, il dénonce sans relâche le pouvoir arbitraire, la soumission des filles et des femmes, l´autorité du père et celle du maître, l´argent roi. Il a été un instrument majeur de la diffusion des idées nouvelles qui ont entraîné la France entière dans un vaste élan révolutionnaire. Pour l´auteur, les philosophes n´ont fait que mettre en forme des idées qui étaient dans l´air du temps.
Car ce sont des milliers de pièces, sur des centaines de théâtres - à la foire, dans les châteaux, dans les salons, dans l´arrière-boutique de l´artisan -, qui ont propagé ces idées dans toute la société ; le théâtre a joué le rôle de la télévision aujourd´hui et le phénomène a duré un siècle. Ce travail novateur est exemplaire de la convergence de plus en plus appréciée entre la réflexion en histoire, qui s´intéresse à la dimension politique des phénomènes culturels, et la recherche en littérature qui propose de nouvelles lectures, plus sociologiques et politiques des oeuvres. L´auteure apporte de nombreux éléments au débat actuel sur les voies et modalités de conquête de la société d´Ancien Régime par les idées nouvelles. Sans le théâtre, qui sait si la Révolution eut rencontré d´emblée l´accueil favorable qu´elle reçut dans les premiers temps... Marie Laurence Netter, chercheur au Centre de Recherches Historiques -EHESS/CNRS est historienne des XVIIIe et XIXe siècles. Après une thèse sur l´alphabétisation en France, elle s´est intéressée à la vie culturelle et politique et à la manière dont les deux pouvaient se croiser et entrer en résonnance avec des interrogations contemporaines.
La vie culturelle sous le Second Empire n'a jusqu'à présent guère été étudiée, ou alors de façon superficielle. C'est pourtant sous Napoléon III que se mettent en place les prémices d'une culture de masse. Ce phénomène est particulièrement sensible pour ce qui constitue alors le principal loisir des Français, les spectacles. Par le décret du 6 janvier 1864, l'Empire instaure la « liberté des théâtres », mettant fin à tout contrôle administratif, hormis la censure. C'est certainement la décision politique la plus importante de tout le XIXe siècle en matière théâtrale. Réunissant une trentaine de chercheurs (historiens, littéraires, musicologues, spécialistes d'histoire de l'art, etc.), cet ouvrage, richement illustré, dresse un vaste panorama du monde des spectacles sous le règne de Napoléon III, de l'opérette aux cafés-concerts et des marionnettes à la construction de nouvelles salles (dont la plus importante est bien sûr le « nouvel Opéra » conçu par Charles Garnier). Tous les aspects de la vie des spectacles sont envisagés au fil de chapitres où l'on croise Offenbach, Labiche, Haussmann, Alexandre Dumas et Émile Zola.
Qu'est-ce que le premier empire colonial français et comment, sur près de trois siècles, a-t-il évolué ? Depuis la mise en place d'un projet colonial par Richelieu jusqu'aux années 1810, qui voient la prise de contrôle par l'Angleterre des derniers vestiges de possessions françaises fragilisés par l'épisode révolutionnaire, l'ouvrage montre les politiques coloniales à l'oeuvre en Amérique du Nord, aux Antilles et dans l'océan Indien.
Cette étude présente les acteurs, privés et institutionnels, de cette entreprise coloniale, mais aussi les populations, esclaves et libres cultivateurs, négociants et Habitants, nationaux et autochtones, à l'origine du démarrage véritable de l'outre-mer français, vers le milieu du XVIIIe siècle. Dépassant la simple perspective économiste et l'approche institutionnelle et militaire, l'auteur restitue la multiplicité des points de vue des acteurs et les ambiguïtés des marqueurs culturels entre « créolisation » et signes ostentatoires d'intégration.
Cartographie originale, documents et portraits de grandes figures accompagneront le lecteur dans cette découverte de la première vague colonisatrice de la France.
Comment, sur près de trois siècles, l'empire colonial français a-t-il évolué ? Depuis la véritable prise en charge d'un projet colonial par Richelieu et les années 1810 qui marquent la suprématie incontestée de l'Angleterre dans le domaine maritime et sa prise de contrôle des derniers vestiges de possessions françaises, quelles ont été les politiques coloniales à l'oeuvre au sommet de l'État français, monarchique, républicain ou impérial ?
L'ouvrage montre l'organisation, la montée en puissance de la France des années 1750, les soubresauts, puis la ruine de ce projet colonial, miné par des contradictions (esclavage, créolisation, données militaires et stratégiques) qui conduisent à l'échec. L'étude s'articule autour de trois pôles (Amérique du Nord, transatlantique, océan Indien) et offre un tableau précis de la politique coloniale de la France à travers le double prisme de la métropole et de la réalité autochtone.
L'auteur, se plaçant au-delà de la simple perspective économiste comme de l'approche institutionnelle et militaire, restitue la multiplicité des points de vue des acteurs, négociants et habitants, nationaux et autochtones, et les ambiguïtés des marqueurs culturels entre « créolisation » et ostentation des signes d'intégration.
Citations, portraits des grandes figures du monde colonial, cartographie originale font de ce livre un usuel indispensable pour connaître ce premier contact de la France avec la colonisation.