Le crime médiéval se présente sous de multiples facettes depuis le délit mineur jusqu'au cas « énorme ». Ce sont les affaires les plus horribles qui retiendront ici notre attention. Parce qu'elles offensent l'opinion publique, qu'elles suscitent la répugnance, la peur mais aussi la curiosité.
Ces crimes « horribles » représentent pour les historiens, une porte d'entrée précieuse pour appréhender les mentalités médiévales. Les peines prononcées envisagent des questions telles que la préméditation ou l'intention et au final un panel fort large de sanctions est utilisé, lesquelles font la part belle aux rituels infamants et aux peines corporelles. Les « cas énormes » (lèse-majesté, meurtres, rapt, sorcellerie, hérésie...) font souvent l'objet d'une procédure extraordinaire qui se justifie, en partie, par l'émoi suscité ; elle relève de la responsabilité du juge qui assume la lourde responsabilité de délivrer la société d'un ferment d'infection et de désordre.
En matière de sexualité, il existe des Moyen Ages et non un seul. Sur le fond commun d'une infériorisation de la femme plus ou moins marquée selon les milieux, les perceptions de la chair et de ses faiblesses, en un premier temps rigoureusement condamnées, évoluent, avec les comportements et les pratiques sociales. Aux moines, recteurs des moeurs, succèdent - vers 1200 des théologiens attentifs à la nature et à ses impératifs. Alors s'épanouit, dans le cadre du mariage (seul espace d'abord consenti à la » charnalité » humaine) puis bien souvent en dehors de lui, une sexualité mâle fort libre à condition qu'elle demeure naturelle. Le présent ouvrage s'efforce d'expliquer cette évolution des moeurs en ménageant leur place aux amours sodomitiques et homosexuelles progressivement rejetées dans l'ombre, mais partout discernables.
Tout au long du Moyen Âge le mot « information » et la forme verbale in-formare conservent leur sens philosophique emprunté à Aristote de « donner une forme à... », « façonner ». Cela revient à former, à donner vie et âme à quelque chose, à un objet ou à une idée. Au Moyen Âge, le besoin de savoir ne relève pas de la simple curiosité : l'information prend le sens plein d'informer pour former. Elle existe dès avant le Moyen Âge et elle s'opère par un contact interpersonnel : le bouche à oreille, la transmission d'un support écrit. Deux canaux principaux sont privilégiés. Le premier est officiel. Il prend la forme de relations écrites complétées, le cas échéant, par un discours au contenu prévu à l'avance. L'autre est informel et repose sur la transmission orale largement confondue avec la rumeur. Le terme doit être entendu à la fois au sens de circulation des nouvelles et au sens d'enquête judiciaire lié au devoir d'information.
Comment naviguaient les marins du Moyen Age ?
Ce livre va vous plonger dans l'histoire maritime.
C'est un moyen âge surprenant, tourné vers une culture populaire, que décrit ici Jean-Pierre Leguay à partir de sources narratives, de farces, de miniatures. L'auteur fait revivre de drôles d'individus farceurs, polissons, paillards, la faune des pavés, des tripots, des étuves, de tous les lieux où le peuple aime se distraire. Le récit, très vivant, rabelaisien même, évoque la grivoiserie des individus, de toute condition, clercs, nobles et bourgeois aisés, des hommes et des femmes, célibataires ou mariés, libérés des repères de la morale chrétienne, de l'éducation familiale et des interdits du temps.
Citadins et ruraux s'adonnent tantôt à un rire multiforme qui n'est pas dénué de subtilité, tantôt à des plaisanteries d'un goût douteux que restituent, sans vergogne, les poèmes ou les récits d'écrivains licencieux, les blagues d'étudiants en goguette, les exploits de joyeux drilles, livrés à eux-mêmes, un jour de carnaval, une nuit de charivari. Leurs victimes sont de préférences des femmes, épouses ou filles de joie, des clercs lubriques, des «folastres ou lunatiques», et d'autres qui vengent quelquefois.
Tout est dit, en termes souvent crus, dans un livre où les «subtilités de langage» rencontre volontiers des gaudrioles tournées vers le sexe de l'excrément. Les «péchés de langue» les gros mots, les gestes obscènes concernant autant la «maire et principale partie des borjois», leurs épouses émoustillées, que le «commun peuple», les clochards, les vauriens. L'excès conduit pourtant à la dénonciation, à la répression, à la condamnation.
Ce livre aborde les réalités de la mort aux XIVè et XVè siècles, le vécu de la mort, ainsi que son cérémonial.
Il s'intéresse aussi aux représentations concernant les gestes et les discours autour de la mort.
Pauvres et marginaux, deux mots évocateurs d'un passé douloureux dans le Royaume de France et dans les grands fiefs à l'époque de la guerre de Cent ans. Le pauvre d'autrefois végète comme clochard sur le pavé, sous les avancées des maisons, figure dernier rang des compagnons sur un chantier. C'est aussi un infirme, un vieillard, un orphelin. Il est ridiculisé par les écrivains, méprisé par les autorités et le commun, ignoré comme un moins que rien, comme un nichil des listes de contribuables. Les bas-quartiers urbains hébergent une faune de marginaux, surnommés » les cheurs de tavernes «, » caymans » (quémandeurs), » larrons et larronnesses «, » paillards et paillardes «, une sorte de cour des miracles inquiétante qui se livre au crime, au vol, à la débauche
Le procès engagé par le roi de France Philippe le Bel contre les Templiers et la suppression de leur ordre par le concile de Vienne en 1312 ont été à l'origine du développement d'une pseudo-histoire et de légendes qui ont totalement occulté l'histoire de ce qui a été le premier ordre religieux-militaire de la chrétienté médiévale.
Né vers 1120 en Terre sainte et pour la Terre sainte, le Temple est le fils de la chrétienté latine d'Occident ; l'Occident dynamique du XIIe siècle. Il tirait de l'Occident, où il était solidement implanté, une grande partie des revenus et des moyens matériels et humains dont il avait besoin pour remplir sa mission en Orient : la protection armée des pèlerins visitant Jérusalem et le Sépulcre du Christ ; la défense des Etats latins d'Orient (Antioche, Tripoli, royaume de Jérusalem) établis après le succès de la première croisade et bien évidemment confrontés à leurs voisins musulmans. Il s'engagea aussi, quoi qu'avec prudence, sur le terrain de la reconquête en péninsule Ibérique : on y trouve aujourd'hui les plus beaux exemples de son architecture militaire.
Au Moyen Âge, ce sont essentiellement des hommes, et particulièrement des clercs soucieux en principe d'éviter les contacts avec le sexe faible, qui parlent des femmes. Ces sources définissent un idéal sans indiquer en quoi consiste la réalité.
Les documents s'intéressent, surtout pour le haut Moyen Âge, à deux catégories de femmes, les moniales qui se sont consacrées à Dieu et les grandes dames qui manifestent des qualités viriles. Il faut attendre les derniers siècles de cette période pour qu'apparaissent vraiment des femmes de basse condition, en particulier dans les lettres de rémission.
L'histoire de la femme au Moyen Âge comporte de nombreuses spécificités et Jean Verdon ne manque pas ici de mettre en valeur une thématique riche, allant des invasions barbares aux grandes découvertes.
Jeanne d'Arc chef de guerre, héroïne nationale, sainte catholique martyrisée, femme du peuple ayant connu un destin extraordinaire en devenant femme d'État, création illuminée d'une Troisième république en quête de roman national ? Quelle que soit la façon de l'envisager, elle a une place toute particulière dans l'histoire de France... Voilà tous les habits que revêt tour à tour celle qui fut l'une des personnalités marquantes de la France pendant la guerre de 100 ans.
Alors qu'aujourd'hui encore son image, voire son patronage, sont encore l'objet de disputes politiques plus ou moins scabreuses, l'auteur, historien, nous raconte ce que l'on sait de cette femme qui, venue de Lorraine, a su convaincre le roi de France de lui confier une armée. Au-delà du mythe né de sa fin tragique sur le bûcher à Rouen.
Un mémo utile et richement illustré pour connaître l'histoire des Templiers.
La première synthèse scientifiquement renseignée sur l'histoire du Temple à l'échelle de la France.
Des catastrophes naturelles, de terribles calamités ont frappé à plusieurs reprises le Royaume de France, ses grands fiefs et les territoires francophones de l'Empire allemand au cours du moyen âge. Les fléaux, seulement signalés ou décrits dans les sources narratives, dans les archives comptables, ont donné, dans le meilleur des cas, matière à des enquêtes détaillées (à Bourges, à Toulouse,) à des récits de témoins ou de victimes. L'archéologie, la sismologie, les travaux sur les grands brûlés et les traumatisés apportent de précieux compléments d'information. Ce livre s'articule autour de quatre thèmes de recherches :la typologie des drames, moins connus que les pestes, les guerres et les famines laissées en dehors de ce travail, leur déroulement, les bilans, l'effort de reconstruction. Des inondations, les incendies, les tremblements de terre, les tempêtes et d'autres malheurs comme les vols de sauterelles frappent à plusieurs reprises notre pays. Chaque fléau nécessite un examen des sources d'information, de son mode de propagation, en tenant compte du site, du vent, du jour ou de la nuit, une délimitation de l'aire de destruction...
La croisade est l´un des phénomènes historiques les mieux attestés de l´histoire. Elle a opposé pendant deux siècles, pour la «libération de la Palestine», les forces armées de la chrétienté occidentale et de l´islam, occupé les esprits des chrétiens tout au long du Moyen Age et même des Temps modernes, créé des mythes et forgé des idéologies durables chez les chrétiens comme chez les musulmans. C´est aussi, malgré l´abondance des sources et des travaux qui lui ont été consacrés, l´un des thèmes les plus controversés de l´histoire : pèlerinage armé ou guerre sainte ? Élan de foi ou exemple parfait du fanatisme et de l'obscurantisme ? Guerre de libération ou prémices du colonialisme ? La croisade est-elle seulement dirigée vers la Terre Sainte, ou doit-on la replacer dans le vaste mouvement de l´expansion occidentale ? Est-ce une guerre missionnaire ? Quel rôle y ont joué la papauté et les mouvements populaires ? Quels sont ses rapports avec le jihad, l´antisémitisme, l´attente des derniers Temps ? Jean Flori, Docteur d´État es Lettres et Sciences Humaines, est depuis 1987 directeur de Recherche au CNRS ; il exerce au Centre d'Études Supérieures de Civilisation Médiévale de Poitiers. Spécialiste de l´histoire des mentalités et des idéologies, en particulier de la chevalerie, de la guerre sainte et de la croisade, il a consacré à ces thèmes une dizaine d'ouvrages et une centaine d'articles.
Jeanne d'Arc a une place toute particulière dans l'histoire de France : chef de guerre, femme issue du peuple devenue femme d'état, sainte martyre pour les catholiques, héroïne mythique, fabrication illuminée... Voilà tous les habits que revêt tour à tour celle qui fut l'une des personnalités marquantes de la France pendant la guerre de 100 ans.
Alors qu'aujourd'hui encore son image, voire son patronage, sont encore l'objet de disputes politiques plus ou moins scabreuses, l'auteur, historien, nous raconte ce que l'on sait de cette femme qui, venue de Lorraine, a su convaincre le roi de France de lui confier une armée. Au-delà du mythe né de sa fin tragique sur le bûcher à Rouen.
Les progrès réalisés dans la mise en défense des places fortes ont été considérables au Moyen Âge, par le passage d'une défense passive à une parade plus active. L'évolution de la logistique de guerre et de la stratégie (préparation des campagnes militaires, recrutement des hommes, renseignement, espionnage, diplomatie, ravitaillement pour les assaillants, approvisionnement des arsenaux et organisation de la défense depuis la place) ont accompagné les progrès de l'armement et de l'architecture. Pour qu'un siège ait une chance de réussir, les combattants doivent être nombreux et puissamment équipés. Multiplier les assauts fait partie de tout siège en règle par l'envoi de projectiles afin d'éloigner les défenseurs des créneaux, procéder à l'approche grâce à des tours d'assaut, des engins destinés à faire brèche dans la muraille et des échelles. Ces ouvrages de charpenterie sont utilisés jusqu'à l'avènement du canon, dont la redoutable efficacité oblige la fortification à s'adapter.
Nécessaire d'un point de vue biologique, banal dans sa quotidienneté, l'acte de manger n'en est pas moins déterminé par les ressources offertes par la nature ou disponibles grâce au commerce. L'acte de manger est aussi marqué par des impératifs religieux et des normes culturelles. Il est enfin porteur de symboles agissant comme des marqueurs sociaux ou mobilisés à des fins politiques. Il est en cela un objet d'histoire à part entière.
Par le biais de l'alimentation, cet ouvrage est une immersion dans le Moyen Âge et une invitation pour le lecteur à explorer les permanences et les évolutions des goûts et des pratiques culinaires, les discours et les stéréotypes qui les sous-tendent, afin d'esquisser les contours des alimentations plurielles des sujets du royaume de France entre la fin du Ve et la fin du XVe siècle.
Les vestiges que nous a légués le Moyen Âge font la richesse de la France d'aujourd'hui. Cette période de dix siècles bornée par l'Antiquité et la Renaissance est extrêmement riche et diverse. Cathédrales et châteaux forts en sont des symboles monumentaux plébiscités par de nombreux visiteurs.
En quelque deux cents notices, les auteurs s'attachent à nous rendre plus familière cette période tout à la fois proche par l'empreinte qu'elle a laissée dans notre culture contemporaine et étrangère par la distance qui nous en sépare. Culture, art, moeurs, institutions religieuses et politiques ou vie quotidienne sont traités dans ce dictionnaire du Moyen Âge.
Cet ouvrage constitue une porte d'entrée vers ce monde fascinant et trop méconnu et accompagnera la découverte de notre patrimoine médiéval.
Des citadins, de tous les milieux, des gens de passage se rencontrent, travaillent, conversent, s'amusent ou se querellent à l'intérieur de ces cadres restreints que constituent les habitations et les chaussées des villes françaises au Moyen Age. La restitution d'un vécu quotidien fait l'objet de cet ouvrage où se mêlent l'histoire, la sociologie, l'examen du bâti et de l'environnement, la littérature et l'imaginaire. Des " honorables personnes ", marchands fortunés, titulaires d'offices ou hommes de loi, des maîtres artisans avec leurs familles, des compagnons et des apprentis, le commun des ouvriers ou " gens mécaniques ", des bandes de miséreux, de gredins ou de batteurs de pavé s'y côtoient dans une promiscuité parfois redoutable. L'examen des contrats d'embauche, les tâches quotidiennes, les promotions internes, l'évaluation des salaires ou des gains, les attitudes face à l'adversité, les relations entre voisins ou entre parents sont les jalons d'une enquête qui s'efforce aussi de reconstituer les propos anodins échangés sur le pavé, de décrypter les mécanismes mentaux de nos ancêtres à travers les rires, les potins et les rumeurs dévastatrices, les cris et les multiples bruits de la rue. Jean-Pierre Leguay, Professeur émérite de l´Université de Rouen-Haute Normandie est l´auteur de nombreux ouvrages qui font autorité sur le Moyen Âge, traitant en particulier de la pollution, des catastrophes (éditions Gisserot), de l´eau (P.U.Rennes), des Mérovingiens et des Carolingiens (éditions Belin), pour ne citer que les plus récent
La vision idéalisée de la rue que donnent des miniatures représentant une entrée du roi dans «sa bonne ville», une procession du Saint-Sacrement ou des festivités ne saurait faire oublier une réalité quotidiennement vécue par les contemporains : la pollution sous plusieurs formes et ses dangers. Une documentation hétéroclite décrit souvent d'affreux cloaques, des «merderons», remplis de «d'immondicitez», de «marres et de bouillons» qu'empruntent, parfois, à leurs risques et périls, les chevaux, les véhicules hippomobiles et les piétons qui tiennent par prudence le «haut du pavé».
Les contemporains ont pris la mesure du risque de «pestilence» et des solutions ont été apportées par les municipalités les plus responsables.
Deux fois pèlerine de compostelle, denise péricard-méa est médiéviste, spécialiste de saint jacques.
Tout naturellement, elle s'est intéressée aux autres grands pèlerinages à des apôtres et aussi à ces mystérieuses vierges noires présentes un peu partout en europe, témoins de vieilles traditions ancrées au plus profond du coeur de l'homme.
Elle s'est interrogée sur ces innombrables petits pèlerinages à des saints locaux plus ou moins connus qui faisaient le quotidien des gens. peu en effet pouvaient s'offrir le luxe des longues absences.
La concurrence entre sanctuaires était rude, l'un supplantant parfois l'autre, moins efficace à l'usage ou effacé par l'arrivée d'une nouvelle relique porteuse d'espoirs nouveaux. l'auteur s'est sentie proche de la foi de ces foules angoissées ou heureuses se réunissant pour prier puis remercier leur saint préféré en faisant la fête une ou deux fois l'an. ce livre nous aide à découvrir ces lieux de pèlerinage, petits et grands et à mieux approcher les mentalités des millions de pèlerins qui les ont fréquentés.