Après avoir publié sa monumentale et prestigieuse Histoire des croisades et du royaume franc de Jérusalem, en trois volumes, que Perrin a rééditée en 1991, René Grousset avait écrit en 1936 cette Epopée des croisades, une synthèse destinée naturellement à un plus vaste public, qui devint, elle aussi, un classique dont chaque ligne est précieuse.
René Grousset nous conduit de la prédication d'Urbain II à Clermont - en novembre 1095 - à ce 28 mai 1291 qui vit les 200 000 hommes du sultan El Achraf Khalil réduire les dernières défense de Saint Jean d'Acre, l'ultime bastion de ce qui avait été le royaume franc d'Orient. Il raconte avec une clarté, une concision et une qualité de style admirables les neuf croisades qui jalonnèrent ces deux siècles extraordinaires dans l'histoire de l'Occident chrétien et de l'Islam. Tout le monde est d'accord pour estimer que les ouvrages du grand orientaliste, qui avait été à toutes les sources possibles, tant du côté musulman que du côté chrétien, restent la référence.
Deux soeurs pour deux rois.
Au XIIIe siècle, deux jeunes femmes issues de la prestigieuse lignée des comtes de Provence, Marguerite (1221-1295) et Éléonore (1223-1291), connaissent une destinée à laquelle rien ne les préparait. La première, en épousant Louis IX (Saint Louis) en 1234, devient reine de France, tandis que la seconde, s'unissant à Henri III d'Angleterre, monte sur le trône de la perfide Albion en 1236.
Arrivées au pouvoir en plein coeur de la " première guerre de Cent Ans " (1159-1259) qui oppose durablement les Plantagenêts et les Capétiens, ces femmes aujourd'hui largement - et injustement - oubliées marquent leur époque par leur courage et leur détermination. Si elles connaissent les batailles, les croisades et les révoltes, elles sont avant tout des faiseuses de paix. En effet, on l'ignore trop souvent, mais le traité de Paris (1259) qui met momentanément fin au conflit entre la France et l'Angleterre est initié par Marguerite et Éléonore qui font preuve d'un remarquable sens de la diplomatie tout au long de leur règne.
Par quels moyens ces deux soeurs réussissent-elles à faire plier l'ambitieux Henri III et l'inébranlable Louis IX ? Comment parviennent-elles à créer et maintenir un lien indéfectible, malgré la distance, les années et leurs multiples différences ? S'appuyant sur leurs correspondances (ayant reçu une excellente éducation, l'une et l'autre parlent et écrivent plusieurs langues), sur les récits et chroniques des témoins de l'époque (Jean de Joinville et Matthew Parris) et, enfin, sur d'importantes sources secondaires (synthèses et biographies), Sophie Brouquet fait la lumière sur deux vies, deux cours et deux règnes aussi passionnants qu'éclairants.
Entre « Naître » et « Mourir », les vingt-deux chapitres de ce livre - appelé à devenir un classique - scandent l'existence des hommes et des femmes du Moyen-Âge.
L'on découvre ainsi qu'on ne se marie pas par amour et que les futurs époux, surtout la femme, n'ont pas leur mot à dire. La sexualité tient pourtant une place importante au sein du couple et certains textes, connus des milieux cultivés, attestent même l'existence d'un art érotique. L'éducation, quant à elle, est décrite à la fois sur le plan religieux, pratique et intellectuel, et les anecdotes décrivent de façon plaisante la vie des étudiants dont Villon est l'un des représentants les moins recommandables.
Les quantités de nourriture et de vin exagérées - aspects essentiels du quotidien - impressionnent assurément nos contemporains fervents de diététique, de même que la vie de ceux qui prient, qui combattent et qui travaillent, ces paysans qui sont l'essentiel de la population. La religion, naturellement, structure cette société et impose à tout homme de préparer sa mort - ce qui n'empêche pas de profiter des instants de loisir bien plus fréquents qu'on ne l'imagine. Jean Verdon brosse avec maestra un panorama sans équivalent, riche et foisonnant.
Pourquoi cette nouvelle histoire du Moyen Age ? Premièrement, parce que plus nous nous éloignons de cette période, plus elle intrigue, et même fascine, car nous sentons confusément que là se trouvent les racines de nos aspirations et de nos drames actuels, des obscurantismes religieux aussi bien que des hautes spiritualités, de la violence aveugle comme de la quête de sens, de la peur du futur comme du rêve d'un retour à la nature.
Deuxièmement, parce que l'image actuelle du monde médiéval est trop souvent falsifiée : évacué des programmes scolaires, réduit en miettes anecdotiques pour les médias, transformé en légende noire ou dorée, le Moyen Âge a perdu toute cohérence dans la mémoire collective du « grand public ». Pour le comprendre - donc pour nous comprendre -, il faut restituer les faits, les noms, les dates, dans leur enchaînement logique et chronologique. C'est ce que ce livre tente de faire.
Troisièmement, parce qu'aujourd'hui plus que jamais il est nécessaire d'élargir notre vue en replaçant « notre » Moyen Âge européen dans le contexte de ses relations avec ses voisins. L'histoire médiévale occidentale est indissociable de celle du Proche-Orient, à la fois ennemi et Terre promise. C'est un drame en trois actes, plein de bruit et de fureur, de splendeurs et de misères, rythmé à la fois par les avancées propres du génie européen et par son affrontement avec l'Orient : du Ve au Xe siècle, c'est l'âge des grandes illusions, pendant lequel l'Orient byzantin puis musulman domine un Occident encore barbare ; du XIe au XIIIe siècle, l'Occident chrétien manifeste son dynamisme et atteint son âge de raison, en accord avec une foi plus éclairée, avant de connaître des fléaux apocalyptiques aux XIVe et XVe siècles, dans un âge de transition vers un monde moderne.
Les Vikings ne sont pas les brutes sanguinaires qu'une image d'Epinal a fixés. Ce livre restitue l'histoire et la civilisation d'un grand peuple méconnu.
La première expédition organisée par les Chrétiens pour délivrer les lieux saints de l'occupation musulmane est l'un des épisodes les plus connu de l'histoire du XIe siècle. Pourtant, Peter Frankopan nous offre un panorama largement renouvelé des raisons qui y ont mené et du déroulement des opérations. En choisissant simplement de placer son enquête dans la capitale impériale, carrefour de l'Orient et de l'Occident : Constantiople.
De Crécy à Azincourt, du Prince Noir à Jeanne d'Arc, la première guerre européenne (1337-1453) fut aussi une guerre totale, qui a bouleversé les sociétés anglaise et française, favorisé l'émergence des deux nations et profondément marqué les mentalités.
Michel roquebert a reconstitué avec une minutie inégalée la société cathare, son histoire et celle de sa répression, en se fondant uniquement sur les sources du temps : traités et rituels cathares, chroniques, interrogatoires et sentences de l'inquisition, correspondances des papes, des rois et des grands, canons conciliaires, actes publics et privés de tout ordre.
Cette histoire des cathares, couvrant plus de trois siècles, raconte : 1) l'hérésie, sa nature exacte, son essor dans l'europe entière et les raisons de son développement particulier dans les etats du comte de toulouse et des vassaux, correspondant, en gros, aux régions midi-pyrénées et languedoc-roussillon ; 2) la croisade, lancée en 1209 par le pape innocent iii, jusqu'à la chute de montségur en 1244 ; 3) l'inquisition, fondée en 1233 à toulouse, pour éradiquer le christianisme dissident dont elle ne vient à bout que dans le premier quart du xive siècle.
Une synthèse exhaustive de trois siècles dramatiques et flamboyants. la référence indispensable.
Enfin en poche une histoire du Japon médiéval par le meilleur spécialiste du Japon en France.
A travers l'ascension des samouraïs et la naissance d'une société guerrière qu'on a pu qualifier de féodale, ce livre nous plonge dans les temps troubles du Moyen Age japonais (XIIe-XVIe siècle). Pierre-François Souyri montre l'importance des conflits sociaux qui déchirèrent le pays, la poussée des classes populaires, les diversités régionales, l'émergence, enfin, de nouvelles formes culturelles à l'origine du Japon traditionnel . Chemin faisant, il éclaire la dynamique d'une société fondamentalement instable que les chroniqueurs contemporains désignaient comme un monde à l'envers .
Ancien directeur de la Maison franco-japonaise de Tokyo, Pierre-François Souyri est professeur à l'université de Genève où il enseigne l'histoire japonaise. Il est l'auteur, entre autres, de la Nouvelle Histoire du Japon.
Une évocation des temps médiévaux japonais qui ne craint pas les morceaux de bravoure.[...] Il y a ici quelque chose qui s'apparente au souffle littéraire d'un Duby.
Philippe-Jean Catinchi, Le Monde
Des romantiques scandinaves aux Américains célébrant le découvreur Erik le Rouge, des Russes invoquant des ancêtres varègues aux groupuscules néonazis ne jurant que par Thor et Odin, des mangas aux séries télévisées, les Vikings sont partout. Mais qui sont vraiment ces étranges Nordiques que la bande dessinée affuble de casques à cornes ? Des guerriers courageux qui ont soif d'aventure ? Des envahisseurs et des pillards naviguant sur des drakkars ? Possédaient-ils des esclaves ? Faisaient-ils des sacrifices humains ? Leur langue, le norrois, a-t-elle influencé le français ? Croyaient-ils en leur magie ?
Puisant aux meilleures sources de l'archéologie et de l'histoire, ce livre fait litière des inévitables clichés sur ceux qui, de la fin du viiie siècle au milieu du xie siècle, ont rayonné depuis leur coeur originel scandinave jusqu'aux plus lointaines terres de leur incroyable expansion, entre Russie et Amérique.
Charles de Valois, l'un des premiers rois dont il est possible de connaître et d'apprécier la personnalité, n'est pas le prince falot parfois décrit et décrié, se laissant porter par le hasard et par son entourage. Taiseux, obstiné, passablement instruit, il mène la nef royale sur une mer démontée. En près de quarante années de règne (1422-1461), il s'adapte aux circonstances, tire parti des conflits entre les princes, s'appuye sur ses « bonnes villes » et sur la papauté, crée des institutions administratives et militaires efficaces. Autre innovation appelée à une longue postérité, l'apparition publique d'une favorite royale, sous les traits avenants d'Agnès Sorel. Avec Charles VII émerge aussi et enfin une forme de sentiment « national ». La biographie conçue par Philippe Contamine est résolument politique, au sens que prend ce mot précisément à cette époque. Sont ici mis en lumière les pratiques du pouvoir, les mécanismes de son fonctionnement, sa conception et ses représentations.
Selon Henri Pirenne, l'avancée de l'islam serait à l'origine de la rupture avec l'Antiquité. Séparant définitivement l'Orient et l'Occident, elle aurait mis fin à l'unité méditerranéenne et repoussé l'axe de la civilisation du Sud vers le Nord.
L'État franc, confiné au Nord, aurait donné naissance à un monde nouveau : le royaume mérovingien, dans lequel la dynastie des Carolingiens s'imposait. Le Moyen Age commençait.
Et Pirenne de conclure par cet aphorisme célèbre : « Sans l'islam, l'Empire franc n'aurait sans doute jamais existé, et Charlemagne sans Mahomet serait inconcevable. » Cette thèse, qui aujourd'hui encore suscite de nombreux débats, occupa Henri Pirenne durant les vingt dernières années de sa vie. Elle compte désormais parmi les classiques.
Le Moyen Age a longtemps été considéré comme une période sombre, violente, ignare, bien différente de la lumineuse Renaissance. Heureusement, de nombreux spécialistes se sont efforcés de détruite cette image. En s'inspirant de leurs travaux, jean Verdon restitue le vrai visage du Moyen Age, époque étonnante pour nos contemporains, tant par sa spécificité que par sa créativité et, parfois, par sa modernité. Pour ce faire, il présente une cinquantaine de faits, d'événements, de réalités qui ne peuvent que nous surprendre. En voici quelques exemples.
- La campagne se prolonge dans la ville, au point qu'à Paris un cochon fait tomber le cheval du fils aîné du roi Louis VI qui trouve la mort dans cet accident !
- Les rapports sexuels entre époux, les seuls que tolèrent les clercs, sont limités à un nombre réduit de jours, et uniquement pour procréer - selon certains ils entraînent pourtant un péché, et la violation de cet interdit aurait d'ailleurs pour conséquence la mise au monde d'enfants infirmes...
- L'Eglise, de nos jours unique et très hiérarchisée, voit coexister à la fin du XIVe siècle et au début du XVe trois papes, plus exactement deux papes et un antipape, d'où des années d'anarchie et de désordres.
- Le cimetière médiéval ne ressemble pas au cimetière contemporain. Outre qu'il est réservé aux fidèles chrétiens, il ne sépare pas toujours les vivants et les morts. Aux derniers siècles du Moyen Age, nombreuses sont d'ailleurs les interdictions faites aux habitants d'y résider, faire du commerce, tenir des réunions, danser ou jouer...
- Alors que la vie est bien plus courte que de nos jours, les voyages peuvent durer des mois, voire des années. Et si le commun des mortels voit toute sa vie bornée à un horizon restreint, les gouvernants passent leur temps à voyager, n'hésitant pas à franchir les continents.
- Les Anglais appartenant aux classes les plus élevées, dont on dit qu'ils détestaient les Français, parlent pourtant la langue de ces derniers durant plusieurs siècles après la conquête de leur pays, en 1066, par Guillaume, duc de Normandie.
Autant d'étrangetés, parmi beaucoup d'autres, qui donnent à voir un autre Moyen Age, bien loin des poncifs véhiculés.
Les minutes du procès de Jeanne d'Arc qui dura cent jours en 1431, relues, commentées et éclairées par un avocat de renom. Jacques Trémolet de Villers, en voix off, nous révèle une jeune femme, prétendue analphabète, seule à la barre, capable en réalité de déjouer les pièges des hommes d'Église et de loi qui l'accusent. Il nous conduit de façon minutieuse, à partir des actes authentiques (en latin et en français), vérifiés aux meilleures sources et complétés par les dépositions du procès d'annulation, jusqu'à sa plus profonde conviction : et si Jeanne était docteur de l'Église ?
Entre 1947 et 1956, dans le désert de judée près de la mer morte, furent découvertes des jarres contenant des rouleaux rédigés en hébreu et en araméen par les esséniens, du iie siècle avant j.-c.
Au ier siècle de notre ère. réunis ici pour la première fois intégralement, ils constituent les plus anciens écrits bibliques connus, témoignage de la culture qui donna naissance aux textes fondamentaux du judaïsme et du christianisme. psaumes attribués au roi david, prophéties d'ezéchiel, jérémie et daniel, révélations prononcées par les anges, dernières paroles de juda, joseph, lévi ou amram : ces textes, fulgurantes poétiques, écho des combats épiques entre le maître de justice et le prêtre impie, entre les fils des ténèbres et les fils de la lumière, sont d'une importance capitale pour éclairer les sources mêmes de notre civilisation, la relation cruciale entre l'homme et le sacré.
Parmi les multiples ouvrages consacrés aux Templiers, celui de Laurent Dailliez est devenu un classique. L'histoire de l'ordre des Templiers a souvent été déformée ou obscurcie, depuis bientôt sept siècles, par le tissu de secrets, de mystères et de légendes dont tant d'auteurs l'ont enrobée, et au premier chef par les prétextes (hérésie, idolâtrie, sodomie) dont usa Philippe le Bel, avec la complicité du pape Clément V et des inquisiteurs, pour obtenir, au terme de sept ans de procès (1307-1314), la dissolution de la congrégation et la mort de tous ceux qui avaient refusé d'avouer leur appartenance à cet l'ordre. Laurent Dailliez a examiné et confronté quelque 14 500 documents d'origine pour restituer avec précision, clarté, rectitude, sans aucun parti pris, la véritable histoire de deux siècles de vie de ce prestigieux ordre religieux de chevalerie.
Les troubadours sont, au XIIe siècle, les auteurs, immensément admirés, des plus anciennes chansons d'amour composées dans une des langues nouvelles de l'Europe, la langue d'oc. Le tremblement du désir et celui de la crainte, la ferveur et la frustration, la jalousie et la jouissance, tout cela ils l'ont dit de façon si nouvelle et si intense que leurs chansons résonnent encore dans les mots d'amour d'aujourd'hui.
Le beau livre de Michel Zink rend sa fraîcheur à cette poésie vieille de neuf siècles en la suivant dans ses méandres, en disant au fil des poèmes, qu'il cite en grand nombre, juste ce qu'il faut pour qu'elle nous parle, pour qu'elle nous enchante et pour qu'elle vive en nous.
Au Moyen Âge, l'argent répugne, l'argent fascine, et la monnaie est rare.
« Dans cet essai, je veux expliquer quel a été le sort de la monnaie, ou plutôt des monnaies, dans l'économie, la vie et la mentalité médiévales ; et dans cette société dominée par la religion, comment l'Église a considéré et enseigné l'attitude que le chrétien doit observer face à l'argent et à l'usage qu'il doit en faire. Si l'argent a joué un rôle important dans la constitution des États, si les techniques financières et bancaires ont progressé, si le commerce s'est largement développé, le Moyen Âge, faute d'un marché global, n'a pas connu ne fût-ce qu'un précapitalisme, même à la fin. C'est pourquoi son développement économique a été lent et limité, en dépit d'îlots de prospérité. Au Moyen Âge, donner de l'argent est aussi important que d'en recevoir, l'esprit de charité l'emporte sur le désir de profit, François d'Assise sur Jacques Coeur. Aussi une crise comme celle d'aujourd'hui y est-elle inconcevable. » Jacques Le Goff.
Qu'y a-t-il de commun entre un chef viking, un roi de la mer danois et Guillaume, duc d'une principauté du royaume de France puis conquérant de l'Angleterre, ou Roger II, créateur du royaume de Sicile ? Sûrement pas la continuité biologique ni la chronologie, étendue sur cinq siècles. Mais sans doute l'esprit d'aventure, un sens de l'administration hors pair qui a servi de modèle à l'Angleterre Plantagenêt puis à la France ou à la Sicile et une capacité d'adaptation culturelle saisissante. Les Normands savent faire coexister Français et Anglais, Grecs, Arabes, Berbères ou Lombards. En ce sens, François Neveux, professeur à Caen, raconte une histoire de bâtisseurs qu'il s'agisse de dynasties, de châteaux forts ou de langue.
Construction politique, diplomatique, militaire et culturelle au croisement de l'espace et du temps, l'empire constitue une notion particulièrement pertinente pour décrire et comprendre le monde du Moyen Âge. Est empire un ensemble qui ne peut s'intégrer à aucun autre ; est empereur celui qui proclame n'avoir au-dessus de lui aucune puissance humaine, et qui le prouve. Entre le Ve et le XVe siècle, de telles entités se firent et se défirent presque partout sur la planète - certaines furent éphémères, d'autres plus durables. Elles s'affrontèrent ou s'ignorèrent, laissèrent des traces remarquables ou disparurent presque corps et biens. Institutions, religions, héros, guerres et mythes animèrent durant la même période des sociétés qui, mises en parallèle, s'éclairent les unes les autres dans ce livre collectif ambitieux et sans équivalent, qui allie la clarté du propos à une précision sans faille.
Ainsi se dessine, fascinant, un Moyen Âge mondial, à la fois carolingien, byzantin, serbe, bulgare, germanique, aztèque, mongol, vénitien, chinois, japonais, malais et normand, décrit et interprété par des spécialistes renommés.
L'action se passe aux xie, xiie, xiiie siècles.
La foi, la soif de richesse, l'appétit du pouvoir, le courage, l'azur du ciel sont les passions qui animent les héros de cette fabuleuse aventure. ces nordmen francisés, seigneurs du cotentin partis conquérir les rives de la méditerranée, sont devenus prince d'antioche, rois de naples et de sicile. frédéric de hohenstaufen fut un de leurs prestigieux héritiers.
Sait-on bien que les baptistes sont aujourd'hui plus nombreux aux Etats-Unis que les catholiques en Espagne et en Italie ? Que les assemblées pentecôtistes, sur les cinq continents, réunissent chaque année des millions de personnes ? Depuis près de cinq siècles, la Réforme protestante, en choisissant de s'adresser à tous les hommes de toutes conditions dans leur propre langue, a contribué à l'émergence des sociétés modernes et à l'affirmation des nations. Bernard Cottret restitue fidèlement cette histoire en interrogeant l'oeuvre et l'influence de l'Allemand Martin Luther (1483-1546), du français jean Calvin (1509-1564) et de l'Anglais John Wesley (1703-1791). De Wittenberg à Genève, de l'Angleterre au Nouveau monde, la Réforme protestante s'est ainsi affirmée comme un mouvement original et puissant dont la trajectoire se poursuit sous nos yeux. "Membre honoraire senior de l'Institut universitaire de France, Bernard Cottret enseigne à l'université de Versailles-Saint-Quentin et à l'Ircom (Paris-Sorbonne). Auteur de biographies de Calvin, Henri VIII, Elizabeth Ier, Jean-Jacques Rousseau (avec Monique Cottret), il a également publié chez Perrin 1598," l'Edit de Nantes "(1998)."
Ce deuxième volume raconte l'histoire du redressement musulman - scandé par la prise d'Edesse en 1145 et la victoire totale de Hattin en 1187 - et le long bras de fer qui oppose les deux camps lors des première et deuxième croisades. On y voit les rivalités déchirer les barons et les rois de France et d'Allemagne, les croisés et les établis, les prédicateurs et les missionnaires. Avec sa clarté
d'expression légendaire, René Grousset décrit la remise en ordre politique et militaire menée par Nûr al-Dîn, puis Saladin. La présence occidentale,
bien qu'affaiblie, survivra encore cent ans. Le chef-d'oeuvre de René Grousset fait partie des classiques de l'Histoire au succès jamais démenti.