C'est le temps de Gontran, roi de Burgondie ; de Sigebert et Brunehaut en Austrasie ; de Chilpéric et Frédégonde en Neustrie.
C'est le temps des ruses et des haines ; celui aussi des grandes fondations de la première monarchie française.
Grégoire, évêque de Tours en 573, en est l'exact contemporain. Et c'est avec une verve peu commune et un sens aiguë de l'anecdote, qu'il en rapporte les détails.
Abondamment utilisées, les anecdotes de cette Histoire des Francs (le Vase de Soissons, la cruelle Frédégonde...), nous semblent familières.
Lire Grégoire de Tours, c'est en retrouver la source originale, mais aussi découvrir une réalité plus complexe, et moins barbare qu'il n'y paraît.
" Frédégonde avait fait faire deux couteaux de fer, dans lesquels elle avait ordonné de graver profondément, pour les imprégner de poison. Elle remit ces couteaux à deux clercs, et leur donna ainsi ses instructions : " Prenez ces glaives, et rendez-vous au plus vite près du roi Childebert, sous l'apparence de mendiants, et vous jetant à ses pieds, comme pour lui demander l'aumône, percez-lui les deux flancs, afin que Brunehaut qui le gouverne avec arrogance se trouve par sa chute soumise à mon pouvoir.
"