Cette édition de poche établie à partir de la version intégrale publiée en 1//1 rassemble plusieurs récits remarquables qui retracent l'expérience de Varlam Chalamov dans les camps du Goulag où il passa dix-sept années de sa vie. Le camp, dit Varlam Chalamov, est une école négative de la vie. Aucun homme ne devrait voir ce qui s'y passe, ni même le savoir. Il s'agit en fait d'une connaissance essentielle, une connaissance de l'être, de l'état ultime de l'homme, mais acquise à un prix trop élevé.
C'est aussi un savoir que l'art, désormais, ne saurait éluder.
Le best-seller de Frances Gies sur la chevalerie au Moyen Âge est une histoire magistrale des origines, de la réalité et de la légende des chevaliers.
Ils s'appelaient Du Guesclin ou Bayard - ferraillaient sous bannière Templière, Teutonique ou royale, galopant de tournois en pillage... Que reste-il des chevaliers d'antan ? Où et dans quel pays naquit la profession ? Derrière la chanson de geste, la Table ronde et les mensonges des troubadours, quel était donc le quotidien de ces hommes nobles (parfois) et durs (toujours) dont la guerre fut le métier ? De ses origines chaotiques - mercenaire, d'abord, puis Croisé en Terre Sainte et soldat de métier - jusqu'à son crépuscule, la grande médiéviste Frances Gies fait le point sur cette figure mythique. Pour qu'enfin le chevalier fende l'armure...
Au coeur d'un Moyen Âge régulièrement secoué par des guerres de territoire et de succession, deux femmes ont marqué leur temps : Brunehaut et Frédégonde. Épouses de rois mérovingiens, belles-soeurs et rivales, elles régnaient respectivement sur le Nord-Est et sur l'Ouest du royaume franc.
Leur affrontement débuta en 570, à l'accès au trône de Frédégonde, ouvrant une période de guerres civiles, de vengeance et de lutte pour le pouvoir qui dura presque quarante-quatre ans. Intriguant sur la scène politique, commanditant des assassinats et levant des armées, elles entraînèrent le royaume dans une vendetta qui ne s'arrêta qu'à la mort de Brunehaut.
À travers un récit épique, Shelley Puhak dresse les portraits croisés de Brunehaut et de Frédégonde, deux reines incontournables du Moyen Âge dont la rivalité façonna le royaume franc.
Dans ce livre étrange et profondément original, Ernst Kantorowicz scrute le «mystère de l'État», concentré dans la métaphore des deux corps du roi : le mystère de l'émergence, dans le cadre des monarchies de l'Occident chrétien, entre Xe et XVIIe siècle, au travers et au-delà de la personne physique du Prince, de cette personne politique indépendante de lui bien qu'incarnée en lui, et destinée à vivre un jour de sa vie propre sous le nom d'État. C'est l'alchimie théologico-politique qui a présidé à cette opération capitale que reconstitue l'ouvrage.La transmutation de la figure royale a pour point de départ le modèle des deux natures du Christ. Elle a pour moteur la rivalité mimétique à la faveur de laquelle le pouvoir séculier s'affirme en face de l'Église en s'emparant de ses attributs de corps mystique. Son accomplissement passe enfin par l'installation dans une perspective de perpétuité temporelle qui achève de conférer au corps politique invisible constitué par le Roi (et ses ancêtres et ses successeurs) et la communauté de ses sujets passés, présents et à venir une réalité légitime supérieure au corps de chair du même monarque.Avec une prodigieuse érudition, Ernst Kantorowicz éclaire les fondations métaphysiques de l'État moderne. Le savoir le plus spécialisé est au service ici de l'exhumation d'un des pans les plus secrets et les plus décisifs du «miracle européen». Il fait de ce chef-d'oeuvre de l'histoire médiévale l'un des livres clés de nos origines.
Dans cet essai somptueusement illustré, la grande médiéviste italienne Chiara Frugoni observe et analyse minutieusement des tapisseries, des miniatures, des mosaïques, des sculptures, des tableaux et des encyclopédies illustrées pour nous montrer les mille facettes de la tradition séculaire, aussi symbolique que réelle, qui liait les hommes et les animaux. Autant d'images commentées qui rendent vivante et palpitante cette époque lointaine dont a hérité notre culture. Chiara Frugoni nous promène dans le bestiaire imaginaire et quotidien des hommes du Moyen Âge, où la crainte se mêle à la fascination.
En avril 1431, le nef Querina, navire vénitien, quitte la Crète pour les Flandres, avec à son bord soixante-huit hommes. Le voyage devait durer dix mois. Dix-huit mois plus tard, seuls onze rescapés emplis d'effroi reviennent à Venise.
De leur épouvantable naufrage, nous possédons deux témoignages, l'un de Pietro Querini, propriétaire et capitaine du navire, et l'autre des marins Cristoforo Fioravante et Nicolò de Michiel.
Tous racontent comment, poussés par des tempêtes incessantes en plein Atlantique, après des semaines de dérive, ils échouèrent finalement au coeur de l'hiver boréal sur une île déserte de l'archipel des Lofoten, au nord de la Norvège.
Dans ces récits de survivants nous est révélée avec une force rare la peur universelle de l'engloutissement dans les abysses.
Traduit pour la première fois en France, La Vie dans un château médiéval est un classique qui a initié des millions de lecteurs anglophones aux secrets du monde médiéval. Et qui a profondément inspiré George R. R. Martin, le créateur de A Game of Thrones.
À partir du remarquable château de Chepstow, à la frontière de l'Angleterre et du Pays de Galles, mais aussi des plus admirables châteaux forts français, les grands médiévistes Frances et Joseph Gies nous offrent un portrait saisissant de ce qu'était la vie quotidienne de l'époque et nous montrent l'importance du rôle qu'y jouait le château fort. Les Gies ont le don de rendre à la vie les hommes et les femmes qui vivaient dans et autour du château, le seigneur et la dame, les chevaliers et les soldats, les serviteurs et les paysans, les troubadours et les jongleurs.
Nous y découvrons comment les seigneurs et les serfs se vêtaient et se lavaient, ce qu'ils buvaient et ce qu'ils mangeaient, quels étaient leurs loisirs et leurs occupations, leurs codes de conduite sexuelle, leurs principes d'ordre et de solidarité. Nous y apprenons le rôle essentiel que jouait l'honneur dans la culture médiévale, le processus d'initiation auquel se soumettaient les chevaliers, l'importance des fêtes religieuses et des liens personnels, et pourquoi le château fort était autant un rempart contre les violences qu'une source de conflit et un enjeu de pouvoir.
Remarquablement documenté, et aussi plaisant à lire qu'un roman, La Vie dans un château médiéval est l'ouvrage de référence pour quiconque a envie de se plonger, l'espace de quelques heures, dans cette époque fascinante.
La première expédition organisée par les Chrétiens pour délivrer les lieux saints de l'occupation musulmane est l'un des épisodes les plus connu de l'histoire du XIe siècle. Pourtant, Peter Frankopan nous offre un panorama largement renouvelé des raisons qui y ont mené et du déroulement des opérations. En choisissant simplement de placer son enquête dans la capitale impériale, carrefour de l'Orient et de l'Occident : Constantiople.
Jusqu'ici, l'histoire de la Commune de 1871 a été solidaire de deux grands récits politiques : celui, d'une part, du socialisme historique et de l'Union soviétique et celui, d'autre part, du républicanisme français. Dans les deux cas, la singularité de la Commune aura été diluée dans une oeuvre d'édification. C'est à rebours de ces deux récits que Kristin Ross procède à une relecture de la Commune, au-delà de ses frontières géographiques et temporelles strictes.
Car pour Ross, un des traits de la Commune est justement d'outrepasser les frontières de temps et d'espace.
La Commune n'est pas une série de faits qui se succèdent, du 18 mars 1871 jusqu'à la semaine sanglante.
C'est le point de rencontre d'aspirations émancipatrices multiples, enracinées dans les clubs révolutionnaires de la fin du Second empire, l'Union des femmes d'Elisabeth Dimitrieff, ou encore dans la commune rurale des populistes russes.
En reconstituant ces trajectoires, Ross donne à voir la Commune de Paris comme une création politique originale, fermement hostile à toute bureaucratie, tout chauvinisme et tout républicanisme. La république universelle des communards n'a ni frontières ni État, elle est un principe d'association politique libre, fédérale, d'une nouvelle communauté politique sans maîtres.
Et cette nouvelle communauté égalitaire n'était pas une utopie mais le présent historique de la Commune.
Kristin Ross en restitue la puissance en associant les intuitions de Jacques Rancière aux analyses d'Henri Lefebvre et de sa Critique de la vie quotidienne.
La Commune fut une réinvention du quotidien, des Arts, du travail, dont le fondement était l'égalité des capacités et des intelligences.
Pour l'illustrer, Ross éclaire l'ambitieux projet de réforme éducative et artistique de la Fédération des artistes - présidée par un certain Gustave Courbet et animée par l'auteur de l'Internationale, Eugène Pottier -, visant à protéger les artistes et leur autonomie, tout en encourageant l'enseignement polytechnique, la fin de la séparation entre art et artisanat, et l'embellissement de la vie quotidienne.
L'Imaginaire de la Commune est autant un livre d'histoire des idées que d'histoire tout court. En exhumant l'originalité de la Commune, ses aspirations à un « luxe pour tous », Kristin Ross arrache la Commune de Paris à toute finalité étatiste, productiviste, d'un socialisme de caserne.
La Commune et ses « vies ultérieures » portent en elles une singulière actualité : elles marquent la naissance d'un mouvement paysan radical et écologiste avant l'heure, la « révolution de la vie quotidienne », ou encore les débats sur le système économique d'une société sans État.
Par ce geste, Kristin Ross libère la Commune de son statut d'archive du mouvement ouvrier ou de l'histoire de France, pour en faire une idée d'avenir, une idée d'émancipation.
Le temps des Vikings, c'est ce moment de l'histoire du Moyen Âge, de 800 à l'an mil, où de farouches guerriers venus du Nord sèment la terreur dans de nombreuses villes européennes accessibles par mer ou par voie d'eau. Sur place en un instant, ils pillent, s'emparent des trésors des églises et des monastères, enlèvent des habitants qu'ils échangent contre une rançon ou vendent comme esclaves. On sait moins qu'ils sont aussi ces marchands exceptionnels qui ouvrent de nouvelles voies commerciales entre le Nord, le Califat arabe et l'Empire byzantin. Les Vikings sont les premiers Européens à avoir navigué jusqu'en Amérique.
Ils se sont installés en Russie, dans les îles britanniques, en Irlande, en Islande et au Groenland. Dernier peuple d'Europe à être christianisé, ils ont développé une poésie d'un raffinement inégalé, mettant en scène les prouesses des guerriers et les aventures des dieux de leur panthéon, confrontés aux géants et aux serpents-dragons.
L'auteur met à profit les plus récentes découvertes archéologiques (tombes, maisons-halles mais aussi pierres runiques et autres trésors disséminés dans toute la Scandinavie) ainsi que les récits des ambassadeurs arabes. Au temps des Vikings raconte le monde quotidien des paysans ordinaires comme des seigneurs de guerre et des rois - un monde où la magie et les fantômes ont toute leur place - jusqu'à la christianisation et à la normalisation des trois royaumes scandinaves (Danemark, Suède et Norvège) qui s'intègrent à l'Europe du haut Moyen Âge.
Débarrassés des nombreux mythes et légendes fabriqués depuis des siècles par ceux qui les ont instrumentalisés pour en faire soit de magnifiques guerriers virils, sans peur et sans reproche, soit des barbares, les Vikings redeviennent passionnants.
Dans ce livre magistral, Arthur Koestler s'interroge sur la double origine du peuple juif et s'attaque à l'histoire extraordinaire du peuple khazar.
En historien novateur, Arthur Koestler retrace l'épopée des Khazars, de leurs origines à leur déclin. S'attardant sur la composition de la mosaïque ethnique de ce peuple guerrier et sur ses mythes, l'auteur dépeint un monde méconnu qui contribua à façonner la destinée de l'Europe médiévale. Aux confins des mondes occidentaux et orientaux, l'autorité khazare est le seul exemple concret d'un État juif avant la fondation de l'Israël contemporain.
1095. L'empereur de Byzance demande l'aide militaire des chrétiens d'Occident afin de restaurer sa puissance menacée par les musulmans. Le pape Urbain II, saisissant l'occasion, exhorte ses fidèles à délivrer la Terre sainte de l'emprise islamique. Les volontaires sont légion, d'autant que l'absolution des péchés leur est promise. Si la première croisade, qui s'achève par la prise de Jérusalem, est vécue comme un succès par les chrétiens, les musulmans y voient, eux, une terrible humiliation. Dès lors, Europe et Proche-Orient s'enlisent dans une guerre sans fin, aux répercussions encore tangibles aujourd'hui.
Pour la première fois, un historien nous donne un récit totalement incarné des croisades. Dan Jones s'intéresse en effet ici d'abord et avant tout aux individus, qu'ils soient chrétiens, juifs, musulmans, hommes ou femmes, célèbres ou anonymes. Doué d'un sens de l'intrigue digne des plus grands romanciers, il nous fait entrer dans leur intimité et nous offre ainsi un tableau passionnant et inédit de l'époque. C'est littéralement une autre façon d'écrire, de lire... et de vivre l'Histoire.
Ernst H. Kantorowicz (1895-1968), l'un des plus grands historiens du XX? siècle, publie en 1927 la biographie de Frédéric II de Hohenstaufen (1194-1250). Il y renouvelle le genre dans une tentative aboutie d'histoire «totale» qui associe aussi bien les apports de l'économie, de la culture, que de l'interprétation sociale et psychologique. Frédéric, héros hors du commun, se prête à l'exercice : aussi habile en politique qu'à la chasse, précurseur des princes de la Renaissance, il crée une cour où se rencontrent les plus grands lettrés de la culture chrétienne, juive et musulmane. Passionné par l'astrologie et la divination, architecte à ses heures, il écrit lui-même un traité de fauconnerie. Avec L'Empereur Frédéric II, Kantorowicz ouvre des perspectives complètement nouvelles. Il s'intéresse autant aux «réalités» événementielles qu'à la construction de la symbolique et de l'imaginaire politiques et met en lumière les conditions de formation, dès l'époque médiévale, de l'État moderne, séculier, en lutte contre la papauté.Trente ans plus tard (1957), Kantorowicz donne un second chef-d'oeuvre : Les Deux Corps du Roi. Il y poursuit son enquête sur la généalogie de l'État moderne en tirant, avec une éblouissante érudition, le fil des mutations de la doctrine médiévale de la royauté bicorporelle, et la prolonge par une analyse sur les origines des «religions politiques modernes». Victime des lois de Nuremberg en Allemagne, puis opposant au maccarthysme aux États-Unis, Kantorowicz s'emploie à éclairer la genèse des pathologies politiques du XXe siècle.
Les orateurs, c'est le nom que se donnaient ceux que nous appelons les humanistes et dont Baxandall étudie la doctrine esthétique, contemporaine de la naissance de la grande peinture florentine du xvie siècle. À dessein de restituer le latin dans sa pureté, ils adoptent une esthétique intégralement marquée par un projet qui porte sur le langage. D'où l'essai d'appliquer aux tableaux des catégories grammaticales ou rhétoriques, comme le prouve la notion de compositio inventée par Alberti, qui permet de traiter un tableau comme une période : une phrase composée de parties ordonnées et hiérarchisées à des fins de beauté oratoire.
Michael Baxandall donne à voir les oeuvres de la Renaissance d'un regard neuf : celui des intellectuels qui en ont forgé l'esthétique.
« Grégoire de Tours est né en 538. Après avoir étudié la Bible à Clermont-Ferrand, il a été élu évêque de Tours à l'âge de trente-quatre ans. Cette ville était un centre religieux et politique que se disputaient les Mérovingiens.
Pendant vingt ans, Grégoire a gouverné ce diocèse que troublaient sans cesse les luttes fratricides de nos rois. Il trouvait néanmoins le temps d'écrire l'histoire à laquelle il était mêlé de près. Quand il est mort en 594, il laissait donc un témoignage hors pair sur ce VIe siècle si peu connu et si important.
C'est l'époque où l'esprit francien succède à la mentalité gallo-romaine. Une nouvelle langue orale se forme, et le latin de Grégoire en épouse les mouvements naturels, les juxtapositions brutales, la rude vitalité : "Nous tenons en haute estime ta manière d'écrire, parce que le peuple peut la comprendre." » Jean Grosjean.
Voyages aux pays des Géants d'Oddr aux Flèches, ce recueil des sagas légendaires islandaises les plus étincelantes rassemble toute la matière des mondes magiques scandinaves. Confrontés le plus souvent à une funeste destinée, les héros de ces récits hauts en couleur affrontent trölls, sorciers, guerriers-fauves et autres monstres des franges du réel, et leur soif d'aventures les pousse vers des quêtes insensées qui forment autant de romans dont William Shakespeare, Richard Wagner et surtout J.
R. R. Tolkien surent en leur temps s'inspirer pour bâtir leur propre mythologie littéraire et poétique. Ce livre propose des sagas parues chez Anacharsis, d'autres, épuisées, publiées chez d'autres éditeurs, et des sagsa inédites.
Entre 1947 et 1956, dans le désert de judée près de la mer morte, furent découvertes des jarres contenant des rouleaux rédigés en hébreu et en araméen par les esséniens, du iie siècle avant j.-c.
Au ier siècle de notre ère. réunis ici pour la première fois intégralement, ils constituent les plus anciens écrits bibliques connus, témoignage de la culture qui donna naissance aux textes fondamentaux du judaïsme et du christianisme. psaumes attribués au roi david, prophéties d'ezéchiel, jérémie et daniel, révélations prononcées par les anges, dernières paroles de juda, joseph, lévi ou amram : ces textes, fulgurantes poétiques, écho des combats épiques entre le maître de justice et le prêtre impie, entre les fils des ténèbres et les fils de la lumière, sont d'une importance capitale pour éclairer les sources mêmes de notre civilisation, la relation cruciale entre l'homme et le sacré.
Traduit pour la première fois en France, La Vie dans un village médiéval est un classique qui a initié des millions de lecteurs anglophones aux secrets du monde médiéval. Et qui a profondément inspiré George R. R. Martin, le créateur de A Game of Thrones.
À partir de l'exemple du village anglais d'Elton, vers 1300 de notre ère, Frances et Joseph Gies racontent l'histoire de l'origine, du développement et du déclin du village européen.
Avec une grande richesse d'anecdotes et de détails, ils dressent un portrait saisissant de ce qu'était le quotidien de l'époque et nous montrent l'importance du rôle qu'y jouait le village.
Les Gies ont le don de rendre à la vie ces hommes et ces femmes qui vivaient dans et autour du village. Nous découvrons comment les champs étaient cultivés, comment seigneurs et serfs se vêtaient et se lavaient, ce qu'ils buvaient et ce qu'ils mangeaient, quels étaient leurs occupations et leurs loisirs, et quels curieux traitements ils inventaient pour se soigner. Nous y apprenons le rôle essentiel que jouait l'église dans le maintien de l'ordre social et comment le système juridique et le code de conduite, étonnamment avancés, du village médiéval posèrent les fondations de la civilisation occidentale.
Aussi plaisant à lire qu'un roman, La Vie dans un village médiéval est l'ouvrage idéal pour quiconque a envie de se plonger, l'espace de quelques heures, dans cette période fascinante.
Liutprand de Crémone accomplit au milieu du Xe siècle deux ambassades à Constantinople, alors l'une des plus grandes villes du monde. Lors de la première en 948, il pénétra dans les salles les plus somptueuses du Grand Palais, en présence de l'empereur de Byzance. Il fut abasourdi par le faste de la cour, dont il rendit compte dans un bref récit. Vingt ans plus tard, il revenait au nom de l'empereur germanique Otton. Mal reçu, éconduit, traité comme un laquais, il retourna en Occident pour écrire un portrait au vitriol du monde byzantin.
Ces deux récits constituent un témoignage primordial sur la cour byzantine : c'est en témoin oculaire que Liutprand nous autorise à pénétrer en des lieux fantasmatiques ;
Mais son propos est aussi fondateur du dédain occidental envers l'Europe orientale.
François d'Assise mourut le 3 octobre 1226 dans sa ville natale.
Il ne vit jamais la grande basilique qui lui fut consacrée : un cycle de fresques y retrace les épisodes de sa vie. Entrepris dès 1260, cet immense chef-d'oeuvre de l'art médiéval a été réalisé grâce à la contribution des plus grands peintres italiens de l'époque : Cimabue, Giotto, et les Siennois Simone Martini et Pietro Lorenzetti.
Témoignage de foi, dont la haute signification spirituelle est liée à la vie et à l'enseignement du saint patron de l'Italie, la basilique d'Assise est le réceptacle d'un trésor pictural à l'origine d'un renouvellement profond de l'art occidental à l'aube de la Renaissance. Dans ce nouveau livre monumental, somme d'une vie entière de recherche, Chiara Frugoni analyse l'ensemble du patrimoine artistique de cette basilique d'Assise. Cet ouvrage, très abondamment illustré (reproductions partielles des fresques, agrandissements de détails qui passent inaperçus à l'oeil nu), révèle des aspects souvent inédits des vastes cycles picturaux de la basilique. Au fil de la lecture, à travers l'analyse minutieuse de chaque scène, nous découvrons les éléments d'une syntaxe et d'un lexique figuratifs. Chiara Frugoni déchiffre magistralement ce code iconographique et la propagande qui le soustend comme on reconstitue un puzzle, pièce par pièce. Un discours d'autant plus complexe qu'il devait, aux yeux de ses premiers spectateurs, résoudre en images les énigmes et les contradictions de l'Ordre franciscain.
C'est à cette question que s'attachent à répondre Frances et Joseph Gies, dans leur ouvrage, devenu un classique. Ce livre est d'autant plus passionnant pour un lectorat français que les deux historiens nous emmènent en 1250 dans la cité de Troyes, qui était à l'époque, outre la capitale de la Champagne, un des plus importants rendez-vous commerçants d'Europe. Deux foires s'y tenaient chaque année, attirant des marchands venus de Flandre et d'Allemagne, d'Espagne et d'Italie, et de plus loin encore.
Les Gies nous invitent à visiter la maison d'un bourgeois, à suivre les occupations de son épouse, à assister à la naissance et à l'éducation de leurs enfants, à nous rendre à un mariage et à un enterrement. Ils nous font pénétrer dans les ateliers et les commerces de l'époque, nous accompagnent chez le médecin, battent avec nous le pavé de l'église et de la cathédrale. Puis nous voilà dans la peau d'un étudiant, prenant des notes en latin sur une tablette enduite de cire, nous plongeant dans un livre de Chrétien de Troyes ou de Rutebeuf, deux grands écrivains locaux, ou applaudissant à un théâtre d'un genre nouveau qui sort des murs des églises. Mais les Gies nous rappellent aussi que la vie au Moyen Âge, même dans une ville riche comme Troyes, était souvent accablée de fléaux : la famine, la peste, l'inondation, l'incendie et bien sûr la guerre. Aussi l'ouvrage se ferme-t-il sur une description passionnante du gouvernement de la ville et des relations politiques entre Troyes, les comtes de Champagne et le royaume de France.